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gsway

Belle surprise que cet album dont le titre n’est pas menteur. Gégé Bonnegrace réinvente en effet à sa façon le modern jazz made in New York mâtiné de west-coast ainsi que et surtout de latino. La réussite est complète. Calibré, swingant à souhait Seventy Seven en dépit d’une inscription apparente dans un temps précis du jazz hot n’a rien de vintage.

Un son, un feeling en surfant sur des lignes connues prennent un envol spectaculaitre et ennivrant. G.G. y est pour beaucoup : il passe des percussions à la trompette, des claviers à la flûte en bambou sans le moindre problème. Il prouve qu’il est un musicien hors paire capable d’entraîner ses quatre compères (Thierry Jean-Pierre, Stefane Goldman, Sylvain Sly Feita et Christian Templet) dans les trips les plus chauds.

Le titre qui donne son nom à l’album mais aussi d’autres comme “Latin Bubbles” frisent la perfection. D’autant que le maître de cérémonie sait s’appuyer sur des guess : Thomas Koenig à la flûte pour le premier titre cité, Ronald Baker à la trompette pour le second (mais il y en a d’autres).

Rien de bricolé. Tout tourne parfaitement en un tempo échevelé. Le quintet donne l’impression de se multiplier dans des tempos latinos qui revisiterait Cachao selon des tournures postmodernes. Réinventant la descarga du cubain à sa main, Gégé Bonnegrace reste résolument de son temps bien plus que des seventies. En rien négociant en vain de souvenirs qu’ils ressortirait de ses pochettes, il fait exploser les contours de l’île de Fidel comme celle de Manhattan pour son carpe diem musical. La batterie y demeure omniprésente, la guitare sibylline caresse juste quand il faut avant que les cuivres incisifs se déchaînent en solo ou en grappe. Le musicien déshabille le jazz pour le relooker en le faisant revenir aux sources d’une rythmique latina. Tel le nain Atchoum, GG se moque de savoir s’il lui reste un peu d’”éternuité” devant lui. Il se contente de jeter son feu sacré et la magie opère.

A écouter une telle musique on est sûr que même les nonnes les plus fidèles et dont le beau cou plaît beaucoup peuvent montrer leurs saints. Dans un tel album pas d’appâts rances. C’est pourquoi il faut le saluer sans ambiguïté.

A chaque écoute on peut en mesurer sa portée et sa force. Seventy Seven est une donc bien vraie révélation. Sans doute une des plus inattendues et probantes de l’année. Chapeau l’artiste ! Et continue à démonter puis remonter ta Descarga.



  1. jrr on Mardi 18 octobre 2011

    Cet homme est un génie! Ne passez pas à côté.