Dernières mises à jour
Dead Can Dance @ Les Nuits de Fourvière, Lyon, 27/06/2013

À leur séparation en 1998, personne ne pouvait croire qu’ils reviendraient. Et pourtant, en 2011, Lisa Gerrard et Brendan Perry ont reformé leur duo mythique pour sortir l’année suivante l’album Anastasis, signant un retour réussi, dans la continuité de ce qui avait fait de ce groupe une légende : des voix surnaturellement parfaites, des percussions envoûtantes couplées à des instruments parfois inhabituels et magnifiques (le yangqin de Lisa Gerrard en tête), des morceaux contemplatifs, mélancoliques, lumineux ou mystérieux, comme autant de prières d’ici ou d’ailleurs, d’hier ou d’aujourd’hui, teintées de classique et/ou d’électronique.

Pour présenter ce nouvel album, le duo s’est lancé dans une tournée gigantesque, entouré de musiciens d’exception. Cette tournée est passée par Lyon il y a quelques jours, pendant le festival Les Nuits de Fourvière. Dans le cadre toujours un peu magique de cet ancien théâtre romain, avec une très belle acoustique, ce concert était encore un peu plus beau.

Dead Can Dance, sur scène, c’est, chose extrêmement rare, aussi juste et riche qu’en studio, réglé avec une extrême précision et dépourvu de chorégraphies gesticulatoires, à l’exception des modestes déhanchés de Brendan Perry quand il s’enflamme. Certains ont pu parfois reprocher au groupe de manquer d’aspérités et de spontanéité en concert. Certes. Mais justement, c’est la méticulosité et le perfectionnisme qui mènent la danse. Brendan Perry, crâne rasé, sourcils en pointe et barbiche démoniaque, voix magistrale de baryton sorti d’un univers chaud de tentations et de rituels. Lisa Gerrard, diaphane et au visage si lisse (lissé ?), à la cape et à la démarche d’une grande prêtresse céleste, voix toujours aussi impressionnante, venue d’ailleurs, contralto sans limites. Les Cieux et les Enfers (ré)unis pour chanter le pouls de la Terre.

Il y aura bien sûr l’album Anastasis, de l’introduction du concert  »Children of the Sun » au final  »Return of the She-King » mais également des grands classiques devenus intemporels ( »The Host of the Seraphim » ou  »Sanvean », entre autres…), interprétés de façon somptueuse. Et il y aura surtout une reprise poignante de  »Song to the Siren » (de Tim Buckley et popularisée par le supergroupe This Mortal Coil) par Brendan Perry à faire s’émouvoir une dalle en marbre.

En un mot comme en mille, Dead Can Dance avait et a toujours la volonté de donner des concerts en communion totale avec les esprits qui habitent leur musique ainsi qu’avec ce public d’une très grande diversité, loin des clichés ‘morbido-évanescents’ qu’on leur a collés un peu trop facilement dans le passé, et dans un langage musical unique et toujours ensorcelant.

À noter, pour ceux et celles qui auraient hélas raté cette grand messe ou souhaiteraient prolonger l’expérience dans leur salon, que l’album Dead Can Dance – In Concert est sorti le 22 avril dernier et reprend la setlist classique, qui varie extrêmement peu d’un soir à l’autre.

Encore bravo, et merci. En espérant ne pas avoir à attendre à nouveau vingt ans pour la prochaine fois.

  1. Children of the SunDead Can Dance live
  2. Anabasis
  3. Rakim
  4. Kiko
  5. Lamma Bada
  6. Agape
  7. Amnesia
  8. Sanvean
  9. Nierika
  10. Opium
  11. The Host of the Seraphim
  12. All in Good Time
  13. The Ubiquitous Mr. Lovegrove
  14. Dreams Made Flesh
  15. Song to the Siren
  16. Return of the She-King

Site officiel : http://www.deadcandance.com/main/

Sur Facebook : https://www.facebook.com/DeadCanDanceOfficial

Sur Twitter : https://twitter.com/DCDmusic

Crédit photo live : © Alice Chiche, pour  »Le Progrès »

Dead Can Dance Fourvière

Be Sociable, Share!


  1. madame b on Lundi 1 juillet 2013

    Excellente chronique d’un groupe mythique et mystique!

  2. Killer Queen on Lundi 1 juillet 2013

    Merci beaucoup. Cette tournée était inespérée, et en fin de compte, elle est époustouflante.