Quoi de plus normal que de prendre le nom d’un dieu celtique lorsqu’on réside dans la capitale des Gaules ? Cela aurait sans doute paru moins naturel pour des habitants de Burdigala, mais point pour des gônes.

Mais le patronyme ne fait pas tout. Encore faut-il proposer des titres que n’aurait point renié ce patron des arts. Les membres ont fait le choix de s’inscrire dans un créneau métal, cadre qui ne remplit que rarement les bourses des marchands, protégés de la divinité nommée. D’autant moins, cela mérite d’être souligné, avec une publication sous licence Creative Commons, des distributions gratuites organisées et l’absence d’affiliation à la Sacem.

Les cinq titres composant Absent Minded sont d’inspiration, ainsi que cela a été souligné, métal. Pas de ceux à intégrer à la new wave of french extreme metal, mais d’une branche plus versatile sans pour autant y abandonner tout trait distinctif. Les éléments tant rythmiques que mélodiques sont traitées de manière tranchantes et harmoniques, produisant un résultat racé.

En fait, ce qui peut surprendre est le chant. Le timbre peut paraître neutre, détaché. Et les passages en français peuvent également laisser planer l’ombre du grand corbeau noir -Désir-, que cela soit le fait d’une simple paréidolie auditive ou non. Néanmoins, il reste aisé de percevoir la densité contrôlée et qui reste comme en fond de bouche. Cela tient de la relative épure présente tout au long des l’EP, et des effets par trop ostentatoires viendraient gâcher l’équilibre de l’ensemble.

Il y a donc bel et bien de la couleur, une certaine lumière chez cet avatar du fils de Cian et d’Ethnea. Lugh reste présent à l’esprit, le temps d’attendre le Lugnasad musical que devrait proposer le groupe lyonnais.

1. Lir’s empire
2. Rêves
3. The Other one
4. Mind shot
5. Immolation

Site : http://lugh.fr/