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Symetry – Roots Project (2012 / Autoproduit)

Le groupe de métal expérimental dauphinois Symetry mêle un métal progressif et le jazz d’un même tabac. Fidèle à son nom, il cultive une certaine rigueur mathématique. Elle dérive parfois vers des moments atmosphériques impressionnants dans lesquels un ensemble de cordes (violons, alto, violoncelle) joue un rôle majeur. Surgit une musique brute mais aussi mélodique où s’éprouve une énergie qui parfois produits des projections hallucinatoires presque comparables visuellement à celle que l’on croit voir en regardant les « merveilleux nuages » baudelairiens.

La prégnance des titres tient à leur caractère hybride mais aussi à un aspect très « fusion ». Le groupe fait entrer dans des plages fantomales. Elles s’enchaînent habilement en un ensemble bien plus que convaincant. Dans ces compositions polymorphes, le groupe génère des synthèses inattendues qui atteignent soudain une libération vitale.

Par delà une vision apocalyptique propre au metal, un déblocage et un déverrouillage loin de tout décorum sonore ou compromission mercantile s’impose. Symetry – bien plus que de groupes plus méconnus mais plus surfaits – ouvre à un déplacement, des limites,  crée un travail de deuil des idées reçues sur les genres musicaux. La musique – autre point intéressant – invente un « corps enjeu ». A la séduction capiteuse à efficacité immédiate Symetry oppose une accommodation aiguë mobilisant tous les moyens de la culture rock, jazz voire classique (si on sait attendre le morceau terminal caché). Dans son album instrumental, d’emblée, le groupe met la barre très haut.



  1. Quel silence. Pourquoi ne pas prendre la parole?