Jens Lekman – I Know what love isn’t (2012 / Secretly Canadian)

Comment ne pas penser à James Taylor à l’écoute du bel album de Lekman ? La voix de l’artiste possède la même tessiture et mélodies et orchestrations rappellent celle de son aîné. Chez les deux se retrouvent une sensation de départ comparable : tout semble doux, sans aspérité. Si bien que l’album oblige à plusieurs écoutes avant d’en percevoir les subtilités. Peu à peu, la qualité se met à poindre. L’impression de feutré demeure mais on s’aperçoit qu’il est constitué de tout un réseau de mouvements qui lui donne son sens.

Le temps s’écoule selon différentes mises en route propres à souligner la mélancolie à peine soulignée dans des titres comme  « Become Someone Else » ou celui qui donne le nom à l’album. L’émotion ressentie est aussi fragile que savamment variée. L’aspect monocorde de la première écoute s’efface au profit d’un ruban. Il se déroule au sein d’un calme velouté construit autour de variations. La quintessence statique se dilue pour laisser transparaître une blessure qui avance sans ostentation mais avec une intensité déshabillée de tout ornement sonore. Elle est « majusculement » modeste. Elle se transforme en une douce jouissance.

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A propos JPGP
Honorable poète, fin critique et mélomane terrible.

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