Pombagira – Maleficia Lamiah (2013 / Black Axis Records)

Au panthéon des divinités, les Pomba Giras sont des entités féminines présentes au sein des religions afro-brésiliennes Umbanda et Quimbanda. Cette simple définition laisse transparaître un certain désir d’exotisme et de mélange, le tout teinté de souffre et d’occultisme, manifesté par le duo Pombagira. La référence à Lamia, créature mythologique dévoreuse d’enfants, atteste du goût de l’étrange manifesté par la formation.

Le passé doom des deux musiciens sur leurs précédents albums et la présence de deux seules compositions sur l’album, pour une durée excédant les 40 minutes, pouvait laisser espérer, ou redouter c’est selon, une descente au coeur d’un maelström en fusion, présentant les troubles et angoisses d’un esprit tourmenté. Cette dimension n’est pas totalement absente, mais la descente se veut plutôt parcours, les ambiances se succédant et les éclats de voix ou les cris se font plus jalons que plaintes déchirantes.

Les arcs sont foisonnants, mais étonnamment chauds et clairs, et tracent un sentier sur lequel il est possible de cheminer. D’aucuns se plaisent à établir un parallèle entre Maleficia Lamiah et Piper at the gates of dawn de Pink Floyd. Sans pour autant se risquer à cette comparaison qui pourrait tenir pour certains du blasphème, il est indéniable que l’album est empreint d’une volonté de mener jusqu’à son terme une démarche, en poursuivant un désir de transmettre une foule d’émotions et de sensations. Ainsi, une parcelle de l’esprit des années 70 perdure et s’exprime ainsi.

Les deux britanniques parviennent à éviter de donner vie à un magma indistinct, privilégiant l’idée de progression au sein des titres. La virée dans leur univers perturbé et distordu est suffisamment éclairée pour  éviter que trop de monde ne s’égare en chemin. Et si l’écoute des deux compositions pose une contingence de temps (il faut avoir a minima 20 minutes devant soi si on veut parcourir au moins un morceau), elle se déroule sans encombre.

A noter que celles et ceux qui se procureront l’album au moment de sa sortie, soit en mars 2013, au format vinyl pourront profiter de trois titres supplémentaires.

  1. Maleficia Lamiah
  2. Grave Cardinal
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A propos Alkayl
Canard cosmique, rôliste patenté, humoriste parallèle.

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