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Louka – Des Singes en Automne (2013 / Fantai’zic)

Les Louka secouent le corps à travers les nerfs de leur album. S’y développe une torsion où seuls les mots tiennent encore pour traduire la nuit de l’être et tenter de lui offrir des lumières là où des riffs lâchent leurs chiens. Le corps semble à la fois se tenir et s’ouvrir, s’écoper au sein de son angoisse. Quant à l’éloge de la vie, elle se crée dans une étrange moiteur de la chair.

Dans un rock metal, sage parfois mais le plus souvent énergique le groupe tente d’adapter la rythmique du français à celle du genre. On sait la gageure que cela comporte. La nature anglophone linguistiquement parlant du rock fait que la sensation provoquée par un transfert francophone reste mitigée même si Louka ne s’en tire pas si mal.

Certes, le groupe illustre des formulations connues et se reporte à des formes admises. Tout demeure souvent en adéquation avec ce qu’on connaît déjà. Mais la matière brute du metal est traitée avec compétence. L’album tend un fil paradoxal entre le titre qui ouvre l’album dans un appel d’air et celui qui le clôt là où un certain feu entretenu par des rafales d’une lead guitare des plus efficaces.

C’est pourquoi Des singes en Automne s’écoute sans peine. Les titres sont bien construits dans des variations que l’on espérait simplement plus intempestives et rebelles. La technique des Louka - permettant de dégraisser certaines étreintes rythmiques lourdes ou de les exalter avec une énergie renouvelée – il suffirait de peu pour que le groupe précipite .plus dans l’inconnu que dans la ressemblance.



  1. Quel silence. Pourquoi ne pas prendre la parole?