Dernières mises à jour

‘C’est pas le Pérou’. Cette expression fait référence à une portion congrue, à quelque chose qui n’est pas extraordinaire. Manger des pâtes à l’eau, c’est pas le Pérou de la gastronomie. Écouter la dernière production « musicale » de Lorie, c’est loin d’être le Pérou de l’art. Afin de remettre ce pays andin dans l’affirmative, et de ne plus le citer que dans une locution négative, il est conseillé de se pencher sur l’album de Youri Blow, Moon Rock my Soul. Très marqué par son escapade dans ce pays, l’artiste lui rend hommage (« Fleurs du Pérou ») et montre qu’effectivement, lorsqu’on s’approche de la cordillère des Andes, le résultat devient impressionnant et peut jouer le rôle de référent.

Youri Blow offre ici un album de guitare. Seul, il montre et use de la richesse de son instrument, et l’agrémente ça et là d’autres apports, qu’il assure sans aide extérieure. L’ombre, voire le spectre pour certains, du robot Satriani, du clown Vai, de la diva Malmsteen ou du chevelu Rondat ne se dessine nullement sur l’album dans la mesure où il n’est que peu électrifié et ne tourne jamais à la débauche de notes. La technique est indéniable, mais ne dérive pas en exercice de style. Bien au contraire, la maîtrise affichée est mise au service de l’ambiance, tournée résolument vers le dépaysement et le voyage.

Le précédent nom de scène de Youri est Youri plays the psycheblues, ce qui reflète de manière claire le style musical mis en avant. Et ce genre sied à merveille aux morceaux, permettant l’intégration de touches de musiques traditionnelles venues d’horizons divers, comme par exemple le chant Nô. Ces ajouts qui, sur le papier, pouvaient sembler hermétiques, s’inscrivent naturellement dans le fil des compositions. D’autres variations, tels que le piaffement d’un cheval directement bruité à la bouche, contribuent à renforcer l’atmosphère du titre, en l’occurrence une chevauchée (« Moon rock my soul »).

Si l’album est avant tout un album de guitare, la voix n’en est pas absente, au contraire de la production des shredders précités. Le chant de Youri, rappelant certains accents de Jim Morrison, notamment sur « I’m waiting » et « Lovely Lucie », n’est pas accessoire et, bien que souvent délivré avec parcimonie, est une composante à part entière du déroulé des morceaux.

Au final, Moon Rock my Soul est un album riche, animé par des couleurs profondes telles que l’ocre ou le sienne. Contrairement à ce que sa présentation écrite pouvait laisser présager, il n’est aucunement hermétique et supporte avec aisance les écoutes successives. Même les extraits disponibles en écoute sur le site de Youri Blow ne rendent pas justice à l’œuvre, tant celle-ci apparaît totalement différente une fois prise dans son intégralité.

La diversité et la précision qui l’animent ne semblent pas être le fruit d’un effort démesuré de la part de l’interprète, tant l’ensemble paraît limpide. En outre, cette apparente complexité ne pâtit pas du passage à la scène, le rendu étant proche de ce qu’il est possible d’entendre sur sa platine préférée. Une bonne raison d’aller écouter l’artiste et de pouvoir partager cette véritable invitation au voyage.

1 – I’m waiting
2 – Dark was the night
3 – Moon rock my soul
4 – Fleurs du Pérou
5 – Lovely Lucie
6 – Arbre de vie
7 – Esprit libre, univers libre

Site : http://www.youri-blow.com

Quelques extraits vidéos par là.

Be Sociable, Share!


  1. [...] néanmoins une réelle invitation au voyage. Après le Pérou et Moon Rock my Soul (abordé en ces pages), le périple passe notamment par la Mongolie, sur les terres des [...]