Flavien Berger – La Fête noire (2015 – Pan European Recordings)

En prélude à son premier album à paraître fin avril, Flavien Berger publie son troisième EP. Côté lyrics, il se voudrait bien une sorte de Rimbaud postmoderne capable de découvrir comme il l’écrit dans un de ses deux titres les « reflets des flambeaux dans du vomi turquoise ». Mais n’est pas poète qui veut et une illumination ne suffit pas à éclairer tout un texte. Coté musique aussi l’artiste cultive bien des ambitions (légitimes). Autodidacte, l’ancien étudiant en design industriel a entamé ses recherches sonores dès le collège sur sa Playstation avec le jeu Musique 2000. Il a créé beaucoup de musiques de films, de court métrages ou d’animation (notamment avec une new-yorkaise, Meriem Bennani). Il joue sur un mixage de pop et de musique savante et cultive ce que Morton Felhmann nommait des « durations » que l’artiste décline selon diverses rythmiques – scandées ou plus  « spaces » et étirées.

 L’ambition est au rendez-vous et l’artiste prouve qu’il en a sous le pied. D’autant qu’il poursuit des spéculations bruitistes dans le laboratoire d’expérimentation sonore à Bruxelles du Collectif « Sin~ ». Il y explore les possibilités du numérique. L’artiste a d’ailleurs inventé pour son diplôme à l’Ecole Nationale de Création Industrielle à Paris sa « Machine à musique » au moyen de laquelle un auditeur peut modifier ce qu’il est en train d’écouter. Flavien Berger ouvre donc la musique à bien des possibilités. La sienne doit le prouver très vite. Seul bémol, le créateur possède une voix  monocorde, sans grain particulier. C’est ce qui sans doute fait le plus défaut à cet EP mais il est digne qu’on s’y attarde. Un créateur est en train de naître.

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A propos JPGP
Honorable poète, fin critique et mélomane terrible.

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