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The Orb feat. Lee “Scratch” Perry – The Orbserver in the Star House (2012 / Cooking Vinyl)

Quoi de mieux que l’album d’un artiste de génie ? Rien, me direz-vous. Et bien si : l’album de deux artistes de génies. Enfin, plutôt trois. D’un côté, les deux anglais de The Orb, pionniers de l’électro ambient, référence incontestable en la matière. De l’autre, celui qui est sans doute le personnage le plus important de l’histoire du reggae, Lee ” Scratch” Perry, compositeur de génie pour les plus grands (Bob Marley and the Wailers, Max Romeo, The Congos, Junior Marvin…) interprète mystique et savant fou créateur du dub à grands coups de bricolages et de ruban adhésif. Trois sorciers, trois magiciens, trois explorateurs de sons qui se sont donc penchés sur une mixture commune : The Orbserver in the Star House.

Pendant près d’une heure, on assiste à la rencontre charmante entre deux entités : une grande admiration de la part des deux anglais face à la légende qu’ils accueillent, un plaisir immense du côté de celui qu’on appelle parfois “The Upsetter”, ravi, du haut de ses 74 ans, d’être là où on ne l’attendait pas forcément. Le vieil homme chante et scande ses acrobaties verbales sur les 11 morceaux de l’album, installant un profond dialogue avec ses hôtes, dialogue qui se concrétise au début de “Golden Clouds” quand apparait une voix suave, la seule autre voix de l’album.” So, Mister Perry… ”. The Orb a toujours eu une certaine tendance à tirer vers  le dub et, cette fois plus que jamais, envoi du lourd, une grosse basse à emmerder tous les voisins sur “Man and the Moon”, “Soulman” ou encore “Police and Thieves”, le morceau  mythique de Junior Marvin (composé par Lee Perry), dans une version grasse encore plus destroy que celle des Clash qui avait déplu aux jamaïcains. Le mélange fonctionne, on retrouve le dub oldschool de l’époque Black Ark, sur fond d’électro parfois subtil parfois puissant ;  un trip typiquement ‘ Upsetterien’, un trip qui vous emmène très loin, très haut, en suivant les onomatopées mystiques du vieil homme qui passe à travers le ciel puis à travers une épaisse fumée blanche soufflée par le guide pour arriver aux origines au son des percutions du formidable ” Congo”.

Deux ans après avoir collaboré avec David Gilmour, The Orbserver in the Star House est une nouvelle réussite pour The Orb qui a bien fait de remettre ça avec le sorcier jamaïquain. La fusion des trois esprits géniaux conduit à un résultat homogène (ce qui n’était pas gagné) et offre à Lee ” Scratch” Perry sa meilleure performance depuis quelques temps déjà. La patte de The Orb est toujours là, elle accompagne le vieil homme et rend un vibrant hommage à l’un des personnage majeurs de l’histoire de la musique.

Tracklist (51:22) :

  1. Ball of Fire
  2. H. O. O.
  3. Man in the Moon
  4. Soulman
  5. Golden Clouds
  6. Hold Me Upsetter
  7. Go Down Evil
  8. Thirsty
  9. Police & Thieves
  10. Ashes
  11. Congo


  1. Quel silence. Pourquoi ne pas prendre la parole?