T. Rex – Electric Warrior (2012/Universal)

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Une nouvelle mode a vu le jour il y a deux ans avec la réédition du Exile on Main Street des Rolling Stones. Jusque-là, les majors en perte de potentiel économique se contentaient de ressortir les albums mythiques en de simples rhabillages remasterisés parfois peu distinguables des originaux. Désormais cela ne suffit plus : on accompagne pour l’occasion des morceaux et versions abandonnées. Mais avec T. Rex un pas de plus est franchi au moment où le coup va se doubler avec le Ziggy Stardust de David Bowie.

En septembre 1971 sortait Electric Warrior. Tous les titres – de “Get It On”, à “Cosmic Dancer”, de “Jeepster” à “Mambo Sun” – furent et demeurent de petits chefs d’œuvre. Produit par Tony Visconti cet album resta plus de six mois au sommet des charts et fit de Marc Bolan une pop star charismatique trop vite disparue. Le guerrier électrique demeure néanmoins une référence absolue non seulement du glam-rock mais de l’histoire de la pop.

Pour cette réédition un coffret Super Deluxe contient non seulement l’album mythique : il est accompagné des faces A et B de singles du groupe, de versions de travail et des prises alternatives des titres de l’opus. Pour couronner le tout, un DVD propose des performances live et une sorte d’album de photos. Mais toute cette bourre n’est qu’anecdote superfétatoire.

On retiendra donc l’album et ses syncopes de cadences rythmiques. Sans passé, présent ou avenir, il existe pourtant dans le temps où il fut créer comme il perdure quarante années plus tard. La voix de Bolan se mêle instinctivement à la couleur de la musique – une couleur en noir et en or comme sa pochette.

Electric Warrior conserve une dimension obsessionnelle rare. Toute l’aura du rock y est reprise au moment où Bolan revisitait ses racines « à sa main » qui torturait sa guitare. La musique est en déflagration mais aussi en suspension. S’y éprouvent une authenticité sans faille, une fusion esthétique délirante en un sens de l’espace musical particulier. Le rythme binaire combiné aux harmonies sinusoïdales donne à la « surface » de chaque plage une tonalité érotique singulière, exacerbant le désir d’y pénétrer, de s’y perdre.



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