The View Electrical – Roseland (2015 – Hummus Records)

Parfois, une âme bien intentionnée connaissant votre fringale de musique et votre grande curiosité vous pose une galette sur le coin du bureau, juste comme ça.

Alors bien sûr, en termes de prise de risque, tout peut arriver. Et, d’expérience, tout arrive.

C’est de la Confédération Helvétique qu’est arrivée, un peu tardivement (l’album est sorti en mars dernier) la dernière petite surprise, présentée comme « douze chansons sur les fleurs et les ronces avec la participation d’une douzaine de musiciens venus de la Suisse ou d’au-delà », à l’image de cette pochette énigmatique, à la fois dépouillée et luxuriante. Allez, jouons le jeu, pas d’internet, pas de recherches, pas de questions, fermons les yeux et lançons l’opus.

Trois bons quarts d’heure plus tard, les faits sont là, il s’agit là d’un redoutable bonbon suisse aux plantes, comme il se doit, des vénéneuses, des piquantes, des ardentes, des douces et des piégeuses. Les engrais ayant nourri cet album sont nombreuses et sont de qualité et de bon goût. À la volée, on citerait les Smashing Pumpkins, les Cure, Dream Theater, la new wave, l’ambiant, la dark wave, le trip hop, le rock, le prog et sans doute bien d’autres effluves moins perceptibles mais nourrissant l’ensemble pour le faire croître et lui donner une identité propre, aussi végétale qu’électronique, profondément terrienne, en somme.

C’est doux mais pas exempt d’épines, et on se laisse rapidement enivrer, d’autant qu’une liane mélodique permet à chaque morceau d’évoluer séparément tout en faisant indéniablement partie d’un bouquet mélancolique et cérébral qui se tient et évolue en intensité, du cauchemar à la lumière, à moins que ce ne soit l’inverse, à moins que les aller-retours ne soient permanents et pas si tranchés que l’on ne le croit à la première écoute.

Un goût de reviens-y subtilement addictif et suavement thérapeutique, une propension à voler votre oxygène pour vous insuffler son air entêtant, c’est une très belle plante que voilà.

Be Sociable, Share!
A propos Killer Queen
Zone de terreur : Lyon. Spécialiste Goth, Dark, Electro Dark, Indus, New/Cold Wave, Heavenly, Rock sous beaucoup de ses formes.... Amatrice Métal, Jazz, Trip Hop, Punk, Reggae, reprises improbables et pépites étranges de partout. Reine des solutions en tous genres. Grande Prêtresse des Démos. Curieuse notoire.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*