Ni – Les Insurgés de Romilly (2015 – Atypeek Music/Dur et Doux Records)

Alors, la première pensée formulée à l’écoute de cet album de Ni vient au bout de quelques secondes et consiste en un ‘Mais $#°! que se passe-t-il ?!’. Si la musique est bien de retour, l’amorce surprend. Une fois que le mathrock est introduit, les choses sont un brin plus familières. Certes, certains mots entendus ont de quoi surprendre, les paroles relatives à des gonades en pogne sont toujours inattendues mais rien de grave.

Outre le fait de proposer de par ses titres de compositions de quoi briller en société au moyen d’injures tombées largement en désuétude, les morceaux proposés sont suffisamment déstructurés tout en gardant un fil embrouillé perceptible, à même de donner envie de s’agiter de manière désordonnée au gré de l’écoute. La surprise est en effet grande de se retrouver à convulser de manière inopinée dès la première écoute. Un peu comme si les notes faisaient entrer dans une sphère de réalité parallèle, pour le coup réellement étrangère.

Il y a en effet largement de quoi se sentir désarçonné face à ces chevaliers qui disent Ni (oui, ce calembour était incontournable, bien que fondamentalement dispensable et éculé). La polyrythmie et la dimension quasi-intégralement instrumentale ne sont pas forcément ce qu’il y a de plus aisé à s’approprier. Pour autant, la musique n’est pas subie, elle entraîne, tel un fétu de paille porté par le vent au travers d’une ville fantôme, alors que les portes du saloon grincent au loin. L’ensemble trépide, désoriente sans noyer. Et au bout du compte on apprécie de se faire trinqueballer de la sorte.

1. Bouif
2. Cuistre
3. Rodomont
4. Butor
5. Marpaud
6. Flagadin
7. Gringuenaude
8. Torfesor

Bandcamp : https://niiii.bandcamp.com/album/les-insurg-s-de-romilly-2

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