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Shearwater @ La Flèche d’Or (Paris) – 06/05/2014

Il n’y a, je crois, pas meilleure façon de décrire ce concert auquel nous avons assisté qu’avec les mots de Jonathan Meiburg, le chanteur du groupe :

« On a l’impression d’être dans un salon, à une soirée entre amis. A laquelle on a invité une poignée de potes, qui ont tous ramené du monde, jusqu’à se retrouver à cent.» Et ce n’est pas faux : cent personnes à un concert, c’est peu, c’est familial. Les musiciens se mêlent au public avant d’entrer en scène, fument avec nous, commandent des bières au bar, errent dans leur « live-ing room » pour s’imprégner du lieu.

« On espère juste qu’il y aura assez de bière pour tout le monde ! »

La Flèche d’Or est une minuscule salle parisienne, ancienne gare pleine de charme, avec son bar, sa véranda donnant sur la Petite Ceinture, l’ancienne voie ferrée aujourd’hui abandonnée, squattée parfois. La verrière laisse passer le jour, il est 21 heures, au mois de mai, la nuit n’est pas encore tombée.

« Ça fait drôle de jouer avec le jour. Il fait toujours noir dans les salles. On passe notre vie dans des grottes sombres. »

Les chansons n’ont pas forcément de grand plus-value en live, mais on a les musiciens pour nous. Jonathan nous raconte l’histoire de chaque titre, sa genèse, il s’ouvre à nous avec humour.

« J’ai grandi à Baltimore. Vous voyez The Wire ? Hé bien ce n’était pas du tout comme ça. »

Il écrit pour exprimer des sentiments, pour raviver des souvenirs, pour nous faire partager ses émotions, son vécu. Il interprète avec énergie et dévotion, il ne ménage pas sa voix, il hurle, murmure, caresse, geint. Jesca Hoop l’accompagne, après avoir chanté en solo en première partie – moment un peu ennuyeux, la mélancolie ça va deux minutes. Ils sont tous beaux, ont tous l’air d’être doux comme du sucre. Ne font pas une seule fausse note. Même sur leurs reprises de Xiu Xiu ou de The Folk Implosion, tirées de leur dernier album.

Ce n’était pas rock’n’roll, d’accord, car le public était sage, intimidé sans doute d’être dans le salon d’une vague connaissance, gêné par cette générosité et cet accueil inhabituel, avouons-le. Mais c’était intimiste, non, intime en fait ; et chaleureux.

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  1. Quel silence. Pourquoi ne pas prendre la parole?