Chase and Status – No More Idols (2011/Mercury)

Chase and Status - No More IdolsAlors qu’en France une guerre médiatique oppose actuellement deux élites intellectuelles qui se déchirent les faveurs des esprits éclairés (ou pas), Zinédine Zidane et Christophe Alévêque pour les nommer, une toute autre bataille se livre outre-Manche. Là où nos deux grands artistes nationaux débattent à grands mots de moins de trois syllabes pour déterminer lequel des deux dépassera le premier un quotient intellectuel de plus de 90, au Royaume-Uni et en Europe du nord le monde de la Drum and Bass et du Grime est en pleine ferveur et les piliers de la scène rivalisent en sortant, non des communiqués de presse insultants, mais des albums. En substance, le nerf de la guerre, c’est à celui qui aura le plus d’invités de marque sur son disque.

Sauf que les dits invités, ils ne prennent pas parti, tout simplement parce que si guerre il y a, aucun conflit n’en est à l’origine. Allez, peut-être l’ego rentre-t-il en jeu, mais de manière globale la bataille reste amicale. Par conséquent, on retrouve sur ce long format de Chase and Status un peu les mêmes têtes qu’ailleurs, le dernier Qemists par exemple. Apparemment, chez la Reine, tout le monde est le copain de tout le monde. Pas étonnant alors que les noms de Tinie Tempah, Dizzie Rascal vous interpellent au niveau du vécu puisqu’on a déjà plusieurs fois parlé d’eux sur ce blog. Remarquez, la sphère Grime n’est pas si grande et on devient vite familier avec ses acteurs. Pour rappel, le Grime est une mouvance actuellement très populaire au Royaume-Uni, qui mélange le Hip-Hop à l’Electro britannique – House, Breakbeat, Drum’n'Bass. Les artistes de ces scènes respectives se connaissent et collaborent souvent, comme sur No More Idols, donc.

La liste d’invités présents contient donc, outre les deux superstars du Grime citées plus avant, le chanteur soul Liam Bailey (à retenir), le rappeur Plan B, les rockeurs White Lies, le DJ SubFocus, la chanteuse pop Clare Maguire (à retenir également) et Cee Lo Green, la voix de Gnarls Barkley. Plutôt éclectique et alléchant sur le papier, l’album est aussi hétérogène qu’on peut s’y attendre. Pas forcément pour le meilleur. Aux titres efficaces de Drum and Bass (”No Problem”, “Fool Yourself”) se mêlent des morceaux dubstep (”Fire in Your Eyes”, “Blind Faith”, “Brixton Briefcase”), electro house (”Let you Go”), breakbeat/jungle, et les influences sont tant urbaines que parfois Rock ou Pop. A vouloir trop en faire, et coller aux univers des artistes invités, le duo prend le risque de se vautrer et l’album se termine sur un bâillement de l’auditeur. La palme revient à “Embrace”, la grosse soupe du disque, que les morceaux suivants peinent à faire oublier tant ils sont eux-mêmes peu entrainants. Multiplier les collaborations, c’est potentiellement perdre un peu en personnalité et Chase and Status ne parvient pas à faire mentir la règle. Plus le disque avance, plus leur talent s’efface.

Chase and Status



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