Joe Wild – Toybox (2010 / Autoproduit)

joe_wildAvec les premiers froids, l’organisme réclame des plats consistants, de quoi tenir au corps (et faire du gras). Alors, après la daube, la madeleine. Et celle de Proust qui plus est, qui donne envie d’aller Du côté de chez Swann (et non du côté de chez Dave qui, comme chacun sait, aime l’édam ).

Mais pourquoi parler de cette petite douceur à base d’œufs et de sucre ? En fait, cela est lié à l’écoute de Toybox, album de Joe Wild. Porté par le chant et la guitare de lady Joe, la musique de la formation prodigue un rock solide et varié, offrant des modulations bienvenues tant dans les constructions des compositions que dans les fréquences utilisées. Ainsi la voix peut se faire claire comme rauque, éclairant de manière plus ou moins brute les lignes mélodiques et rythmiques.

L’aspect nostalgique évoqué n’est pas directement lié aux morceaux eux-mêmes : ils ne sont nullement recouverts de poussière, et ne sentent ni la naphtaline ni la grand-mère à moustache. Pourtant, les différents titres rappellent les années 90. Là « je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître » ainsi que le clamait le troubadour arménien qui n’aime pas le fisc. A cette douce et lointaine époque, les radios grand public diffusaient du rock voire pire, les Smashing Pumpkins faisaient de la bonne musique et le bug de l’an 2000 n’était pas encore un sujet de franche rigolade. Les productions musicales étaient déjà inégales, le rock français n’avait pas encore subi l’affront Kyo, son pendant international n’avait pas enduré les tourments de Tokio Hotel, les groupes en The ne se livraient pas à une mitose hors de tout contrôle et les Plasticines jouaient encore à la poupée. C’était un monde différent, empreint de désespoir mais tentant de ranimer l’espérance. La musique née de guitares, de basses et de batteries était teintée d’une touche de mélancolie tout en véhiculant une bonne dose d’énergie. Sans épate (quoique) mais en en jetant tout de même. A l’image de ce que propose Joe Wild.

Toybox, malgré l’écho qu’il peut produire chez certains trentenaires (ou presque), ne sonne pas daté. La réalisation est actuelle et maîtrisée. Mais il est possible d’imaginer que les titres auraient tout à fait pu être repiqués sur une cassette, avec une chanson coupée en plein milieu à la fin d’une face et remise en entier sur l’autre. Et de penser que la bande aurait probablement fini par être très usée, voire inaudible.

  1. Amnesia
  2. State of mind
  3. Axel
  4. Heroic treatment
  5. Jell-O
  6. Jack in the box
  7. Junky end
  8. Miss you
  9. Dirty joke
  10. Holy Joe
  11. Rowdy
  12. Rock’em
  13. Drop by drop

Site : http://www.joe-wild.com/

Myspace : http://www.myspace.com/joe-wild

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A propos Alkayl
Canard cosmique, rôliste patenté, humoriste parallèle.

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