Metal Masters Tour rocks Wantagh ! (Jones Beach theatre, Long Island, NY)

août 13, 2008 · Print This Article

Motörhead. Heaven and Hell. Judas Priest. (Testament).
Un concert dont je n’aurais jamais su rêver. Et pourtant, je l’ai fait. Récit d’une tournée mémorable au pays du Hamburger.
Mais pour accéder au rêve, il faut passer par un certain nombre d’épreuves. Comme réussir à se rendre à Wantagh, ou encore supporter de faire un concert de metal avec des sièges dans la fosse. Oui, des sièges. Et aussi accepter de subir un public amorphe, qui, gavé de gigs comme il doit l’être, ne prends pas la peine de s’émerveiller, et regarde le spectacle debout, immobile, les bras croisés.

Le set de Testament est sur le point de se terminer au moment où je rentre dans l’amphithéâtre abritant les libations musicales du jour. Dommage, car les deux morceaux que j’en ai vu annonçaient un moment agréable : de l’énergie, une bonne communication avec le public, et une prestation honorable.
Mais passons aux choses sérieuses, avec le début de Motörhead, venu promouvoir son album Motörizer (qui n’est pas dans les bacs, et dont aucun titre ne fut joué ce soir là, on comprend vite donc que cette sortie n’est qu’un alibi pour partir en tournée), et montrer qu’après près de trente-cinq ans passés au service de sa majesté le Rock’n’Roll, Lemmy et ses potes demeurent parmi les maîtres.
“We are Motörhead, and we play ROCK’N’ROLL.” Ainsi commence le concert, comme l’exige la tradition. Et question Rock’n’Roll, nous serons servis. Car c’est un live best-of que nous offre Lemmy (”Ace of Spades”, “Killed by Death”, “Brazil”) au grand plaisir de la foule. Et de moi-même, même si un petit extrait de Kiss of Death (”Sucker” ?) n’aurait pas été de refus. Heureusement, l’excellent “In the Name of Tragedy”, pris d’Inferno, représente le matériel récent, et avec brio. Ce morceau sera d’ailleurs le prétexte du solo de batterie de l’immense Mikkey Dee, monstre de puissance et de technique. La prestation du groupe est carrée, professionnelle, et Lemmy égal à lui-même. Seul un mauvais mixage de sa voix fut à déplorer sur le début du concert. Seul point noir (qui sera d’ailleurs le gros problème de la soirée) : le public. J’irai donc les revoir en salle à la rentrée.

Viennent ensuite les maîtres de Heaven and Hell. J’ai toujours préféré le Sabbat Noir avec Ronnie James Dio. L’opportunité de les voir avec celui-ci ne pouvait donc que me réjouir. Et réjouis je fus. Un décor grandiose composé de grilles en fer forgé, de statues de démons aux yeux incandescents et crachant la fumée de l’enfer, un groupe dans une forme éblouissante et en communion avec le public, et une excellente set-list sans temps morts (même si un “Lady Evil” n’aurait pas été de refus). Vinnie Appice bat ses futs avec rage, Geezer Butler concentré sur son impressionnant jeu de basse, Tommi Iommi impérial, sonnant pour deux, armé de ses Gibson SG, et enfin Ronnie James Dio, 66 ans, en voix comme jamais. Le groupe est heureux d’être là et cela se ressent : Dio parle longuement entre les morceaux, joue à la baballe avec les ballons de plage lancés par le public (il ira d’ailleurs en rechercher un auprès du roadie qui s’était précipité pour les retirer de la scène), court, et surtout : chante. Et avec quelle aisance et quelle prestance ! Maîtrisant aussi bien le mysticisme psychédélique de morceaux tels que “I” (venant de leur album “le plus sous-estimé” Dehumanizer) que la fureur nécessaire à des chansons comme “Die Young”. Après la sortie du groupe, on ressent pour ainsi dire un énorme vide.

Judas Priest @ GraspopHeureusement que pour combler celui-ci, en clôture de la soirée, les Metal Gods Judas Priest sont là pour nous rocker. J’étais un peu resté sur ma faim après la prestation du Graspop, riche en émotion, mais pas excellente, une fois le recul (pas de mauvais jeu de mot sur Rob Halford, s’il vous plaît) pris.
Et là, je me suis mangé une baffe. Une grosse. Le groupe a dû être revigoré, rajeuni, par son concert au Hard Rock Café, car il se comporte comme dans un club. KK et Glenn (Downing et Tipton, guitares) distribuant poignées de mains aux chanceux fans du premier rang (qui ont soit dit en passant dû vendre leur grand-mère pour être placés là, vu le prix des places dans cette zone -entre 300 et 400$ !-), tandis que Rob (Halford, voix) chantera une longue partie de “Devil’s Child” le front contre celui d’un heavy metal maniac se trouvant au bon endroit au bon moment.
Pour faire simple : je n’ai pas eu l’impression de voir un groupe légendaire aller au boulot et remplir son contrat comme en Belgique. J’ai vu un groupe de vieux amis se faire plaisir devant 6000 fans exultant de joie. Scott Travis est royal à la batterie, et le Twin Axe Attack splendide aux guitares. Ian Hill, quant à lui, semblera aux prises avec un lutin malicieux, tant il devait lutter pour garder sa basse bien droite (enfin, ce mouvement répété de balancier lui aura fait les abdominaux, au moins). Rob Halford… Rob Halford livrera une prestation “halfordienne”. Il semble comme d’habitude dans un quelconque trip au LSD, avançant sur scène, le regard dans le vide, ou, plus souvent, sur le prompteur (qu’il ne quittera pas des yeux de tout “Prophecy”).
Une set-list (presque) sans surprise (j’ai noté un morceau de Nostradamus non identifié en remplacement de “Death”), toujours jouissive (”Rock Hard Ride Free” étant sûrement un de mes meilleurs moments de concert), et un gros sentiment de tristesse une fois que tout s’est fini.
Maintenant que c’est fait, que faire ?
Attendre le prochain.

-Jo-

Setlists :

Motorhead:
Dr. Rock
Stay Clean
Be My Baby
The Killers
Metropolis
Over The Top
In The Name Of Tragedy/Drum Solo
Going To Brazil
Killed By Death
Ace Of Spades
Overkill
Heaven And Hell:
E5150
The Mob Rules
Children Of The Sea
I
The Sign Of The Southern Cross
Time Machine
Falling Off The Edge Of The World
Die Young
Heaven And Hell

Judas Priest:
Dawn Of Creation
Prophecy
Metal Gods
Eat Me Alive
Between The Hammer And The Anvil
Devil’s Child
Breaking The Law
Hell Patrol
Dissident Aggressor
Angel
The Hellion/Electric Eye
Rock Hard, Ride Free
Painkiller
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Hell Bent For Leather
The Green Manalishi
You’ve Got Another Thing Coming
Source : http://www.metalsetlists.com/

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One Response to “Metal Masters Tour rocks Wantagh ! (Jones Beach theatre, Long Island, NY)”

  1. Le rock’n’roll est mort. Pourquoi donc ? : Le blog des Immortels - Chroniques musique alternative on septembre 28th, 2008 12:16

    […] En bref, les rockeurs ne font plus rêver. Et c’est bien dommage. Heureusement que les anciens, aidés de quelques nouveaux à la Airbourne, perpétuent encore cette conception du […]

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