Myhybris - The Sweet melody of resilience (2008 / autoproduit)

novembre 17, 2008 · Print This Article

Résilience. Ce concept, popularisé par Boris Cyrulnik, incarne la possibilité de se relever d’un traumatisme et de le surmonter afin de l’intégrer à son parcours personnel. Pour l’auteur, il était question de se remettre de la disparition de sa famille, déportée à Auschwitz. A une autre échelle, cette notion s’applique à l’histoire du groupe Myhybris.
Fondée en 2003, la formation a dû faire face au départ de son chanteur. Bien loin de précipiter la dislocation du groupe, cet événement a conduit à un virage musical, matérialisé par (Let yourself be carried away by) The Sweet melody of resilience.
Ce concept-album, courant sur un peu plus de 26 minutes, s’attache à l’histoire de Anne et Mathilde. Les deux jeunes sœurs, confiées à un austère pensionnat, ne trouve du réconfort que dans la mélodie d’une boîte à musique, seule relique laissée par leurs parents. Malheureusement, cette consolation ne constituera pas un rempart suffisant face à une épreuve qui ne manquera pas de frapper les fillettes.
L’histoire elle-même est reproduite dans le livret, et la détailler ici n’a pas lieu d’être. Il convient cependant de noter que cet effort d’écriture permet de préciser et de rendre nets les contours de la narration, telles des lunettes enfin juchées sur le nez d’un myope. En effet, à l’exception du morceau « The Sweet melody of resilience », le chant est absent, la voix étant réduite à quelques échos fantômes. Par conséquent, la première écoute est effectuée ‘en aveugle’, guidée par de simples impressions et ressentis.
Au niveau technique, l’ensemble est maîtrisé. Les ambiances déployées sont froides et désenchantées, dépeignant sans peine l’état d’esprit de protagonistes. Cette impression prolonge la thématique mise en image sur le livret, renforçant par là même le concept de l’album. L’œuvre offre une progression, marquée simplement par un rappel entre « Intro » et « Outro », autour de la thématique de la porte qui s’ouvre et se ferme sur un univers.
A mon sens, une seule faute de goût est commise : l’emploi du saxophone sur le morceau éponyme dénote quelque peu. Les notes langoureuses de l’instrument s’inscrivent en porte-à-faux avec la tonalité du reste de la narration, créant une rupture dans l’atmosphère tissée jusque là. Les titres suivants renouent avec la construction mise en place et permettent de mettre un point final au destin de la boîte à musique et de ses détentrices.
Au final, malgré l’écart énoncé, The Sweet melody of resilience reste une expérience fort agréable, bien que trop courte. Le concept aurait pu être déroulé sur une durée plus importante, ouvrant ainsi une fenêtre plus large sur les aventures d’Anne et Mathilde. Myhybris sculptera peut-être une nouvelle lecture de cette histoire, ou, porté par sa propre expérience de résilience, égrènera de nouvelles mélodies pour accompagner la ronde d’une petite ballerine de plastique.

1 - Intro
2 - Chapter 1 : Children’s games
3 - Chapter 2 : The Pursuit
4 - On the edge of madness
5 - Chapter 3 : The Sweet melody of resilience
6 - Only a path
7 - Chapter 4 : The Shining truth
8 - Outro

Site officiel : http://www.myhybris.net
Myspace officiel : http://www.myspace.com/myhybris

 

Comments

One Response to “Myhybris - The Sweet melody of resilience (2008 / autoproduit)”

  1. The Long Escape en concert : Le blog des Immortels - Chroniques musique alternative on février 14th, 2009 9:09

    […] de The Sweet melody of resilience de Myhybris sur les […]

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