Eagles of Death Metal - Peace, Love, Death Metal (Ant Acid Audio - 2004)

mars 17, 2008 · Print This Article

Un coup d’œil à la pochette suffira à convaincre les plus sceptiques : ceci n’est pas un album de death-metal. Une petite explication s’impose. Les Eagles Of Death Metal naissent dans les cerveaux de Josh Homme (que l’on ne présente plus) et de Jesse Hughes (un ami d’enfance du précédent) lors d’une soirée bien arrosée où ils décident de créer le croisement musical improbable des Eagles et du death metal. Finalement, ils feront ce que Homme sait le mieux faire : du rock!

Eagles of Death Metal - Peace, Love, Death MetalPremière surprise, c’est Josh Homme (rebaptisé Carlo Von Sextron pour l’occasion) qui est derrière les fûts, laissant la place de guitariste/chanteur à Jesse « J. Devil Huge » Hugues. Si le premier n’est pas un brillant batteur, il assure quand même de sympathiques rythmiques cadrant parfaitement avec les chansons de son compère qui se révèle être un très bon guitariste, un compositeur de talent et un chanteur hors normes. Celui-ci force sa voix de bout en bout pour obtenir un timbre aigu et rocailleux à souhait qui, s’il est déroutant au début, colle délicieusement aux riffs et gimmicks sortant de sa guitare. Comme à l’accoutumée, le grand rouquin s’adjoint les services de guests bien connus tels Alain Johannes (comme toujours accompagné de Natasha Shneider), assurant les rares parties de piano, et Nick Oliveri venu pousser de la basse le temps de deux titres. Un troisième larron, Tim VanHamel, vient tenir la guitare sur quelques titres et sur les prestations scéniques de Eagles Of Death Metal. Une production pour le moins basique, des guitares très grasses et très crues, un son et un jeu de batterie brut à souhait : tout est mis en œuvre pour donner un petit côté « on a tapé le bœuf dans le garage » à l’album et c’est tant mieux, le son « crado » accentuant le côté rock ‘n’ roll de l’affaire.

L’album se compose d’un enchaînement de titres blues/rock assez nerveux à peine entrecoupé d’une murder-ballad (”Midnight Creeper,” un petit picking de derrière les fagots) et d’une chanson plus « atmosphérique » (”Already Dead”) dans la lignée de ce qu’a pu faire Kyuss par le passé. L’ensemble est pourtant assez inégal… Le début de l’album notamment : si certaines chansons sont de véritables bombes rock ‘n’ roll (”I Only Want You” et “Speaking In Tongues”, qui ouvrent magnifiquement l’album grâce à des riffs nerveux au possible et des refrains à tout casser ou encore “Bad Dream Mama” et son intro dévastatrice) d’autres manquant cruellement d’originalité (telles “Flames Go Higher” ou “So Easy”, un peu fades par rapport à l’ensemble). La superbe reprise de “Stuck In Middle With You” (parfois rebaptisé “Stuck In The Metal…”) donne un second souffle à l’album et c’est reparti pour un déballage de gros rock qui tache. “Kiss the Devil”, “Whorehoppin’”, “Wastin’ My Time”, “San Berdoo Sunburn”, les musiciens ne boudent pas leur plaisir et nous sortent de gros morceaux qui prennent aux tripes. Petit bémol, les deux derniers titres, rajoutés sur la version européenne du disque, sont hautement dispensables et gâchent un peu la fin, on aurait préféré terminer sur “Miss Alissa”, morceau déchaîné et décalé, à l’image de l’album.

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