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Pink Floyd – The Endless river (2014 – Parlophone)

 « This is the end » le fameux titre des Doors s’impose puisque The Endless river (en dépit de son titre) marque la fin du Pink Floyd. Elle était en dent de scie depuis près de 20 ans même si ça et là le Flamand Rose sous son nom ou à travers les albums solos de ses composantes les quatre anglais ont donné de leurs nouvelles sans réussir l’exploit que les Beatles décomposé sont parvenus à réaliser (si l’on excepte Ringo Starr). Certes The Endless river n’apporte rien de neuf. Mais ce n’était sans doute pas ce qui était attendu. Cela n’enlève rien à la profonde séduction que ce quadruple opus opère. Il se compose de fragments instrumentaux enregistrés entre 1993 et 1994 puis retravaillés depuis 2013 par David Gilmour et Nick Mason. Rick Wright ne pouvait être de la partie puisqu’il a disparu en 2008 et se trouve remplacé ici par un autre bassiste. Quant à Roger Waters, auréolé de son world tour, il est resté étranger à cette refonte.

L’album se veut d’abord un hommage de Gilmour et Mason à Wright. Selon eux, il est resté le plus dans l’ombre (en dépit de son « Broken China ») même le groupe lui-même n’a jamais représenté le parangon du modèle « guitar hero ». Bien qu’il soit riche de divers records quant aux statistiques de l’histoire de la pop et que l’album pourrait encore améliorer. Si celui-ci ne surprend pas, il pousse à bout tout ce que les inconditionnels aimaient dans les harmonies et les sons du Floyd. On sent la patte de Gilmour bidouilleur de génie devant l’éternel et qui donna dès le départ aux intuitions de Syd Barrett une coloration particulière. Se devine aussi combien Gilmour a déplacé certaines plages de guitare d’un morceau à l’autre pour enfoncer le clou d’une musique toujours planante dans ses jeux de répétitions et variations.

Le grand mérite de l’album tient aussi au fait qu’il est pratiquement uniquement instrumental. Personne ne s’en plaindra : les Floyd n’ont jamais particulièrement brillé par le chant. C’est pourquoi la magie démarre dès le premier titre « Things left unsaid » et sa longue intro au clavier. La mélancolie opère là où les parties solos de Gilmour (encore plus fantastique dans le titre « Ebb and flow ») créent une émotion et une nostalgie qui ramène à Echoes et The Wall. Mais les autres albums sont aussi revisités : A saucerful of secret est rappelé par « Sum » tandis que Waters s’amuse à reprendre les tempos caractéristiques au groupe dans « Skins ». Les adjonctions de sons intempestifs (qui firent entre autre le succès de The Dark Side of the moon) ne sont pas oubliées. C’est aussi un clin d’œil à Waters qui affectionnait ce type d’interventions sonores. Le saxo rauque et les chœurs ne sont pas en reste : ils font de « The Lost art of conversation » un must de l’album bourré d’allusion à toutes les périodes du groupe. A l’exception des premières vibrations encore hésitantes – les plus inconditionnels doivent se rappeler encore d’  « Apples and oranges »… Quant à « Calling » ou « Surfacing » ils annoncent le terminal « Louder than words ». Le titre (le seul chanté de l’album) rappelle que ce dernier se passe parfaitement de mots. Il pouvait même s’offrir l’économie de cette déclaration devenue fortuite et superfétatoire. Les amateurs avaient déjà compris l’esprit d’un opus qui signe la fin du groupe mais restera la musique du cygne des flamands roses. « Time is over ». Sans doute mais « Wish the Pink will be always here ».

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  1. pilouche on Dimanche 26 octobre 2014

    Je pense qu’il serait bon d’en savoir un peu plus sur le groupe…

    « …puis retravaillés depuis 2013 par David Gilmour et Nick Mason. Rick Wright ne pouvait être de la partie puisqu’il a disparu en 2008 et se trouve remplacé ici par un autre bassiste. »

    Ah oui de la bass ? Je savais pas, c’est trop bien ce site ou on apprend des choses…

    « L’album se veut d’abord un hommage de Gilmour et Mason à Wright. Selon eux, il est resté le plus dans l’ombre (en dépit de son « Broken China ») même le groupe lui-même n’a jamais représenté le parangon du modèle « guitar hero ». »

    Wright était le clavier du groupe… Alors « keyborad hero » à la rigueur…

    Alors oui premier passage ici, et dernier je le crains…

  2. Miracle on Dimanche 26 octobre 2014

    Combien de fois faudra-t-il vous le dire ? Il n’y a jamais eu aucun rapport entre le nom Pink Floyd et ces oiseaux mangeurs de crevettes de couleur rose.