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Gonzaï XIII – Matmos, Fairhorns, Jonathan Fitoussi @ La Maroquinerie, Paris – 22/03/2013

La soirée Gonzaï XIII à la Maroquinerie était donc, à en croire la promotion, placée sous le signe de la geekitude (ou de la nerditude, ou de l’autisme, comme vous voudrez). C’est fort possible ; une chose est sûre, cependant : l’électronique plus ou moins déviante était au rendez-vous.

L’évènement a cependant commencé de manière plutôt sobre avec Jonathan Fitoussi, qui nous a livré un set assez « old school » lorgnant sur l’ambient, et évoquant Grands Anciens du genre – disons Tangerine Dream, par exemple – ou encore Coil par certains aspects, ou, pour citer des artistes plus récents, Delia Gonzalez & Gavin Russom. La musique – planante, répétitive, hypnotique – était du meilleur goût, et, s’il ne fallait probablement pas que cela dure plus longtemps, c’était là néanmoins une entrée en matière tout ce qu’il y a de sympathique.

Puis ce fut le tour de Fairhorns, dont on ne dira jamais assez de bien de l’excellent album Doki Doki Run. Matt Williams, aka MXLX, échappé de Beak>, est donc monté seul en scène pour défendre sa musique passablement inclassable, alliant indus et, euh, new wave ? (On peut penser, par exemple, à certains Einstürzende Neubauten, encore que…) Ce fut hélas la déception (relative) de la soirée, du fait d’un son plutôt pourri, qui ne servait guère la subtilité des compositions…

Après quoi montèrent sur scène les stars de la soirée, à savoir Matmos – dont The Marriage Of True Minds est tout récent –, le duo electronica étant accompagné d’un guitariste et d’un batteur. Et là, pour citer un titre du cultissime The Civil War brillamment repris sur scène, “Yield To Total Elation” ! Ce fut incontestablement le point d’orgue de la soirée. Un concert plein d’humour et de gadgets débiles – corne de brume, clochettes, eau, ballon de baudruche… –, s’autorisant quelques échappées saugrenues vers les styles musicaux les plus divers (dont un moment metal mémorable). Mais, sous les (nombreuses) blagues, la musique n’en était pas moins excellente. Une superbe prestation, peut-être un peu trop courte cela dit, mais ne crachons pas dans la soupe : ce fut très bon, très enthousiasmant, et c’est bien pour cette raison qu’on en aurait volontiers redemandé.

Une soirée plus que satisfaisante, donc, qui avait de quoi ravir tout amateur de bizarreries électroniques digne de ce nom.



  1. Quel silence. Pourquoi ne pas prendre la parole?