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Cyclopean – EP (2013 – Mute/Naïve)

La découverte, quel que soit le domaine, a quelque chose de magique. Cet instant de basculement au cours duquel les limites de la ‘terra incognita’ sont repoussées est unique, ce qui le rend d’autant plus précieux. Ce moment apprend également l’humilité. En effet, si l’on pose pour la première fois une oreille sur Cyclopean sans savoir qui sont Burnt Friedman, Jaki Liebezeit, Jono Podmore et Irmin Schmidt ou sans avoir entendu parler du groupe Can, il faut savoir adopter son sourire le plus poli et éviter de paraître par trop idiot.

Pour définir la musique de Cyclopean, il est possible d’évoquer la dub, l’électro, le jazz électrique, ainsi que sans doute bien d’autres genres. L’évidence s’impose alors : les titres ne sauraient être spontanés, ils découlent d’une minutieuse mise en place, d’un travail froid et précis. Rien de viscéral donc, ce qui n’empêche cependant pas la naissance de sensations. Celles-ci sont cependant nettement intellectuelles, promptes à habiller par exemple un univers comme celui de l’émission Tracks sur Arte.

Les quatre titres, déroulés sur un peu plus de vingt minutes, parviennent à poser une ambiance fortement structurée, légèrement désincarnée, mais parvenant à conserver une légèreté sans se perdre. Il est difficile de déterminer si tout un album du même acabit se révélerait tout aussi digeste, mais il convient de souligner la qualité des quatre titres. Les morceaux s’avèrent complexes sans être hermétiques ou prétentieux. Reste que ceux-ci ne sont pas pour autant facile d’accès et pourront rebuter de nombreuses oreilles, peu sensibles aux attraits de ce qui est présenté comme un super-groupe.

  1. Apostles
  2. Fingers
  3. Knuckles
  4. Weeks


  1. Quel silence. Pourquoi ne pas prendre la parole?