Parenthetical Girls – Entanglements (2008 – Tomlab / La Baleine)

MUSIQUE DE CRISE.
Parenthetical Girls
Dans Entanglements (« entremêlements ») et comme le nom l’indique, les influences bourgeonnent, se multiplient, se répandent, engendrent une musique Pop dont on peut devenir amoureux. On peut la mettre dans son MP3 en prenant entre ses bras ou par la main son amant ou son amante afin de se promener dans l’été indien avant que le campagne éclate en sanglots, s’endorme et ne soit plus éclairée (sous fond de crise) que d’un fond de neige pour seul fond de gâteau.

Dans Entanglements, le liège des heures flotte, les proclamations et les soupirs se succèdent tandis que la lune répand ses langueurs fraîches à coup de mélodie pompeuses et fourrées de sirop d’érable (celui de côte Nord-Ouest des USA). Le sol se soulève, les cloches d’un carmel retentissent. En ce CD comme dans le cochon, tout est bon, pourvu que l’on ne soit pas rebelle à un surplus de matières grasses dans les oreilles. Mais c’est ainsi que surgit une sorte de four infernal qui grésille et sur lequel l’on danse aussi bien avec des bonnes sœurs que des prostituées.

Dans Etanglements, les galériens de la musique bien calibrée viennent casser leurs rames, car les cabestans sonores se tordent en arrachant les ancres, les cargaisons d’opus bien ficelés capotent, les cordages rythmiques fouettent. Et pour une seule raison : quatre serpents mi-hommes mi-femmes (et carnivores) charment. Leurs conques respirent tandis que leurs drôles oiseaux pilotent leur vaisseau fantôme.

Dans Etanglements des incendies veillent autour des hardes de cerfs et de griffons et les pèlerins du monde occidental ôtent leurs écharpes pour les chasser, mais elles s’emmêlent à des morceaux sortes de roseaux ébouriffés. Le crépuscule les palpe de battoirs de cuivre. Des cordes rapaces tournoient parfois dans les trouées de brumes gothique. Toute la Pop s’inscrit de bric et de broc mais il n’empêche : des mélopées intelligentes se glissent entre l’ambre et l’ombre.

Dans Etanglements, troisième album du groupe de l’Ouest, les fantômes descendent du plafond afin de mettre à mal et à distance l’échiquier bien rangé de tout ce qu’on entend. A ce damier il faut préférer celui des drôles de dames, des Parenthetical Girls. Au plus blanc de la nuit, elles aspergent de rosées et cendres l’espace sonore qu’elles nappent d’un appel pour festin d’elfes et autres créatures de l’étrange. A entendre. Mais surtout à écouter. Qu’on soit trolls ou non ne fait rien à l’affaire.

J-P Gavard-Perret

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A propos Daphné
Zone de terreur : Lyon. Spécialiste en rien, amatrice en tout, mais plus particulièrement en Rock Alternatif, et Electro bourrine. Rédactrice en chef. Blonde, aussi.

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