Keziah Jones, Ilene Barnes et Brooklyn Funk Essentials à Istres - 05/07/08

juillet 6, 2008 · Print This Article

Soirée Blufunk en perspective. La légende Soul, la perle Blues, le diamant Pop Keziah Jones est en tournée, et il passe en nos contrées australes. C’est dans les Arènes d’Istres qu’aura lieu la magie. Enfin, qu’aurait dû avoir lieu la magie.

Ilene Barnes ouvre les festivités du soir. C’est une diva Soul à la voix grave rappelant Tracy Chapman, qui nous vient avec sa guitare et ses deux musiciens, nous présentant une musique métissée de Folk et de sons tribaux, mêlée de discours chaleureux (et en français !). Sa musique n’est pas désagréable bien que peu originale, mais elle est surtout interprétée avec plaisir et simplicité : que du bonheur ! En plus de ses titres, Ilene Barnes nous a offert un a capella de Nina Simone (”I Want to know what it’s like to be free”) et une reprise acoustique de U2 (”Please”). Une artiste sincère, talentueuse, très communicative : à suivre.

C’est ensuite les Brooklyn Funk Essentials qui ont été chargés de mettre l’ambiance. Là aussi, gros métissage de Funk, de Reaggae, de Ska et de Soul, pour ce big band new-yorkais très dynamique et fort sympathique. Là non plus, la musique ne cassait pas des briques, mais le groupe, mené par un chanteur miniature (50 kilos tout mouillé) à la voix d’or et monté sur ressort, nous a quand même fait passer un très bon moment, très festif et chaleureux.

Arrive enfin, après réaménagement total de la scène, Keziah Jones, accompagné d’un batteur et d’un bassiste. Et là, c’est le drame. Le concert débute avec des morceaux du nouvel album, qui, avouons-le, n’ont pas vraiment emballé. On s’imagine qu’ils ne présagent rien de bon pour le disque à venir : composition brouillon, rythmes difficiles à suivre et interprétation cacophonique. Des morceaux neufs, que le groupe n’aura pas eu le temps de rôder sur scène ? Oui, mais non : ce ne sont pas que ces chansons qui étaient ratées : tout le concert sera lamentable, en fait.

Keziah Jones me donnait l’image d’un musicien élégant et terriblement sensuel, transpirant la musique et le talent à fleur de peau. Me voilà fixée : en réalité, c’est un cramé du bulbe. Est-il naturellement fou, ou était-il ivre, camé, ou bien les trois en même temps ? Qu’a pu lui faire sa pauvre guitare pour qu’il la torture ainsi ? Entre cette dernière jouée trop fort, la basse inaudible et le batteur pas en rythme (ou plutôt, qui faisait de son mieux pour le garder sans y parvenir), le massacre était total. Tant, qu’un ampli a décidé de mettre fin à ses jours après la quatrième chanson. Le concert a donc été interrompu le temps de régler le “fucking sound system”, temps durant lequel Keziah Jones a troqué sa toque de musicien contre celle de comique, histoire de meubler. On a bien ri, mais je ne suis pas sûre que c’était au premier degré : s’exprimant tantôt dans un français agréable, tantôt dans un anglais charabiesque, l’homme est parti dans un délire mystérieux à base de “yaya”, “yoyo”, “yéyé”, de “je viens du Nigéria à Londres, de New-York à ISTRES” (avec petit geste idiot), en répétant 10 fois le nom ISTRES, ce qui semblait bien l’amuser, et finalement nous aussi, par procuration.

Le son réglé, Keziah Jones reprend le concert après avoir manqué mettre le feu à son écharpe, jetée au sol, avec une cigarette, sans s’en soucier. S’enchaînent alors les incontournables du bonhomme : “Beautiful Emilie”, “Afrosurrealism for the Ladies”, “Kpafuka”, “The Wisdom Behind The Smile”, “Million Miles From Home”, “All Along The Watchtower”… Toutes subtilement défigurées. A un point tel que nombre de spectateur, venus pourtant exprès pour lui, sont partis en plein milieu du set. Ce n’était pas aussi catastrophique que le début, mais en comparaison avec la qualité frôlant la perfection de ces titres en studio, le résultat est cruel. Pour finir, un rappel à peu près correct - en même temps, pour avoir joué “Rythm is Love” un bon millier de fois, le contraire aurait été scandaleux - mais qui n’empêche pas le fan d’avoir un goût amer sous la langue.

Un des plus mauvais concerts auxquels j’aie assistés, mais aussi, un des plus mémorables : dans ses délires, Keziah Jones avait malgré tout un petit soupçon de génie, quelques éclairs comiques. Il n’aurait plus eu qu’à vomir sur le public, et on aurait assisté à un des meilleurs concerts Punk de l’histoire.

Comments

3 Responses to “Keziah Jones, Ilene Barnes et Brooklyn Funk Essentials à Istres - 05/07/08”

  1. f*** ya (tu comprends ça ??) on juillet 15th, 2008 19:10

    au lieu de critiquer essai de faire aussi bien que lui. Espèce de rigolo. Va pas à ce concert si ça te plait pas. Tu comprends pas l’anglais on dirait. BLAIRE

  2. Daphné on juillet 16th, 2008 9:12

    1) I’m not as good of a musician as he is, but my momma says “pas besoin d’être une poule pour reconnaître qu’un oeuf est pourri.”
    2) I love Keziah Jones, I have all his records, I even drove 45km just to see his gig on that night.
    3) I undoubtly speak English better than you, punkass.
    4) Tu étais mon premier commentaire minable, je me permets d’essuyer une larmichette d’émotion. *wiping a teardrop*

  3. Killer Queen on juillet 16th, 2008 9:49

    La rage inepte du fan mononeuronal. Ma préférée.

    Hey you, you’d better speak to your loo, cause obviously it will listen to you and share your spseudo thoughts way better than anyone who has a brain. It’s not a question of English level (yours is rather poor btw), it’s a question of point of view. If you’re that gifted, feel free to write your own review, our big chief mamma will certainly publish it if valuable, which makes me rather skeptical.

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