Low – One and sixes (2015 – Pias)

La pop minimale et neurasthénique de Low ne fait guère de concession à l’enjouement. Cela n’empêche qu,e depuis 11 albums et près de 20 ans de carrière, le charme opère dans des rythmiques où la répétition fait le jeu de la variation. Le groupe se situe de fait à la jonction de diverses influences détournées (ballade, slow-core, pop, americana, électro) et continue d’évoluer sans refuser parfois des retours lorsque l’expérimentation (« Drums and guns ») devient plus discutable. Pratiquant la douceur comme la musique industrielle, le groupe garde un regard très noir sur l’Amérique. Chaque morceau devient une conversation feutrée qui cultive néanmoins l’intensité des propos.

Sous l’aspect « comateux » qu’il peut suggérer, l’album garde une puissance de feu. Ce qui semble monotone voire atone est tout le contraire de ce qu’il paraît être. A l’écouter, la pesanteur se fait ailée et l’album est aussi dur que poétique avec ses scansions électros et sa basse sourde. Il est surtout hypnotique – en particulier lorsque les voix des deux leaders s’unissent au sein de boucles astucieusement décalées.

Be Sociable, Share!
A propos JPGP
Honorable poète, fin critique et mélomane terrible.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*