Savages – Fuckers/Dream baby dream (EP) (2014 – Pop Noire Records) / Silence Yourself (album) (2013 – Matador Records)

Les Savages resteront une des découvertes de l’année. Résolument postpunk, le groupe et sa chanteuse-prêtresse crachent leur venin et leurs imprécations non dans le cri mais la distorsion sonore. Résolument groupe scénique (à vois absolument), Savages crée néanmoins une musique ambitieuse si bien que le punk se décline plus dans le fond que dans la forme. La musique hurle mais non sans harmonie et selon diverses variables qui prennent le temps de s’installer.

Le son et la psalmodie en leurs corridors deviennent de véritables « images ». Chaque morceau aussi saturé que nu tient d’un cérémonial délétère mais résolument engagé. Parfois, la vindicte semble mourir au milieu du rythme avant de reprendre. Mais l’inverse est vrai aussi. On tient là sans doute un groupe qui compte. Peu à peu, Savages va parcourir le monde (il a commencé à la faire). Espérons qu’il ne sera pas mangé par son succès et gardera sa violence ouaté.

Si certains parlent de Siouxsie and the Banshees à propos du groupe, il semble bien plus proche quant à son esprit des Radiohead. Se retrouve un défilement dans le temps non seulement des sons mais du corps. Une telle musique ne cesse de brûler la poitrine et le dos. L’émotion est profonde : à l’esprit d’en faire bon usage.

 

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A propos JPGP
Honorable poète, fin critique et mélomane terrible.

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