MelanoBoy – From dust (2015 – Unknown Pleasures Records)

Il est certaines premières écoutes qui s’avèrent plus fluides que d’autres. Alors que d’aucunes font immédiatement se sentir emporté par la foule qui traîne, nous entraîne, d’autres s’avèrent plus rêches. Mais alors que l’impuissance le dispute à l’incompréhension, l’importance de la notion de prisme cognitif peut éclater et un seul élément renverser la perspective auditive.

En l’espèce, le visuel de couverture : une créature blonde, les yeux barrés d’un large trait de maquillage noir. Comme Priss dans Blade Runner, réplicant évoluant dans des rues grises, délavées, détrempées. Ce changement de point de vue fait merveille et permet de goûter au mieux au travail électronique géré par MelanoBoy, Michaël Fristot au civil. L’œuvre synthétique, tantôt aride tantôt veloutée se révèle sous un oeil cyberpunk, dénué de réelles perspectives organiques mais que peut traverser la lumière fugace d’une colombe immaculée. Si différentes voix s’élèvent au gré des morceaux, (Usher, Pedro, Xavier, Corina, Vera), elles se positionnent par rapport aux lignes mélodiques ou rythmiques et non dans leur prolongement, jouant principalement un rôle d’accompagnement ou de mise en lumière.

L’album est exigeant envers l’auditeur mais avant tout envers lui-même. Au gré de sa diversité, de ses nuances, il parvient tout de même à conserver une cohérence au sein de sa synthpop, même au cours de ses fragments les plus singuliers, tels « Appelle-moi demain ». Ce faisant, l’artiste pourrait s’approprier la devise ‘E Pluribus Unum’ frappée au dos des dollars états-uniens mais cela serait sans nul doute trop clinquant et péremptoire. From Dust dispose indubitablement d’une dimension indus, mais plus sur son côté industrieux qu’industriel au sens musical du terme. La verve se niche dans la précision et la maîtrise déployées qui ne peuvent que laisser songeur. Peut-être de quoi se prendre à rêver de moutons électriques.

  1. Liftoff 1988
  2. Ask Yourself
  3. Sterilize (feat Usher & Corina)
  4. Wieder Zu Staub (feat. Vera)
  5. It’s Not The End (feat Waterwalls)
  6. Bleed (feat. Corina)
  7. Altweibersommer (feat. Usher)
  8. I <3 Disto
  9. Burn Your Radio (feat. HIV+)
  10. Appelle Moi Demain (feat Waterwalls)
  11. Eternal Lovers (feat. Waterwalls)
  12. Hommage

Bandcamp : http://hivmusic1.bandcamp.com/album/from-dust-cd-upr-017

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A propos Alkayl
Canard cosmique, rôliste patenté, humoriste parallèle.

2 Commentaires le MelanoBoy – From dust (2015 – Unknown Pleasures Records)

  1. Daphne // 29 juin 2015 á 12:21 //

    Ouh, c’est mon son ça. Bien dark, ça me plaît.

  2. Merci pour cette chronique ! Bises, Vera.

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