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grasseringDéjà deux ans et presque demi que l’EP de Grassering a été chroniqué en ces pages. Deux ans et demi que son teint d’albâtre a risqué le coup de soleil en s’exposant. A ce moment-là, certaines remarques avaient pu être formulées. Sont-elles toujours d’actualité ? Des évolutions sont-elles survenues ? C’est là tout l’enjeu de suivre un groupe sur la durée et de voir les EP se muer en albums à part entière.

La première production du groupe s’était distinguée par une ambiance auto qualifiée de dark dub. Ici, l’aspect dub n’est plus mis en avant, la formation préférant se ranger derrière la bannière rock. Il est toutefois possible de percevoir une pulsation trip-hop au gré des contre-temps. L’emballage global reste cependant bien rock, avec riffs mis en avant.

Le côté sombre d’Autophagie est porté sans  se révéler par trop noir. C’est l’obscurité qui offre le contraste au diaphane de ces peaux. Et c’est d’ailleurs le titre correspondant, “Les Peaux diaphanes”, qui caractérise le mieux cet album : atmosphère posée en délicatesse au moyen de quelques notes puis spirale légèrement ascendante qui se déroule. Le chant, en français, semble ici plus musclé que dans les souvenirs liés à l’EP. Il peut à la fois s’ancrer dans le sol et s’élever ensuite vers les nuées. En langue anglaise, les mots semblent glisser de manière encore plus fluide, mais peut-être selon des sonorités plus communes.

Cet album de Grassering constitue un bon moment et l’atmosphère instillée ne se dissipe qu’avec la dernière piste. Il crée les sensations d’une plongée dans des scènes en suspension, obscurcies par un danger impalpable mais néanmoins perceptible, mais au sein desquelles une petite voix joue le rôle de fil d’ariane.

  1. Brain
  2. Interdit
  3. Narcose
  4. Les Peaux diaphanes
  5. L’Allié
  6. Logorophobie
  7. Goodbye London
  8. Keen
  9. Nuits Noires
  10. De l’affrontement désuet de deux faces du même dé

Site : http://www.grassering.com



  1. Quel silence. Pourquoi ne pas prendre la parole?