La Faunesse Mécanique – La Faunesse Mécanique (2010 / autoproduit)

faunesse“Wahou, c’est merveilleux !” peut s’exclamer une jeune fille de 3 ans, et il est alors possible d’apercevoir toutes les étoiles de la voûte céleste dans ses yeux. Mais, l’âge pesant, cette capacité à lire l’aspect fantastique de la réalité s’étiole et dépérit. Un peu à l’image de Pan, le satyre des légendes, dont le “Prologue” annonce le décès. Mais tout ce que le joueur de flûte a pu charrier à sa suite n’est pas voué à disparaître : dans un grincement métallique, La Faunesse Mécanique prend le relais.

Dès les premières notes, des couleurs dans les sépia et un parfum de rouille emplissent l’atmosphère. la vision d’une ère fantasmée mais révolue, d’un XIXème siècle mécanisé mais non industrialisé émerge, prête à héberger cirque décadent ou spectacle baroque. Afin de retranscrire cette ambiance, les instruments se font et sonnent décalés, notamment en raison de leur utilisation en dehors d’un contexte ‘classique’. Le plus commun parmi eux, la harpe, creuse des nuances et égrène des notes qui résonnent en rappelant un autre temps. Ce faisant, Charlaine/Esclarmonde – déjà connue des habitués de sites de vidéos au travers d’interprétations poétiques – parvient ainsi à tisser des paysages au gré de notes jouées ou chantées dont les contours sont brisés ou affinés par ses camarades.

Si l’ensemble crisse et racle, c’est bel et bien à dessein. Le groupe parvient à retranscrire tant des mélopées que de images à demi effacées voire rongées par le temps. Avec à chaque fois cette impression de double vision où l’activité d’un jadis alternatif se superpose aux vestiges délabrés actuels. Lors de l’écoute, on ressent réellement ce tiraillement entre le désir de voir comment pouvaient être ces lieux du temps de leur splendeur et la contemplation de leur beauté déstructurée telle que rendue à la nature. Et c’est là une délicate sensation, que l’on espère pouvoir retrouver dans le futur, pour mieux pouvoir replonger dans le passé.

  1. Prologue
  2. Me to agio thiskopotiro
  3. La Cité oubliée
  4. Habanera gris
  5. Aran boat
  6. La Rose fleurit
  7. Mer dan
  8. Heart’s outcry
  9. La Belle s’est endormie
  10. La Faunesse mécanique

L’album en écoute : http://lafaunessemecanique.bandcamp.com/



Commentaires

3 commentaires sur “La Faunesse Mécanique – La Faunesse Mécanique (2010 / autoproduit)”
  1. La Faunesse says:

    Bonjour,
    Quelle surprise que de recevoir le lien vers votre article dans notre boîte mail ce matin !
    Un immense merci à vous, pour cette chronique pas seulement élogieuse, mais aussi intelligente et sensible.
    Ce sont autant d’instants de grâce qui nous confortent dans notre choix de créer et partager de la musique, et qui nous guident en quête de notre part de rêve …
    Merci encore.

  2. Hanie says:

    Je me permets de partager ici l’exclamation des artistes face à cette chronique :

    “Hééééé bien… :’o)
    Un un immense merci aux auteurs de cette chronique, qui ont su saisir l’essence de l’intention première de notre musique… ”

    Rien que ça :)

  3. Alkayl says:

    Merci bien pour ces gentils commentaires.

    Ceci dit, ce n’est pas une raison pour vous reposer sur vos lauriers : allez, zou, un autre album et que ça saute. ;-)

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