Rorcal – Heliogabalus (2010 – Cal of Ror Records / Division Records / Urgence Disk)

rorcalAh Doom, référence vidéoludique dans laquelle un marine avec une magnifique coupe de cheveux bien dégagée derrière les oreilles se colletait avec de vils extraterrestres marrons. Bien qu’incapable de sauter ou de tendre le bras pour atteindre une clé, ce fier soldat était néanmoins du genre chanceux et pouvait débusquer des trousses de premier secours et des tronçonneuses nonchalamment posées derrière des cloisons. Pour autant, le gaillard en kaki pouvait ressentir toute l’horreur de l’existence lorsqu’il se retrouvait avec un simple pistolet face à une horde de cyberdémons.

Le parallèle avec cette épopée permet d’évoquer l’une des sensations éprouvées à l’écoute de l’album de Rorcal intitulé Heliogabalus. Le doom s’inspire d’épreuves conduisant au désespoir, mais trouve le plus souvent sa source dans des éléments plus abstraits. Le figuratif est souvent limitatif pour le genre,et le malaise se glisse plus aisément entre les interstices de l’ineffable que le long des dalles de l’expression.

Avec Heliogabalus, le malaise naît dès les premières minutes, avec une simple note qui résonne de manière étrange. Par la suite, les phrases musicales ne font qu’approfondir cette sensation poisseuse qui roule le long de l’échine : le chant dérange, les riffs déconcertent et la rythmique étouffe. On en viendrait à percevoir le monde environnant comme au travers d’un pare-brise étoilé après un accident. Les compositions échappent à l’analyse et filent entre les doigts comme une substance bileuse et noirâtre, mais non sans laisser des picotements résiduels sur la peau.

Comme souvent avec le doom, les mots seuls ne peuvent qu’appréhender difficilement la nasse de sensations générées. L’écoute laisse un goût âcre à l’oreille et donne par moments l’envie d’arrêter la lecture. Cette dynamique attraction/répulsion laisserait à penser que l’auditeur de Rorcal est un fieffé masochiste. En réalité, cela montre simplement que la formation est parvenue à ses fins : intérêt et dégoût s’entremêlent de manière inextricable. Une expérience interdite pour certains, mais qui pourra à coup sûr attirer les curieux.

Site : http://www.rorcal.com

Myspace : http://www.myspace.com/doomrorcaldoom

rorcal_ban



Commentaires

3 commentaires to “Rorcal – Heliogabalus (2010 – Cal of Ror Records / Division Records / Urgence Disk)”
  1. john says:

    Très bon album !!!

  2. breach says:

    Et en téléchargement libre s’il vous plaît :
    http://www.rorcal.com/doom/discography/heliogabalus

  3. billythekill says:

    Un très grand moment de doom. On parlera de “classique” d’ici une dizaine d’années!

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