Lethal Mind – When logic fails (2008 / Autoproduit)

Certaines facéties du cerveau humain ne cessent d’étonner. Au moment de prendre la plume pour traiter de l’album de Lethal Mind, When logic fails, un écho se fait entendre dans le lointain des connexions synaptiques. Au bout de quelques instants, les mots se font intelligibles. Il s’agit de la chanson « Big Exit » de PJ Harvey, parue en 2000 sur l’album Stories from the city, stories from the sea. Que vient donc faire la dame de Dorset ici, au moment d’écrire sur du thrash metal ? En fait, certaines phrases de cette chanson se font plus insistantes. « Look out ahead. See danger come ». A ce niveau, tout semble plus cohérent. Il n’est pas ici question de nouvelle chanson française associant les tacles du viril Patrick Vieira à des truites en chocolat. On s’attend par avance à des murs de guitares plombées, accompagnant une batterie marteau-piqueur et un chant prompt à effrayer la mamie aux chats du troisième étage. En revanche, les mots « I walk on concrete, I walk on sand » semblent plus étonnants.

En ce qui concerne le « concrete », soit le béton pour nos amis anglo-saxons, il y a de quoi faire. Conformément aux canons du genre, les guitares sont lourdes, plombées, saturées. Le son produit pèse et appuie sur les riffs. La rythmique joue également son rôle, tantôt martelant, tantôt saccadant, afin de renforcer l’impression de puissance qui est déployée. Enfin la voix, rauque, pousse et invective quelque obstacle qui tenterait de se mettre en travers de son chemin. L’analogie avec le béton trouve donc ici une illustration plus que satisfaisante.

En revanche, le sable, « sand », semble absent. Ou pas finalement. Le propre de la silice est de s’infiltrer et de se retrouver là où on ne l’attend pas. Et ici, comme cela peut être le cas avec d’autres groupes officiant dans le même registre, quelques arpèges, plus mélodiques, viennent s’inviter au détour d’une phrase musicale. Ainsi, pareils à des grains de sable qui se sont glissés dans des interstices inattendus, ces passages constituent un contrepoint à la densité par ailleurs déployée, offrant un contraste intéressant.

Loin de saper l’architecture mise en œuvre, ces touches de couleur viennent la conforter. Ces variations permettent de mettre à mal un reproche qui pourrait être adressé à Lethal Mind. A la première écoute, il serait possible de trouver un aspect par trop monolithique aux cinq titres présents sur When logic fails. Mais les écoutes ultérieures permettent de percevoir les ornements mis en place. Ils constituent autant d’aspérités parsemant la chape de béton coulée par le groupe. Ces irrégularités à la surface, bien loin d’annoncer la ruine de l’ensemble, permettent au contraire de s’y agripper.

1 – When logic fails
2 – Confined
3 – The Apostate
4 – A Wall of silence
5 – Without eyes

Myspace officiel : http://www.myspace.com/lethalmindmetal

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A propos Alkayl
Canard cosmique, rôliste patenté, humoriste parallèle.

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