Le blog des Immortels - Chroniques musique alternative » Concerts Soul, Funk et Jazz http://www.lesimmortels.com/blog Le blog des musiques alternatives et des alternatives musicales Wed, 05 Sep 2012 17:42:59 +0000 http://wordpress.org/?v=2.8.4 fr hourly 1 The Qemists, Beat Assailant, Missill, Naive New Beaters, Lexicon à Marsatac – Marseille, 24 septembre 2010 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/2491/2010/09/29/the-qemists-beat-assailant-missill-naive-new-beaters-lexicon-a-marsatac-marseille-24-septembre-2010/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/2491/2010/09/29/the-qemists-beat-assailant-missill-naive-new-beaters-lexicon-a-marsatac-marseille-24-septembre-2010/#comments Wed, 29 Sep 2010 13:39:13 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/?p=2491 Marsatac 2010 © Pirlouiiiit

Le vendredi, c'est jour du poisson à la cantine, et soir de fête à Marseille. Résumé du second jour du festival Marsatac.]]>
En 1938, sur la Canebière, le grand magasin Les Nouvelles Galeries prenait feu. Sa structure métallique et sa décoration de bois et tissus l’embrasent à une vitesse monstre. Un grand colloque, pour décider de l’avenir de la ville alors en situation politique difficile, est organisé de l’autre côté de la ville et mobilise une grande partie des policiers ; en sous-nombre sur la Canebière, ils ne peuvent gérer la circulation automobile et l’afflux de badauds qui gênent l’intervention des pompiers : ceux-ci ne parviennent pas à accéder aux lieux à travers la foule pressée dans la rue. Les voitures roulent sur les tuyaux d’eau, en détruisant certains. Le chef des pompiers est rapidement blessé et laisse sa troupe sans tête. Non loin, un employé du service des eaux, constatant une baisse soudaine du débit et n’étant pas au courant qu’un incendie grogne, pense à une grosse fuite et coupe l’alimentation, privant les soldats du feu de l’eau de ville. Le bilan est très lourd : 73 morts, des dizaines de brûlés, le bâtiment entièrement détruit. Témoin impuisant de la catastrophe, Édouard Daladier, président du conseil des Ministres et présent au colloque cité plus haut, hurlera cette phrase légendaire : ” N’y a-t-il donc personne pour faire régner l’ordre dans cette ville ?”

Marseille a mis des années à se remettre de la catastrophe qui a été autant humaine que politique. Et aujourd’hui encore, l’écho du cri de Daladier résonne souvent. Marseille est une ville bouillante, où règne un chaos tout méditerranéen et où plane une histoire riche de rebellions, mais aussi d’oppression (les forts enclavant le Vieux-Port ont été construits sur ordre de Louis XIV dans le but de contrôler les flux de la ville). La personnalité de la cité phocéenne est très empreinte de ce passif extrême. Bordélique, révoltée, mais aussi à la fois méfiante de la nouveauté et de l’étrange. Les populations sont variées, mais rarement mélangées. L’organisation des événements culturels modernes, alternatifs, y est compliquée. Le festival Marsatac le sait. Ces trois dernières années, il s’est tenu en trois endroits différents.

En 2010, il s’installe sur la Friche de la Belle de Mai, ancienne immense manufacture de tabac réhabilitée en “pôle médiaculturel”. On y tourne Plus Belle la Vie, la chaîne locale y possède ses plateaux, des radios y ont leurs studios, des ateliers d’artistes y ont ouvert et le Cabaret Aléatoire y propose fièrement de nombreux concerts. La configuration du lieu est encore meilleure que sur l’esplanade J4 ou qu’aux Docks des Suds : plus d’espace, salles plus grandes, plus de stands et de bars.

Marsatac - Photo © Pirlouiiiit

Photo par Pirlouiiiit - Concert and Co

La com’ est au poil cette année. L’identité visuelle est toujours signée Tabas, graphiste marseillais en vogue ; mais la nouveauté, c’est le foulard. Symbole multiple : utilisé autour du cou pour préserver la voix des chanteurs ; utilisé en bâillon pour censurer des propos ; utilisé en lien pour attacher, unir des mains ou des objets. Autant de sens imaginables qu’il existe de musiques, en fait. La mise en scène occupe parfaitement le lieu, ancienne friche industrielle faite de hauts murs, grands espaces, structures immenses. Projection géante de photos, jeux de lumières, grafs ; c’est travaillé. Le festival surfe aussi sur la vague verte : poubelles de tri, toilettes sèches, promotion des déplacements doux et collectifs.

L’affiche est toujours aussi éclectique, tournée vers les musiques actuelles à tendance (plus ou moins) électronique et d’origines (très) mixtes. Mr Oizo est le grand nom ; suivent Féfé, Le Peuple de l’Herbe, The Killer Meters, Naive New Beaters, Beat Assailant entre nombre d’autres. Pour des raisons logistiques, Les Immortels n’ont pu être présents que le vendredi soir, et pas sur toutes les scènes. Qu’importe, l’important est de rapporter.

Il ne sera peut-être pas nécessaire de parler encore une fois de la prestation de Beat Assailant, qui jouaient à La Cartonnerie (gigantesque), et qui ont déja eu l’honneur d’être le sujet de plusieurs articles en ces lieux. Mais, oh, après tout, la situation est différente, et le concert l’était un peu aussi. En festival, la durée est comptée, et une heure de BA c’est trop court. Le son était correct, le groupe toujours aussi agréable, mais le show donnait sa version raccourcie. Le medley final habituel a embrasé le public. Pas vraiment de surprise, mais toujours du bonheur.

Au Cabaret Aléatoire, Beardyman met le feu à la piste en proposant un set puissant et semble s’amuser comme un dingue, faisant jouer avec lui le public marseillais – pourtant réputé exigeant. Une parfaite mise en bouche pour le set de Missill, sur l’esplanade. La Djette saute partout et envoie bombe  musicale sur bombe musicale, enchaînant rapidement (rarement plus d’une minute entre chaque titre), jusqu’à en perdre les pédales ; ou plutôt, jusqu’à les plonger dans la semoule. Les titres ne sont pas calés, les pains s’accumulent, mais le public très chaud n’en prend pas ombrage et Missill s’investit complètement, hurle, sautille, lève les bras. L’ambiance électrique prend le pas sur les fautes techniques, et le désastre est évité. On n’échappe bien sûr pas au remix de Tetris qui clôture chacun de ses sets.

De retour au Cabaret, Lexicon met de longues minutes à s’installer. Et ne convainc pas le public ; leur Hip Hop Pop hippie psychédélique dénote un peu à cette heure avancée de la soirée, ou la fatigue sedoit d’être contenue. Ils sont gentils, drôles, mais pas à leur place. Une programmation plus tôt les aurait mieux servis. Alors, pour ne pas s’endormir, retour à La Cartonnerie pour voir les Naive New Beaters. Une impression de voir l’incarnation musicale de l’humour Canal+ s’installe. Il faut aimer l’humour potache et l’électro Pop trendy. On passe ; de toute façon, The Qemists va commencer au Cabaret.

Marsatac 2010 - The Qemists

Lexicon a commencé en retard et traîne en longueur. La salle est au tiers remplie, il est 3 heures passées et les Qemists commencent à jouer peu avant que la dernière navette pour la gare s’en aille. Fatalité : le public ne répond plus présent, épuisé et lassé du retard accumulé. Le reste des gens se divise en deux catégories : les gros lourds défoncés qui espèrent un set drum’n'bass puissance teuf, et les autres. Le groupe qui vient de sortir un album entame sa nouvelle tournée live ce soir, et le public paie un peu les pots cassés. Le son aurait été parfait si le technicien en charge des micros des chanteurs savait faire son travail. Bruno MC peinera à se faire entendre, le micro étant carrément éteint par moments ; Matt Rose et Emily auront plus de chance, mais à peine. Vu le niveau élevé des vocalistes, c’est d’autant plus regrettable. La playlist fera la part belle à Spirit in the System, le deuxième album du trio, aux titres efficaces sur scène ; de Join the Q, seront seulement joués “Stompbox”, “Dem Na Like Me” et “Lost Weekend”. Les conditions n’étaient clairement pas idéales pour marquer les mémoires. On espère que les Qemists ne se feront pas une fausse idée du public français sur cette expérience.

Car le public marseillais est difficile. Lorsqu’il aime, il se donne beaucoup. Mais s’il n’est pas emballé, il ne pardonne pas. C’est tout ou rien. La tolérance, la discipline ne sont pas ses points forts : c’est le vestige d’une histoire chaotique, cahoteuse, dont l’événement narré plus avant n’est qu’un des exemples.

Photo du chapô par Pirlouiiiit – avec son aimable autorisation.

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Beat Assailant @ Victoire 2, Montpellier – 12/12/09 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/962/2010/01/09/beat-assailant-victoire-2-montpellier-121209/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/962/2010/01/09/beat-assailant-victoire-2-montpellier-121209/#comments Sat, 09 Jan 2010 12:15:41 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/?p=962 L'hiver sera chaud : Beat Assailant met le feu.]]> Beat Assailant live @ Montpellier
Alors que les températures extérieures dans tout le pays battaient des records de fraîcheur, atteignant même -6°C dans le sud de la France, il me semblait impossible qu’une vague de chaleur eût été à relever dans la banlieue de Montpellier. Et pourtant, en ce samedi 12 décembre, quelques centaines de spectateurs ont été les victimes consentantes d’une mini-canicule. Aucun mort à déplorer, malgré la tuerie.

Ce concert de Beat Assailant, formation Hip-Hop Soul Pop Rock Funk (entre autres) est le troisième auquel j’assiste. Pourtant, celui-ci est radicalement différent des précédents… Pour la tournée promotionnelle de Rhyme Space Continuum, le groupe a décidé d’aller encore plus loin sur scène. Un nouveau personnage fait son apparition : Ben l’Oncle Soul, qui pose sa voix sur plusieurs titres de l’album. Ce chanteur Soul qui d’ordinaire revisite les titres légendaires du genre (mais pas que) est un véritable showman, et son arrivée n’est pas peut-être pas étrangère au bond en avant qualitatif du groupe sur scène.

Beat Assailant a toujours été un régal en live, mais pour cette dernière tournée, les petits plats sont mis dans les grands : on a droit à un vrai spectacle. Adam Turner, le MC, n’est plus le seul frontman. Presque tous les musiciens ont leur instant de gloire sur scène, à commencer par Janice Leca, la choriste charismatique, belle et talentueuse qui prendra la basse sur le métallique “Won’t Dance” et plus tard, la guitare. Les instrus changent de main, la mise en scène est délirante et chaque musicien est un personnage : le trompettiste snob, le saxophoniste/flûtiste musclé, Ben l’Oncle Soul avec ses lunettes et ses bretelles, le bassiste des cabarets de Harlem… La part belle est bien entendu laissée aux chansons du dernier album, auxquelles l’enthousiasme du groupe va à ravir et dont on peut constater qu’elles sont très efficaces en live.

Le son, les musiciens, l’ambiance et le show font grimper la température à une hauteur carrément illégale et risquent de peser lourd dans le réchauffement cimatique. Le public est en liesse pour moitié, bouché bée pour l’autre : la claque est générale. Je conseille vivement même à ceux dont ce n’est pas le genre de prédilection d’aller voir Beat Assailant s’ils passent près de chez eux : ça vous réchauffera deux heures.

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Best Sunday à Cannes : Ebony Bones au Pantiero – 08/08/2009 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/826/2009/11/06/best-sunday-a-cannes-ebony-bones-au-pantiero-08082009/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/826/2009/11/06/best-sunday-a-cannes-ebony-bones-au-pantiero-08082009/#comments Fri, 06 Nov 2009 17:47:07 +0000 JPGP http://www.lesimmortels.com/blog/?p=826 Ebony Bones s’est d’abord fait connaître en tant que comédienne d’une série britannique soap à succès. C’est d’ailleurs en patientant entre deux scènes qu’elle écrit un de ses premiers titres « Don't Fart on my Heart ».]]> Ebony Bones

Ebony Bones s’est d’abord fait connaître en tant que comédienne d’une série britannique soap à succès. C’est d’ailleurs en patientant entre deux scènes qu’elle écrit un de ses premiers titres « Don’t Fart on my Heart ». Lancé sur MySpace, il retient l’attention de Rat Scabies, batteur des punkisants Damned. Le groupe produit le premier album détonnant et déconnant de l’artiste sous le titre Bone of my Bones (2009, Synady Best, Pias). C’est du Amy Winehouse en pire côté voix, habillement et style. Que dire de plus ou de mieux ? Et cela ne s’arrange pas sur scène (pour notre plus grand plaisir). Les Beth Ditto et Queen Adreena n’ont plus qu’à aller se rhabiller. Même la première ne fait plus le poids… Ebony Bones en fait des tonnes, joue avec les masques, maquillages et les costumes comme elle s’ébroue entre les genres : le funk d’abord mais aussi disco-punk, funk, rock-électro, le hip-hop world et R&B rap and pop.

L’artiste a gardé son prénom d’origine mais y a ajouté une couche par son nom pour jouer la star black-sexploitation qui n’hésite pas à appeler les choses par leur nom mais non sans second degré. Le concert est à la hauteur de son disque. Il est irrespirable tant la musique invente un joyeux bordel à mesure qu’elle avance. Ce chaos organisé mériterait encore du rodage, mais Ebony Bones ne nous laisse pas le temps de juger tant son concert bourdonne, vocifère, rappe et dérape en virages habilement contrôlés et négociés. La musique est plus ici du Bronx que de Londres même dans ses quartiers les plus déjantés. L’exubérance est omniprésente entre des beats premiers africains et des riffs violents. Tout cela sur fond d’une ironique acérée, plus dans le genre des Emerald, Sapphire and Gold que d’une Grace Jones. Chantant mais aussi hurlant, l’anglaise propose des textes décalés pour aborder la racisme, le machisme ou le libéralisme de la City. Rat Scabies a su lui adjoindre un groupe adéquat capable de développer des samples allumés et une rythmique d’ensemble sous amphétamines. Le concert part en tout sens et Ebony Bones ne renonce jamais dans la fulgurance dévastatrice. Et quand ça coince un peu elle passe aux forceps.

La Pythie black est bien la digne héritière des ESG. Comme elles elle pouvait représenter le plus mauvais de l’histoire du rock. Erreur. Elle est l’exemple de l’artiste atypique qui oscille entre punk-rock arty, funk minimaliste, dub et house music. Ebony Bones fait partie des mutantes qui ne cessent de jouer avec leur image, et les images. Elle jongle avec elles comme elle jongle avec les styles musicaux. Au sein d’une facilité déconcertante elle passe d’un punk vitaminé qui fait penser aux Slits à du funk 80’s. Au pire l’artiste restera une véritable curiosité. Mais peut-être marquera-t-elle la musique électro-pop. Certes, il est encore trop tôt pour l’affirmer tant il y a d’étoiles filantes dans ce domaine. Mais par ses concerts comme ses chansons l’artiste allume déjà l’enfer funk discoïde. Le punk arty trouvera peut-être là une icône affirmée qui en se voulant la sirène d’une saison pourrait surprendre par sa longévité. Souvenons-nous de Grace Jones sur laquelle peu de spécialistes avaient parié le moindre kopek.

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Sziget 2009 : dernière partie http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/726/2009/10/05/sziget-2009-derniere-partie/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/726/2009/10/05/sziget-2009-derniere-partie/#comments Mon, 05 Oct 2009 20:46:27 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/?p=726 Le rapport des deux derniers jours du festival. Après, c'est fini... jusqu'à l'an prochain ?]]> Le week-end. Le samedi et le dimanche arrivent non seulement à la fin de chaque semaine de l’année, mais ils closent aussi les 5 jours du festival hongrois.

Nouveau Théâtre National de Budapest
Le nouveau Théâtre National de Budapest. Un peu de tourisme entre les concerts…

  • Jour 4 : samedi 15 août

Le 15 août est traditionnellement férié en France, puisqu’il s’agit d’une fête religieuse chrétienne dont personne ne sait plus trop à quoi elle correspond. Au Sziget, les jours de festivité à vocation spirituelle ne répondent à aucune autre religion que celle de la musique, donc point de trêve, bien que certains semblent en avoir besoin. L’après-midi début sur la scène de la télévision musicale locale, la MR2, avec le groupe hongrois Brains. Distillant un breuvage Pop/Fusion/Néo/Drum and Bass/Hip-Hop/World à la Asian Dub Foundation en moins bien, ces vedettes magyar malgré leur énergie ne parviendront pas à faire se lever la moitié de leur public, épuisé par les 3 jours précédents, à peine réveillé (il n’est que 18h du matin) et qui préfère assister à la performance assis.

Décidément, le chapiteau de l’Arena nous aura vu défiler tous les jours ! 19h30, les américains de The Crystal Method ont attiré la foule qui se tasse dans la tente. Les deux bonshommes arrivent sur scène, et c’est l’explosion auditive au sens propre. J’ai beau porter des mousses de protection, j’entends clairement que le son est monumentalement fort. Je ne souffre pas, mais à la façon dont vibrent les os de mon crâne, je devine que sans les boules Quiès j’aurais eu très mal. C’est l’extrême inverse de la veille, où l’on n’entendait presque rien.
Le duo californien consiste en Scott Kirkland qui se tord de plaisir sur ses claviers (troublant… et rigolo) et de Ken Jordan qui reste presque totalement immobile, contrastant carrément avec son comparse. Toutefois, si l’on arrête de regarder le perturbant Kirkland qui paraît jouir sur ses tables de mix, toute langue dehors, lèvres baveuses et yeux exorbités, difficile de ne pas prendre son pied. Les tubes s’enchaînent (”The Name of The Game”, “Trip Like I Do”…) dans une puissance phénoménale et sans le moindre accroc.

Quelques minutes de marche nous attendent après la fin du set, car c’est vers Placebo sur la grande scène que l’on se dirige. Le déplacement n’en vaudra pas vraiment la peine. Brian Molko est bouffi et sa musique a pris du bide. Nous aussi, puisqu’on en parle ; et un énorme coup de fatigue. Placebo n’aidant pas à se réveiller, on fait l’impasse sur Eric Prydz programmé à 1h, malgré l’envie de le voir. On rentre faire la fête en ville, mais pas trop tard. Bientôt la fin…

  • Jour 5 : dimanche 16 août

C’est le dernier jour, et ça se voit. Le sol est jonché de semi-cadavres de toutes les nationalités, et on est pas loin d’être dans le même état, malgré que l’on se soit économisé (pas trop bu, pas trop veillé, pas fait de saut à l’élastique ni de combats d’épée). Pour une raison assez simple : ce soir est supposé être le plus important pour nous. Coldcut, Offspring, Faith no More, Squarepusher, Life of Agony, Paul Oakenfold (avec une impasse sur les Naïve New Beaters, qu’on aura facilement l’occasion de revoir une prochaine fois), ne sont que les parties émergées de l’iceberg, car on laisse toujours une porte ouverte aux découvertes.

Mais le premier concert du jour sera finalement une déception énorme. Coldcut joue à l’Arena. L’homme arrive, nous fait un speech pour nous présenter son projet vidéo (ok, on va avoir droit à un concert-concept) et accueille sur scène un quatuor à cordes. Prometteur. Sauf que…

Coldcut a été la plus grosse arnaque du festival. Le concert est introduit par “Genesis” des Justice, tout comme des centaines d’autres sets ou concerts le sont depuis la sortie de cette chanson. Sur l’écran géant, défilent des images de lave en fusion, d’explosion de croûte terrestre. Ah, oui : la “genèse” de la planète. D’accord : concept. Le titre des Justice ne bénéficie d’aucune personnalisation. Et les morceaux qui suivront, pas plus. Presque aucun titre de Coldcut, que des morceaux des autres, sans touche personnelle. Les deux compères se contentent de passer des disques, les mixant à peine. Le quatuor à cordes est totalement inaudible les rares fois où il joue. A l’écran, on reconnaît des images de Yann Arthus-Bertrand, des stock-shots vus sur Arte ou dans des pubs. Je résume : Coldcut mixe des morceaux qui ne sont pas d’eux avec des vidéos qui ne sont pas d’eux et un quatuor à cordes qu’on n’entend pas et dont on se demande s’il n’a pas été outrageusement emprunté à un orchestre présent ce jour-là. Pis, le groupe nous fait l’affront de nous faire croire à un concert intelligent, qui amène le public à réfléchir profondément. J’applaudis la sournoise escroquerie, et décampe vite de la tente Arena.

Ce départ précipité sous le coup de la colère nous aura permis de nous rendre au concert des Offspring, et par-là de nous calmer net. Car au moment où l’on arrive, Dexter Holland est en train de massacrer un de ses pauvres titres, “Gone Away”, qu’il chante seul avec un piano. De la rage, on passe au fou rire. Et parce qu’il ne faut abuser non plus, on passe à table en attendant Faith No More.

Faith No More est un groupe mythique que je connais très peu. Je fais une allergie sévère aux délires de Mike Patton, le chanteur génial mais énervant qui officie dans autant de formations que j’ai de doigts aux deux mains. Alors si je veux les voir, c’est par pure curiosité : découvrir sur scène le groupe qui a plus ou moins inventé le néo et la fusion.

Il paraît que certaines allergies guérissent par exposition directe et prolongée à l’élément allergène ; la mienne ne s’est pas soignée. Je n’arrive pas décidément pas à digérer Mike Patton. Entre hurlements, gargarisme, roulades et autres défis improbables (dont celui de chanter avec un lacet de chaussure dans la gorge…) le chanteur propose un spectacle éprouvant tant pour les yeux que pour les oreilles. On adore ou on déteste, mais impossible de rester insensible au personnage (phrase préfabriquée numéro 6).

La honte m’accable, mais Faith No More aura été le coup de grâce. N’en pouvant plus, nous abandonnons tout projet pour la suite. Mine de rien, on a cinq journées intenses dans les jambes…

Quel bilan tirer de ce festival ?

Globalement, la déception vient souvent des grandes têtes d’affiche. Elles n’ont rien à prouver, et même si c’était le cas, le programme chronométré à la seconde près ne permet pas aux grands de s’épanouir. En outre, à part de rares artistes, la plupart considèrent l’étape du Sziget comme une date parmi d’autres dans leur tournée.

Ensuite, la semaine entière est très fatigante, bien que j’y aie été préparée. Si vous comptez tout faire, prévoyez des fringues et chaussures minables (puisque vous allez les pourrir, autant achever celles en fin de vie), mais confortables. Si vous plantez la tente, arrivez en avance, placez-vous assez loin des toilettes (beuarg !) et n’oubliez pas les boules quiès et le masque pour dormir au mieux. N’oubliez pas la lampe torche, bien qu’il fasse jour très tôt (vers 4h) et si vous avez la même tente que tout le monde, plantez près d’elle un repère pour l’apercevoir de loin (drapeau, peluche, guirlande). Préservez vos oreilles avec des bouchons, en particulier dans les chapiteaux. Bien sûr ne laissez rien traîner de valeur dans les tentes, qui se font régulièrement fouiller. Et surtout, soyez raisonnable : ne vous prenez pas une murge dès le premier soir, ça vous gâchera absolument tout le reste de la semaine, car il est difficile de bien reprendre ses esprits – dormir, se doucher, il faudra oublier. Alors pensez que le lendemain de cuite durera 5 jours…

Côté bons plans, sachez que vous pouvez emporter votre matériel photo ou vidéo sans problème ; qu’il y a un choix énorme de nourriture, de la pire junk food aux mets les plus équilibrés (fruits, légumes, plats végétariens…) ; que vous pouvez entrer avec vos propres vivres, à part l’alcool ; qu’il existe pléthore d’activités non musicales pour vous divertir ; et en dernier conseil, n’hésitez pas à explorer l’inconnu, mais aussi la belle cité de Budapest.

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Sziget 2009 @ Budapest : troisième partie http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/355/2009/09/03/sziget-2009-budapest-troisieme-partie/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/355/2009/09/03/sziget-2009-budapest-troisieme-partie/#comments Thu, 03 Sep 2009 22:32:00 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/chroniques-metal-musicale/sziget-2009-budapest-troisieme-partie/ Cet après-midi, ça commence à être dur. Les pieds bronzent avec la marque des tongs et le noir commence à s’incruster sous les ongles. On a abandonné la tente, le voisinage est trop pénible, et on rentre dormir en ville chez des amis. C’est mieux. Après tout, il y a des trains toute la nuit et Budapest ne craint pas trop, pourquoi se priver d’un bon canapé confortable ? D’autant qu’il reste encore 2 journées à tenir après celle-ci. Qui s’annonce brutale.

  • Jour 3 : vendredi 14 août 2009

Puisqu’on s’est couchés tôt (3 heures), on s’est levés à l’heure où les magasins étaient encore ouverts en ville, alors on va faire des courses. Pas question d’acheter de l’alcool : le service de sécurité est super coulant, sauf pour les liquides. Si ça sent la gnôle, ça finit dans la poubelle. On va donc se contenter de biscuits et de jus de fruits, pleins de vitamines. Ce soir, on va en avoir besoin.

Primal Scream est sur la Grande Scène, la Nagyszínpad comme on dit en magyar. La foule ne se presse pas vraiment bien qu’il soit plus de 18 heures. La faute à la fatigue ? A la chaleur ? Ou au groupe qui n’enthousiasme pas les non-initiés, qui de fait ne s’intéresse pas à son habituelle musique resucée des Rolling Stones ? Peut-être un peu tout ça à la fois. Pourtant, Bobby Gillespie est sympa et fait ce qu’il peut pour réveiller tout le monde, mais à part les fans, peu de gens émergent.

19h30. L’heure est grave. Le dilemme est cruel, le coeur balance, les idées se brouillent : vaut-il mieux aller voir Pendulum sur la Grande Scène, Birdy Nam Nam à l’Arena ou Amadou et Mariam sur la scène World ? Diantre, quels coquins ces programmeurs ! Et bien, cessons de suite le suspense : Amadou et Mariam, je n’ai jamais pu m’y faire. Birdy Nam Nam, déjà vus en première partie de The Prodigy aux Arènes de Nîmes. Et oui, en fait, le truc de l’hésitation, c’était pour rire. Alors le duo malien a peut-être été excellent, les Birdy ont peut-être mis le feu, je n’en sais rien et je m’en moque : Pendulum, bien sûr ! Et quelle claque ! Déjà vus à l’Elysée Montmartre il y a plusieurs mois, le groupe de Drum’n'Bass Rock s’exprime pleinement en plein air devant 50 000 personnes. D’autant que suite à un accident, où ils ont perdu un technicien et leur matériel, ils n’avaient pu honorer de leur présence le festival l’an dernier ; alors ils ont une dette à éponger, et de la sueur à faire perler. Les images parlent d’elles-mêmes :

Les pogos sont contre toute attente d’une courtoisie exemplaire. Pour citer quelqu’un : “c’est le premier pogo que je vois où les gens s’excusaient quand ils se bousculaient”. Malheureusement, l’ambiance est nettement moins amicale pour le concert suivant, assuré par The Prodigy. Ne sachant trop à quoi m’attendre mais craignant le pire, j’ai pris les devants et suis partie derrière, loin de la scène mais à l’abri de la foule. Des témoins se trouvant en plein milieu du public m’ont rapporté avoir pris des coups et des bières un peu partout. Bien me prit de m’abriter derrière le grand écran. Musicalement, pas de grande surprise par rapport aux spectacles vus cette année, au Zénith de Paris et aux Arènes de Nîmes. Festival oblige, le temps est compté et les titres minutés. Il n’empêche que The Prodigy reste un bon moment en live. Le dernier album, Invaders Must Die, est bien représenté, 6 ou 7 morceaux en étant extraits, et leurs classiques ne sont pas oubliés. Le batteur et le guitariste viennent renforcer la puissance des morceaux et Maxim et Keith bougent bien. A voir au moins une fois dans sa vie ; mais pas forcément plus.

The Prodigy @ Sziget 2009 - photo by Ben Houdijk

La soirée restera Electro. C’est qu’on deviendrait presque des habitués de l’Arena : on y finit sur le son Drum’n'Bass de Statik and Safair, dont on n’entendait presque rien. Il semble que l’installation sonore ait plus ou moins lâché, ou alors le limiteur de décibels est de mauvaise humeur ce soir. Cela n’augure rien de bon pour Grooverider qui est supposé suivre ; la plupart des gladiateurs fêtards, lassés par le volume aléatoire et trop bas, abandonne l’arène. Demain, The Crystal Method est censé y jouer : le problème sera-t-il résolu ? La réponse dans la quatrième et dernière partie du rapport, qui racontera tous les concerts du week-end. Tenez bon d’ici là.

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Sziget 2009 @ Budapest : deuxième partie http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/354/2009/08/31/sziget-2009-budapest-deuxieme-partie/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/354/2009/08/31/sziget-2009-budapest-deuxieme-partie/#comments Mon, 31 Aug 2009 20:51:39 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/chroniques-metal-musicale/sziget-2009-budapest-deuxieme-partie/ Deuxième journée du festival hongrois qui déchire.]]> Sziget Festival 2009

La nuit a été très courte et le réveil très matinal. Une tente, en fin de compte, c’est pas le Ritz. Et ces matelas autogonflants sont une grosse arnaque, on ne voit pas la différence entre l’état gonflé et l’état vide. Heureusement que l’emplacement n’était pas couvert de cailloux. Un petit tour en ville, à l’appartement de copains pour prendre une douche et aller dans des toilettes propres, et l’on redémarre la boîte à sons pour une nouvelle journée. Sans doute la plus riche de la semaine.

  • Jour  2 : jeudi 13 août 2009

L’après-midi débute en douceur dès 15 heures avec la Missy Elliott germano-roumaine Miss Platnum. Plus élégante, plus drôle et plus talentueuse que son analogue américaine, son Hip-Hop oriental sympathique en plein n’a toutefois pas réussi à faire décoller le public de sa torpeur matinale (oui, au Sziget, 15 heures c’est le matin). La prestation est honnête mais le feeling n’est pas vraiment passé, la faute à une absence cruelle d’énergie. Dommage.

Miss Platnum

C’est au tour des Ting Tings d’enchaîner sur la Grande Scène.  Voilà un groupe dont on ne parlait pas il y a 6 mois, qui ont eu la chance de voir l’une de leurs chansons illustrer une pub pour un célèbre lecteur mp3 (qui fait aussi grille-pain) et qui pour cette seule raison, se retrouvent propulsés sur une scène géante devant 50 000 personnes (moins quelques fans aveuglés) qui constateront avec effroi leur manque absolu de talent. The Ting Tings est un duo de Néo-Punk qui joue mal et chante mal (c’est le genre qui veut ça, on leur concède) et par là, ne peut trouver sa place que dans une petite salle sombre fréquentée par des gens ivres incapables de décerner les pains. Un moment inutile qu’il aura fallu abréger pour acheter de quoi goûter, et pique-niquer le sandwich au fromage ainsi préparé en regardant tourner les manèges, c’était bien meilleur.

On retourne à la Grande Scène pour voir Die Toten Hosen. Ah, que de souvenirs ! Là encore il s’agit de punk, mais du légendaire, du viril, du suant, de l’allemand. Mais qui a vieilli. Les groupes Punk c’est comme les tomates : plus c’est mûr et moins c’est acide. Par conséquent l’ennui pointe vite le bout de son nez, et il a bien fait : pris d’une subite envie d’aller faire un tour pour voir ce qui se passait ailleurs, nous (moi et un DJ célèbre) nous perdîmes un peu dans le programme. Rien que l’un de nous deux ne connaissait. Une petite description toutefois attira mon oeil sur un groupe portugais (ah ? Il n’y a donc pas que Moonspell et Linda de Souza ?) : “un groupe Rock avec une touche d’Electro. Et un nom génial !”. Pas très causant, mais pas pire que le reste : adjugé, essayons. Direction la scène A38-WAN2 pour aller voir, au hasard, un groupe qui ne me disait rien alors que pourtant, je le connaissais. Approchant du chapiteau, j’entends déjà les rythmes endiablés et un didjeridoo. Mon sourcil droit se relève en accent circonflexe. Tirant la toile de tente et pénétrant à l’intérieur, je les vis sur scène et les reconnus immédiatement : les Blasted Mechanism, bon sang, mais c’est bien sûr !

Blasted Mechanism @ Sziget 2009

Ce n’était pas à proprement parler une découverte puisque je les connaissais déjà. Mais je les avais, pour une raison mystérieuse, totalement effacés de ma mémoire. La surprise fut cependant identique ; un peu comme lorsque l’on retrouve un billet de 20€ que l’on avait planqué dans le tiroir à chaussettes et dont on avait fini par oublier qu’on l’y avait mis. Blasted Mechanism mêle une Pop-Rock un peu simplette à des sonorités world et des rythmes électro, mais possède surtout la particularité, vous l’aurez constaté, d’arborer des costumes de dingues. Si parfois leurs disques sont poussifs et ennuyeux, sur scène leur musique revêt une puissance inédite et bien plus à la hauteur de leurs costumes. Un bon moment, à garder précieusement dans un coin de la tête, parce qu’en dehors du Portugal, les Blasted sont aussi rares que le devient la morue.

Les portugais ont dépassé leur créneau horaire, si bien que le temps d’arriver à la Grande Scène, les Bloc Party ont déjà commencé à jouer depuis un certain moment. Malheureusement, nous n’arriverons pas assez tard pour rater le massacre “Mercury”, qui, ne tournons pas autour du pot, ne ressemble à rien en live. Le reste est plus correct mais très convenu. Ce n’est pas eux qui nous retiendront d’aller manger en attendant le début de Fatboy Slim.

Norman Cook est très attendu ce soir. N’ayant pas fait tous les concerts de la Grande Scène, je ne peux affirmer que ce fût réellement le cas mais il m’a semblé que c’est lui qui a attiré le plus de monde cette semaine-là. Seul face au public, il a réussi à nous servir un set savoureux avec le plus grand des sourires. Au programme, quelques-uns de ses hits (”Praise You” en introduction, “Right Here Right Now”…) puis, à la deuxième moitié, une sélection maison, dont un remix David Guettaesque de la cultissime “Cancion del Mariachi” (Ay ay ay ay mi amor !) et un autre de la surfaite “Seven Nation Army” (qu’une certaine émission de télé-réalité a réussi à ringardiser) pour un mix Electro qui ne nous laissera pas une seule seconde de répit pour souffler, un peu comme cette phrase, quoi.

La soirée n’est pas terminée. Direction la A38 sans passer devant la tente Metal de MTV et son Headbangers Ball où jouait Satyricon pour aller voir Tricky. On ne sait pas vraiment à quoi s’attendre, sans doute quelque chose de planant, qui risque de nous abrutir, alors on s’y rend d’un pas lent. Erreur fatale. A peine rentrés, le doute nous assaille : c’est du Punk Rock bruyant. Fichtre, soit Tricky a déjà fini, soit il n’a pas commencé, soit on s’est planté d’endroit. Non, rien de tout ça. Le “Remember boy, you’re a superstar” ne trompe pas, il s’agit bien de “Council Estate” et donc de Tricky, qui sera en ce qui me concerne la plus grosse suprise du festival. Rien de planant, rien de Trip-Hop (ou peut-être au début du concert que j’ai raté) : l’anglais nous la joue punk déchaîné, grand gamin hyperactif, fauve surexcité lâché dans le poulailler. Accompagné de Francesca Belmont, il ne joue pas la star. Elle chante autant, voire plus de texte que lui. Il reste sur le côté, à s’éclater comme un gosse. Il fait monter 15 personnes sur scène lors d’une reprise d’”Ace of Spades” de Mötörhead, interprétée par Francesca. Il nous cause, nous crie dessus, nous tape dans les mains, nous balance sa sueur sans la tronche. Il saute, se tortille, se marre, prend parfois la pose. Ce mec sait définitivement faire la fête et nous invite à le joindre. La musique ? Pour tout dire, je n’ai pas vraiment fait attention… Je crois que c’était bien.

Tricky @ Sziget, photo by Velvet Press

C’est sur le post-Rock parfaitement exécuté de colorStar, groupe hongrois, que se finit ma soirée. C’est pas mal, bien atmosphérique, mais bigrement pâle après la claque from Bristol que nous a filée Tricky. Une bien bonne nuit pleine de rêves s’annonce. Et demain : Primal Scream, Pendulum, The Prodigy et Grooverider.

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Sziget 2009 @ Budapest : le compte-rendu pas exhaustif mais presque http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/343/2009/08/30/sziget-2009-budapest-le-compte-rendu-pas-exhaustif-mais-presque/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/343/2009/08/30/sziget-2009-budapest-le-compte-rendu-pas-exhaustif-mais-presque/#comments Sun, 30 Aug 2009 19:18:19 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/chroniques-metal-musicale/sziget-2009-budapest-le-compte-rendu-pas-exhaustif-mais-presque/ Le Sziget est l'un des plus imposants festivals d'Europe, rien de moins. Et Les Immortels y étaient : 5 jours dépaysants et musicaux.]]> Budapest, Hongrie. Le temps est à l’orage, l’atmosphère est chaude et humide. Des visages étranges parcourent les rues, des langues étrangères emplissent les airs. J’ai la peau moite et les pieds qui tremblent : je marche vers 5 jours et 5 nuit intenses, à l’un des plus grands festivals de musique au monde : le Sziget, sur l’île d’Obuda, pas moins de 108 hectares de fête, une dizaine de grandes scènes et une dizaine de petites, le tout pouvant accueillir près de 400 000 personnes. En annexe, des tentes-hôpitaux et postes de police, des restaurants et des bars à foison, des attractions, un salon de massage, des stands religieux, une piscine, un cirque… Une ville éphémère grande comme un arrondissement de Paris qui se monte juste le temps d’une petite mais costaude semaine sonore.

“Entre deux Palinka, on peut se manger un ragoût de couilles de coq, ça te dit ?”

Outre le tourisme dans la cité fluviale de Budapest, au bord du Danube, l’affiche du festival est attrayante, une fois de plus : The Prodigy, Pendulum, Eric Prydz, Life Of Agony, Faith No More, et tant d’autres. Impossible de tout voir,  il a par conséquent fallu faire des choix ; et les surprises, bonnes ou mauvaises, furent légion. Première partie du rapport, la suite au fil de la semaine…

  • Jour 1 : mercredi 12 août 2009

Qu’y a-t-il de mieux pour ouvrir un festival estival que de débuter au son tranquille de la bossa-new wave de Nouvelle Vague ? Facile : monter la tente. Après une longue marche dans des endroits où les tentes s’entassent, un emplacement enfin se dessine et l’emménagement peut s’effectuer. Le nid d’amour est monté, les hostilités peuvent être lancées. Au programme du jour : apprendre à connaître le site, d’abord. Ça ne devrait pas être compliqué, on a un plan :

Plan du Sziget Fesztival

Pour votre information, sachez que l’île fait 2 km de long : 30 minutes pour la traverser, en vitesse optimale. Parce qu’il faut éviter la foule et surtout, résister aux verres de Palinka. Pas simple, c’est pour cela qu’il faut consommer l’alcool avec modération. Sinon on se paume et on finit dans la tente des copains, c’est embêtant.

Après un petit tour dans la Tente Roumaine ou un quatuor Rom nous donne une claque avec leurs cordes, il est un peu plus de 18 heures lorsque je parviens enfin à la Grande Scène où se produit Ska-P. Le public, 50 000 personnes à peu près, est en folie, le groupe aussi. Malheureusement je n’aime pas le ska ; toutefois je pense savoir reconnaître un concert lorsqu’il et bon, et ce fut le cas : bonne ambiance (du moins du côté gauche de la scène) et groupe qui joue bien et s’amuse. Déplacement ensuite vers la première découverte et première bonne surprise du festival : Oi Va Voi, un groupe de Pop-Ska-Yiddish anglo-hongrois. Composé de sept personnes (un batteur, un guitariste, une bassiste, une chanteuse, une violoniste, un trompettiste et un clarinettiste-chanteur). Un groupe diablement sympathique qui définit parfaitement le mot “mixité” : musicale, sexuelle et culturelle. Si leur musique n’atteint pas des sommets d’ingéniosité, l’énergie et la  bonne humeur déployée nous font passer un excellent moment. Les filles se réjouissent de constater que 3 musiciens sur 7 sont des nanas (Girls power !) et les hommes s’en réjouissent aussi, parce qu’en plus d’être talentueuses, elles sont plutôt canons.

Oi Va Voi

Un gros break “visite de l’île” plus tard, c’est à la tente de l’Arena, boîte branchée de Budapest, que l’on retrouve Paul Rogers pour un mix techno assez minimale (et un peu ennuyeuse), suivi de Pete Tong, le fameux DJ de la BBC, dont on ne verra malheureusement pas grand chose, épuisés par le voyage. L’on pense très forts aux ratés du jour (Calexico ou encore les Backyard Babies). Mais avant d’aller se coucher, un petit tour vers le bar français où des dizaines de compatriotes s’amusent sur des chansons des années 80. Oui, vous l’avez bien lu : y’en a qui osent faire plus de 1000 kilomètres et payer 180 euros pour assister à l’un des plus grands festivals dans le monde, offrant l’opportunité de voir plus de 600 concerts, et ceux-là même vont passer leur soirée à danser sur du Tryo dont le disque saute. Je sais que c’est moche de juger, mais tout de même…

Demain, la suite, avec notamment Miss Platnum, Die Toten Hosen, Fatboy Slim, Tricky, et des surprises…

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Melody Gardot à l’Alhambra, Paris – 13/05/09 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/300/2009/06/07/melody-gardot-a-lalhambra-paris-130509/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/300/2009/06/07/melody-gardot-a-lalhambra-paris-130509/#comments Sun, 07 Jun 2009 13:36:36 +0000 JPGP http://www.lesimmortels.com/blog/chroniques-metal-musicale/melody-gardot-a-lalhambra-paris-130509/ Melody Gardot live @ l'Alhambra, ParisPour la promotion de My One and Only Thrill, Melody Gardot traverse la planète. On aime beaucoup en France cette artiste américaine car elle reprend la veine des chanteuses plus ou moins jazzy à la Norah Jones...]]> Pour la promotion de My One and Only Thrill, Melody Gardot traverse la planète. On aime beaucoup en France cette artiste américaine car elle reprend la veine des chanteuses plus ou moins jazzy à la Norah Jones. Après Worrisome Heart qui la consacre comme artiste internationale et valeur commerciale sûre, elle publie en 2009 My One and Only Thrill produit par Vince Mendoza grand arrangeur devant l’éternel. On l’aime aussi pour son parcours existentiel : à Philadelphie où elle est née en 1985, elle est renversée par un 4×4 alors qu’elle était à vélo. Elle se retrouve polytraumatisée avec d’importantes lésions cérébrales et perd toute sa mémoire. Un médecin est persuadé que la musique pourrait aider à la reconstitution de réseaux neuronaux. En suivant sa musicothérapie, Melody Gardot se met à jouer sur une guitare et compose ses premières chansons. Elle puise dans ce trauma l’énergie pour devenir l’artiste qu’elle voulait être 3 ans plus tôt lorsqu’elle jouait au piano dans les restaurants de Philadelphie. On va donc voir son spectacle comme pour assister – un peu en voyeur – à une rédemption.

 

Toutefois son spectacle reste beaucoup plus séduisant que ses CD. Écoutés sans déplaisir ils s’oublient dès la consommation terminée. A l’inverse son show provoque paradoxalement une impression moins fugace. Jouant parfois sur un langage qu’on pourrait prendre pour du scat (ce que l’artiste refuse : “je me sers de la langue des bébés, la langue d’avant le langage”), l’artiste est plutôt impressionnante car habilement mise en scène : lunettes noires, canne, talons aiguilles, rouge Chanel : le look est parfait. Mais le ramage suit le plumage. Commençant son spectacle a cappela par le morceau “No More My Lord” d’Alan Lomax elle entame une ascension en prenant appui sur ce chant aussi funèbre que d’espérance.

 

Celle qui se dit fan des Radiohead, de la musique brésilienne et du jazz a tout d’une bête de scène. Jouant de ses handicaps physiques elle les retourne contre le public pour le séduire et le charmer. Ce dernier est d’ailleurs très éclectique et semble ravi d’être devant celle que beaucoup semblent prendre pour une apparition quasi divine. On le sait les latins aiment le fantastique et en son genre l’artiste est une miraculée. Sans tomber dans leur béni-oui-ouisme il faut convenir que l’artiste est une « entertaineuse » dans son genre. Agrippée à son micro (elle donne l’impression parfois que si elle ne s’y retient plus elle va tomber) elle fait partie de ses artistes dont le jazz garde l’exclusivité. Sans doute parce qu’il est pas excellence, le medium de la douleur se métamorphose en joie faisant passer de la crucifixion à la renaissance.

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Beat Assailant @ Marseille, le Cabaret Aléatoire – 16/05/09 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/287/2009/05/19/beat-assailant-marseille-le-cabaret-aleatoire-160509/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/287/2009/05/19/beat-assailant-marseille-le-cabaret-aleatoire-160509/#comments Tue, 19 May 2009 07:27:59 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/chroniques-metal-musicale/beat-assailant-marseille-le-cabaret-aleatoire-160509/ Beat Assailant live @ MarseilleLa soirée avait moyennement débuté. Avant le concert, nous avons pu expérimenter l'un des pires restaurants de Marseille, les Grandes Tables de La Friche. La déco est extra - ancien étage d'usine réaménagé style loft industriel design - mais le service est à chier et la "DJ" - comprendre : une pauvre neuneu qui surfe sur iTunes - est lamentable...]]> Beat Assailant

La soirée avait moyennement débuté. Avant le concert, nous avons pu expérimenter l’un des pires restaurants de Marseille, les Grandes Tables de La Friche. La déco est extra – ancien étage d’usine réaménagé style loft industriel design – mais le service est à chier et la “DJ” – comprendre : une pauvre neuneu qui surfe sur iTunes - est lamentable. Du style à mettre du Henri Salvador à fond et danser dessus l’air inspiré, vous repérez le degré de pathétisme ? Bref, après un Saint-Marcellin entier qui a fait fondre mes gencives, il fallait vraiment que j’aime les personnes m’accompagnant et le groupe Beat Assailant – dont ce sera pour moi le troisième concert – pour ne pas fuir et rentrer chez moi pleurer au lit.

Malheureusement, avant d’avoir le plaisir de profiter de BA (prononcer Bi-éï) dans ce chouette Cabaret Aléatoire, il faudra subir Herbaliser, big band de reggae au demeurent pas plus mauvais que la moyenne (bons musiciens et textes d’extrême-gauche déjà entendus des milliards de fois), mais comptant dans son staff un frontman-chanteur insupportable qui parle beaucoup, beaucoup trop, avec un accent créole qui sent bon le faux tant le bonhomme a l’air aussi caribéen que moi j’ai l’air d’un piano à queue. La température extérieure étant très douce, c’est par conséquent dehors que nous avons fini cette première partie.

Après l’entracte mené platines battantes par un DJ Hip-Hop old school qui mixait des classiques du Rap en vinyle (old-school j’ai dit !), c’est à dix ce soir que débarque le groupe de Beat Assailant : trois cuivres, une guitare, une basse, un clavier, une batterie, une paire de platines, une choriste et bien sûr Adam, le MC. L’introduction ne se fait jamais en douceur avec Beat Assailant : au medley d’entrée s’enchaînent deux morceaux, sans pause. Un quart d’heure de musique non-stop pour mettre dans l’ambiance, et la température monte immédiatement. Aucun temps mort, des musiciens qui adorent ce qu’ils font, un MC sympathique, un duel saxo/platines, des morceaux revisités le temps d’un live : la température n’est pas près de baisser. Enfin, en guise de rappel, un nouveau medley, d’autres titres et un groupe qui semble ne pas vouloir s’arrêter de jouer : le thermomètre explose carrément. Si un concert de Beat Assailant n’est pas à proprement parler une folie furieuse, l’ennui est bien une chose qui ne pointera jamais son nez à l’un de leurs concerts. Seul petit bémol : on entend rarement le guitariste, réglé trop bas.

Voilà donc qui fit aisément digérer le Saint-Marcellin et le rastaman-tête à claque des débuts ! Si vous appréciez le Hip-Hop musical, vous l’aurez compris : n’hésitez pas à aller voir Beat Assailant, c’est la garantie d’un bon moment. En plus,  le nouvel album sort en septembre : vous avez alors toutes les chances d’entendre des inédits en avant-première.

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