Le blog des Immortels - Chroniques musique alternative » Chroniques Hip-Hop http://www.lesimmortels.com/blog Le blog des musiques alternatives et des alternatives musicales Fri, 31 Aug 2012 16:30:08 +0000 http://wordpress.org/?v=2.8.4 fr hourly 1 Kery James – 92.2012 (2012/Believe) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4649/2012/04/29/kery-james-92-2012-2012believe/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4649/2012/04/29/kery-james-92-2012-2012believe/#comments Sun, 29 Apr 2012 15:19:12 +0000 JPGP http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4649 Kery James - 92.2012 width=20 ans, l'âge de raison ?]]> 922012Il faudra en finir un jour avec les reproches qu’on assène au rap. Que sert en effet de souligner son aspect provocateur, cinglant et de s’agacer d’un engagement violent parce que souvent désespéré puisque c’est la règle même du genre ? Toute une humanité blessée tente de se dire. Et il ne viendrait pas à l’esprit de reprocher au blues ce qu’on reproche au rap : à savoir son aspect rebelle et glauque. Certes, le rap est parfois surjoué en une sincérité douteuse. Mais cela est vrai pour tout type de discours engagé et de tout protest-song.

Il arrive parfois que la sincérité soit vraiment au rendez-vous et ne souffre aucune ambiguïté. Sur scène comme en album Kery James le prouve depuis ses débuts. L’enfant des Abymes (Guadeloupe) d’origine haïtienne saisit par les tripes tant par les premiers mots de 92-2012 que lorsqu’il rentre sur scène comme récemment en concert acoustique aux Bouffes du Nord. Hanté par l’ombre de Peter Brook, devant le mur décati et rouge sang du lieu il crée une tension étouffante dans une économie de jeu.

Les textes frappent et restent sans la moindre faiblesse. Les visions du ghetto français sont un véritable plongeon dans le monde de la désespérance. L’artiste est à ce titre bien au-dessus du niveau moyen du hip-hop made hexagonal. Chez lui, le flow ne sonne jamais faux. Rien de truqué : une tranche de vie est présentée. Certains pourront bien sûr s’offusquer d’un parti pris sans nuance pour la cause palestinienne ou la conversion à l’Islam. Mais l’artiste prouve que son doute demeure en dépit des certitudes affichées. Il ne fait pas dans le “béniouiouiste” pro banlieue et au besoin en déplie les facilités de la culture de l’échec. Tout cela reste humain trop humain et fait de cet album une œuvre d’exception.

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Jedi Mind Tricks – Violence begets violence (2011/Pazmanian Devil Music) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4326/2011/11/17/jedi-mind-tricks-violence-begets-violence-2011pazmanian-devil-music/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4326/2011/11/17/jedi-mind-tricks-violence-begets-violence-2011pazmanian-devil-music/#comments Thu, 17 Nov 2011 18:00:27 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4326 Jedi Mind Tricks

La violence engendre peut-être la violence ; les JMT eux, donnent naissance à un album intéressant.]]>
Jedi Mind Tricks - Violence Begets ViolenceOn a déjà parlé ici de Hip Hop gentil, de Hip Hop pourri, de Hip Hop bling-bling, d’Abstract Hip-Hop et même de Hip-Hop parodique. Mais finalement, assez peu du Hardcore Underground.

Le Hardcore vous connaissez : c’est Ice Cube, c’est Ice-T, bref, c’est ces mauvais garçons qui sont vraiment mauvais, ceux qui ne se donnent pas un genre en se cachant derrière des chaînes en or mais qui ont leurs textes ou parfois, leur casier judiciaire pour parler à leur place. Les samples sont francs et les beats imposants. Les mots sont gros. Les calibres aussi, on imagine.

Jedi Mind Tricks est un trio par intermittence. A l’origine, c’est Vinnie Paz (l’italo), Stoupe (le whigga) et Jus Allah (le black). Jus Allah avait quitté la bande quelques années pour y revenir dernièrement. Peu avant la finalisation de Violence begets violence, Stoupe, le producteur, partit. En résulte un album agressif à souhait mais à la production inégale, le duo restant ayant dû faire appel à des invités pour s’occuper du son.

Dans la forme JMT fait penser aux français de Stupeflip, en particulier dans le choix des samples et du son souvent puissant et dans le flow râpeux. Sans l’humour, toutefois. Le Rap des JMT est une affaire sérieuse qui traite du racisme, du meurtre, de la violence, du sexe et toutes ces choses joyeuses, le choix des rimes donnant toute leur profondeur aux écritures et leur impact aux deux MCs, pas forcément aidés par des instrus parfois peu inspirées ou faibles.

Mais l’album prend l’exemple de son titre et sa qualité fait boule de neige. La violence entraîne réellement la violence et plus on avance, plus il est intense et prend du sens et de l’essence. Moins rough, moins underground et plus grandiloquent ; pour illustration, ce sont les anglais dubsteppistes de Nero qui se collent à la prod de deux des trois derniers titres, dont “Bloodborn enemy”, sans doute le moment fort d’un album peut-être un peu trop sage et pas assez ostentatoire malgré son étiquette hardcore. C’est qu’on prend goût à s’en prendre plein la gueule, en fin de compte.

Jedi Mind Tricks

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Black Kent – Yes I Kent (2010/Warner) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4160/2011/09/17/black-kent-yes-i-kent-2010warner/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4160/2011/09/17/black-kent-yes-i-kent-2010warner/#comments Sat, 17 Sep 2011 10:00:26 +0000 Vince http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4160 Un rappeur d'origine française joue à l'américain : attendez-vous à des surprises !]]> Black Kent

Le nom de Black Kent vous est probablement méconnu pour le moment, mais après avoir tendu l’oreille à ce CD, il est garanti que vous ne l’oublierez pas ! On y retrouve tous les ingrédients d’un bon hip-hop ricain, et Black Kent, avec son origine franco-ivoirienne, a su tirer parti de toutes ses influences. Certains reprocheront à ce CD d’être un peu trop commercial au niveau sonore (instrus, durée des morceaux…) mais finalement quelle importance ? Les premières choses qui viennent à l’esprit à la première écoute sont des souvenirs des clips des monstres du genre que nous avons tous vus, tels ce bon vieux Tupac, 50 Cent ou encore Eminem. Vous direz que la comparaison est osée, mais honnêtement elle est méritée. Une voix juste et maitrisée collant parfaitement à la tonalité des instrus et un flow qui glisse parfaitement sur des instrus atypiques au beat actuel. Atypiques car beaucoup plus abouties que bon nombre de celles de bien de ses confrères, et transportant directement l’auditeur dans un univers urbain, dirty et américain pile comme il faut. On s’imagine déjà là-bas …

Ni trop lentes ni trop rapides, elles font la part-belle aux sonorités purement synthétiques tout en laissant aux instruments traditionnels des places de choix pour finaliser l’ « esprit » de ce skeud. On y trouve par exemple de la guitare électrique dopée à la disto (”Fly”), des chœurs et du piano (”Nothin Left To Prove”), un feat typiquement reggae (”Long Time”) et tous les morceaux possèdent ainsi leur petit « truc ». On est ici en présence d’un artiste qui n’hésite pas à mélanger les genres et à puiser dans le meilleur de chaque univers, preuve s’il en est d’une certaine ouverture d’esprit. On trouve aussi sur Yes I Kent les beats qui vous prennent aux tripes, vous font bouger la tête dès les premières mesures de l’intro et vous laissent un arrière-goût indescriptible. Il est à noter aussi que malgré son succès américain, le jeune Franck Kacou n’en oublie pas pour autant d’où il vient, et les nombreuses références à notre pays (cf tracklist) tout au long du CD son autant de preuves de son attachement à ses racines. Ce qui est magique avec ce CD, c’est que chaque piste vous fait automatiquement penser à des classiques du genre que vous avez entendus parfois il y a fort longtemps, sans que vous puissiez pour autant trouver de rapport sonore entre les deux morceaux. Est-ce le rythme, les effets ou le flow ? Je ne sais pas. Toujours est-il que lorsque j’ai pris ce CD au hasard dans un bac de mon disquaire, j’étais loin de me douter que j’allais découvrir un artiste qui mérite bien plus qu’une écoute de principe. Le graphisme ne paie pas de mine, il est même plutôt cheap et caricatural, mais on est ici en présence d’un artiste au potentiel énorme, et cela ne serait que justice que le succès lui sourie autant qu’à ses pairs d’outre-Atlantique.

Le seul point noir de cet album (puisqu’il en faut toujours un !), et cela rejoint mon propos du début de cette chronique, c’est que tout cela sonne un peu trendy. On ne découvre rien de totalement novateur sur cet album, « juste » un hip-hop de très bonne qualité auquel il manquerait peut-être une réelle empreinte sonore, une signature propre qui nous laisserait sans voix… Mais on ne peut nier que Black Kent a trouvé la recette des grands, et l’applique ici pour réaliser un album mélangeant savamment les meilleures influences des 15 dernières années du Hip-Hop. Un album à écouter absolument, et un artiste à suivre donc…

Black Kent - Yes I KentTracklist :
01 Pass That
02 French Opera
03 Spit Crack Music
04 There We Go
05 Fly
06 The Good Die Young
07 French Kiss
08 Do The Damn Thing
09 Nothin Left To Prove
10 Parlez-vous Français ?
11 Introspective
12 Long Time
13 Once Upon A Time

Crédits photo : Yann Kibongui avec son aimable autorisation !

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Dios Ke Te Crew – Humanose (2011/BOA) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3930/2011/08/01/dios-ke-te-crew-humanose-2011boa/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3930/2011/08/01/dios-ke-te-crew-humanose-2011boa/#comments Mon, 01 Aug 2011 11:10:04 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/?p=3930 DKTC

En Galicien, Beastie Boys se dit "Dios Ke Te Crew".]]>
Dios Ke Te Crew - HumanoseTout au bout de l’ouest espagnol, juste au-dessus du Portugal, se trouve la Galice, province autonome du pays dont la capitale est Saint-Jacques-de-Compostelle, et qui possède sa propre langue vivante, mélange de castillan et de portugais, le galicien. C’est dans ce langage peu connu en nos contrées que le collectif Hip Hop Dios Ke Te Crew (DKTC) s’exprime, puisqu’originaire de cette “communauté” comme on dit là-bas. Expression qui se la joue pieuvre et tentacule tous les moyens : musique, paroles, mais aussi breakdance et graf. Plus qu’un groupe de Rap, les DTKC sont un vrai groupement d’artistes urbains, et ont pour principal fait de gloire international d’avoir été samplés par le groupe fusion Crazy Town (pour leur titre “Revolving Door” qui reprend les accords de “Estranxeiros”).

Le pèlerin qui s’éloigne des chemins de Saint-Jacques et veut se recueillir sur du Hip Hop espagnol arrivera donc naturellement sur Humanose, pamphlet social, politique et culturel à ton généralement humoristique. Point de violence, mais de l’acide. Enfin, ça, c’est si l’on comprend le gallego. Si l’on n’a aucune notion de la linguistique ibère, on peut en revanche être tout à fait réceptif à la richesse musicale que propose le combo. Les samples sont quasi inexistants (ou bien reprennent des extraits de discours politiques ou de films), les guitares énervées et les claviers martelés répondent aux platines scratchées dans un parfum punk/rock contestataire qui fleure le festival altermondialiste organisé au milieu d’un champ.

Les DKTC, dans le genre Rap/Rock un peu anar, n’ont pas la grâce bobo socialo-caviar qu’ont les Flobots, mais font moins dans le premier degré et les coups portent plus directement. Musicalement c’est aussi bien plus Hip Hop et roots. Quand un disque des Flobots s’écoute dans l’iPod, sur un vélo en ville, Humanose s’écoute à fond sur le vieux poste à cassette du camion recouvert de graffitis. Moins élégant, beaucoup plus street – pardon, moi máis rúa.

http://www.myspace.com/diosketecrew

DKTC

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LMFAO – Sorry for Party Rocking (2011/Interscope) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3816/2011/07/10/lmfao-sorry-for-party-rocking-2011interscope/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3816/2011/07/10/lmfao-sorry-for-party-rocking-2011interscope/#comments Sun, 10 Jul 2011 09:09:26 +0000 JPGP http://www.lesimmortels.com/blog/?p=3816 LMFAOC'est l'été, on se relâche, on se prend même à aimer un truc hypra-commercial. On est désolés.]]> LMFAO - Sorry for Party RockingVoilà le type d’objet qui n’a a priori aucun besoin de publicité. On se plairait même à l’« allumer » avec délice et juste pour le plaisir. Sorry for Party Rocking est en effet le prototype de l’album de l’été porté par la scie (musicale bien sûr) “Champagne Showers”. Sauf erreur cette production se retrouve au firmament de tous les charts et les play-lists en ce moment. Mais il n’est pas question de barguigner : pour une fois c’est mérité. Populaire l’album l’est totalement. Comme le furent en leur temps les grands albums de Michael Jackson ou d’Eminem.

On est donc bien embêté pour se taper un carton à ses dépends. C’est lui qui cartonne. Et ne boudons pas notre plaisir. Pour certains ce sera la super machine à dance-floors. Pour d’autres juste un plaisir non négligeable d’écoute. LMFAO sort ici de son rap pur et dur afin d’offrir une fusion totalement réussie. Il porte le son – via le rap originaire – vers une techno-trans tempérée juste ce qu’il faut et pousse même l’ironie jusqu’à flirter avec le disco sans pour autant cultiver des accents revival.

Le duo rap californien s’est donné les moyens de sa réussite, de ses diverses faces et volte-face. A l’imagination des mélodies et des lyrics – parfois violents, parfois ironiquement décalés – se joignent des arrangements et une production impeccables. Ajoutons à cela une pléiade de guests : Lauren Bennett, Busta Rhymes, Calvin Harris, Lisa (sa douceur vient colmater certains souffles incendiaires ou coups de poing) et d’autres encore ainsi qu’une armada de spécialistes du marketing de la « party rock crew ».

Par nature même Sorry for Party Rocking est le produit parfaitement calibré de cette technique de vente et de promotion. Mais comme furent « fabriqués » ceux des artistes phares cités plus haut. Il répond aux mêmes impératifs et devient aussi un prétexte à la consommation de produits dérivés. Sûr de sa puissance de feu LMFAO impose un style et une ligne de vêtements. Le marketing prouve une fois de plus qu’il sait où et comment frapper au moment même où le produit de base (le C.D.) est en crise.

Bien que se jouant des stéréotypes on ne dira donc pas que LMFAO fait œuvre de salubrité publique. Mais force est de constater que cet album est tout sauf anecdotique. S’il faut en aucun cas venir y chercher un manuel de philosophie : à l’inverse un traité d’underground de savoir mal vivre prouve sa subtilité au sein d’une stratégie aussi financière qu’artistique (le seconde ne se laissant pas forcément manger par la première). C’est dur à écrire. Mais sauf à mentir on ne peut que le souligner. Même des bluettes de chez bluette comme « All night long » prennent soudain des dimensions inattendues. S’y matent des soulèvement sulfureux et des Miami vices de certaines Miami’s Bitches et de leurs acolytes. Le ciel immaculé de la ville fait encore mieux sentir son enfer. Il incube dans l’album. Cœurs sensibles s’abstenir.

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Tha Trickaz – Cloud Adventure (2011/Disquette Records) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3512/2011/06/09/tha-trickaz-cloud-adventure-2011disquette-records/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3512/2011/06/09/tha-trickaz-cloud-adventure-2011disquette-records/#comments Thu, 09 Jun 2011 10:45:57 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/?p=3512 Tha Trickaz

Seul un Ninja peut mixer un Ninja. Yo.]]>
Tha Trickaz - Cloud AdventureL’un des plus lourds fardeaux qui plient l’échine du Hip-Hop et contribuent à sa mauvaise réputation, c’est la guerre des gangs. Loin de cet univers violent qui a enterré certains leaders de cette scène, Tha Trickaz officient plutôt dans la guerre des gongs. Et là, *Boiiiiing*, en voilà un qui conclut merveilleusement ce trait d’esprit.

Ce jeu de mots n’est pas gratuit. La moitié du duo, Pho, est d’origine vietnamienne. Les influences asiatiques font donc partie intégrante de l’album, savoureuse soupe Hip Hop cuisinée sauce Dubstep, tendance NinjaBeat. Ca brasse large dans l’Orient, sans complexe, et à des horizons plus ou moins lointains : mandoline, pipa, dizi, tablas, combats de kung-fu. L’affiliation avec le Où je vis de Shurik’n est évidente, mais Tha Trickaz font (beaucoup) moins dans le Rap laissant place d’abord aux beats et samples. Il en ressort évidemment moins de poésie et de profondeur lyrique, le membre d’IAM ayant à l’époque proposé un disque puissant dans cet aspect. Mais le duo parisien compense par la musique là où le marseillais jouait avec les mots, tant et si bien que les deux albums ne luttent pas dans la même catégorie. Shurik’n frappe avec les mots, Tha Trickaz préfère l’efficacité musicale.

Si l’on excepte les sonorités asiatiques, Tha Trickaz louche très fortement du côté de la Grande-Bretagne. Même si le Dubstep a tendance à devenir populaire en France et qu’il est ici lourdement agrémenté de Hip Hop pour “l’édulcorer” et ainsi l’adapter aux goûts francophones, la production surpuissante est bien plus similaire à celle des grands noms britanniques du genre qu’à laquelle des artistes français tels que High Tone (pour leurs sorties récentes) nous avaient habitués. Ce n’est pas tout à fait un hasard : l’un des deux membres, Pho, fait partie du groupe Dirtyphonics, l’un des représentants français de la scène Drum and Bass/Dubstep les plus populaires outre-Manche. Forcément, ça déteint.

Tha Trickaz

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Patrick Sébastien – L’indispensable pour faire la fête (2010/Polydor) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3241/2011/04/01/patrick-sebastien-lindispensable-pour-faire-la-fete-2010polydor/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3241/2011/04/01/patrick-sebastien-lindispensable-pour-faire-la-fete-2010polydor/#comments Fri, 01 Apr 2011 15:36:59 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/?p=3241 Patrick Sebastien

Rétrospective sur une carrière exceptionnelle avec le best of fabuleux de Patrick Sébastien.]]>
Patrick Sebastien - Best ofLa musique est un art qui n’est pas si aisé. Bien qu’avec internet et l’accès facile aux technologies permettant à tout un chacun d’y aller de sa chansonnette, révélant parfois des perles, la qualité et le talent ne sont pas toujours au rendez-vous, et l’individu lambda ne pourra jamais devenir un génie musical sans don inné ni formation adaptée. Patrick Sébastien, lui, a bénéficié des deux.

Son album L’indispensable pour faire la fête est en réalité un best of, ce qui permet de découvrir la rare préciosité de cet artiste méconnu, qui brille en tout. Chaque morceau est un joyau et la sélection, entreprise toujours difficile pour un best of, propose à l’auditeur un large éventail de ce que l’élégant homme est capable de faire. Tour à tour poète (”Ah si tu pouvais fermer ta gueule”), rockeur (”Viva Bodega”), rappeur (”Le petit bonhomme en mousse”), touchant à tous les styles avec une incroyable dextérité (le très New-Wave “Tourner les serviettes” ou le puissant “On voudrait des sous” et son riff de guitare brutal et efficace), Patrick Sébastien fait voyager l’oreille à travers le monde des mélopées, sur un tapis sonore tissé avec le plus grand soin. Les titres plus anciens sont déjà produits à la perfection, et l’évolution n’est perceptible que dans le registre de l’émotion.

Car Patrick Sébastien vit la musique comme d’autres vivent l’amour. Il l’a dans le sang, dans la voix, dans les mains. Multi-instrumentiste de génie, chaque strate musicale de ses morceaux respire la créativité. Les maracas embrument le coeur, le kazoo emporte l’âme, le tout dans un songwriting irréprochable qui fait que chaque morceau entre immédiatement en tête pour ne plus la quitter, comme pourrait le faire un souvenir très fort, tel que celui de ta première nuit avec ta moitié, ou du jour où tu as eu ton bac.

Composée avec passion, la musique de Patrick Sébastien est parmi ce qui se fait de mieux actuellement. Il méprise les modes, le populisme et la politique. Il donne tout à l’émotion et à la vibration. L’on peut regretter toutefois qu’un best of limite honteusement l’univers prolifique de l’artiste à une petite galaxie ; mais c’est déjà un voyage stellaire enivrant. Le titre inédit, “Grazie Mille”, aux effluves méditerranéennes, vaut à lui seul l’achat du disque même par les fans qui possèdent déjà tout. Les plus frustrés s’enfileront la discographie complète, magique, en espérant le prochain album inédit, promis pour bientôt. On regarde déjà vers les étoiles en attendant.

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Sunz of Anarky – Hope Us Once, Premier aux Puces (2011/Konarotaké) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3174/2011/03/14/sunz-of-anarky-hope-us-once-premier-aux-puces-2011konarotake/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3174/2011/03/14/sunz-of-anarky-hope-us-once-premier-aux-puces-2011konarotake/#comments Mon, 14 Mar 2011 10:59:38 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/?p=3174 Sunz of Anarky

Après le Rap à fromage, le Rap à deux balles !]]>
Sunz of Anarky - Hope Us Once/1er Aux PucesLa musique a beau être une affaire sérieuse, elle et l’humour ne sont pas incompatibles. Le résultat peut même parfois être de qualité tout à fait honorable, le potache pouvant être soutenu par une production très professionnelle et des bons musiciens, citons les Fatals Picards, Ludwig von 88, ou encore Fatal Bazooka. Ce dernier justement proposait un Rap parodique plutôt croustillant (même si l’on est allergique à Michael Youn), mais dans le domaine, les Maniacx – autres français – ou encore et surtout les Puppetmastaz mènent la danse. C’est dans la catégorie de ces derniers que les Sunz of Anarky se placent. Enfin, le voudraient. Car faire du Hip Hop humoristique, c’est louable, encore faut-il que ce soit bien fait, et surtout, drôle.

Le trio niçois est certainement très sympathique, malheureusement la mayonnaise ne prend pas. L’humour ne vole pas très haut ; d’ailleurs le titre, calembour douteux comme un pan bagnat de l’avant-veille, donne le thon ton. Et on double la dose, des fois que vous n’ayez pas compris le subtil jeu de mot sur “premier opus”. Globalement, les blagues sont assez faibles, voire poussives. Les deux MC – au demeurant pas si mauvais, même si le chanteur devrait perfectionner son anglais – semblent se débattre avec des percées drolistiques laborieuses et peu efficaces. Le tout est d’autant plus triste que le rythme manque cruellement de maîtrise, les titres étant plombés par des extraits de films cultes certes géniaux et ravivant de bons souvenirs, mais aussi trop longs et trop nombreux.

Le groupe s’inspire ouvertement de sa culture cinéma qui est pourtant plaisante et parle carrément à la génération de jeunes trentenaires qui a grandi avec les SOS Fantômes, Retour vers le Futur, Jack Burton et consorts et s’esclaffe aujourd’hui devant des nanars, ces films totalement pourris à base de ninjas, effets spéciaux en carton pâte et scénarios crétins qui ne sont pas supposés faire rire, mais qui, au second degré, deviennent un régal. Très orienté pop-culture donc – puisque c’est le nom qu’on lui donne – le trio n’arrive cependant pas à la manier habilement. Trop de titres se contentent de se cacher derrière l’étendard de la nostalgie et de la “citation marrante” ce qui alourdit encore plus le bilan peu enthousiasmant de l’EP, qui au final manque de travail d’écriture et d’effort de production. Tantôt Hip Hop, tantôt Funk, quand il n’est pas carrément Néo Metal, l’album peine à se placer de manière cohérente dans une catégorie. En reste un arrière-goût amer, un poids sur le ventre et l’impression d’avoir été trompé sur la marchandise qui paraissait pourtant alléchante. Comme on dit dans le jargon, les Sunz of Anarky avaient pour démarche de réaliser un nanar volontaire mais n’ont pu réussir qu’un pauvre navet. Cependant, la recette de base restant bonne et intéressante, on reste aux aguets : la marge de progression large et la coolitude des Sunz peuvent à elles deux laisser espérer dans un avenir proche un album bien moins brouillon, qui ne titillera pas simplement la curiosité cinéphilique de l’auditeur, mais aussi ses oreilles. Car la musique, c’est avant tout du son.

Téléchargez légalement et gratuitement le maxi sur le MySpace du groupe http://www.myspace.com/sunzofanarky (et amusez-vous à reconnaître les extraits de films utilisés !)

Sunz of Anarky

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Morphey – Rise and Shine (2010 / Ponky Brooster Prod) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/2856/2010/12/09/morphey-%e2%80%93-rise-and-shine-2010-ponky-brooster-prod/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/2856/2010/12/09/morphey-%e2%80%93-rise-and-shine-2010-ponky-brooster-prod/#comments Thu, 09 Dec 2010 11:00:13 +0000 Alkayl http://www.lesimmortels.com/blog/?p=2856 Le deuxième album de Morphey brille et s'élève au-dessus de la grisaille ambiante.]]> morpheyPolysémie quand tu nous tiens. Outre le passage d’un corps de l’état solide à l’état liquide et l’amalgame entre super sayien, la fusion désignait naguère l’association entre rock et rap, l’alliance du hip hop et de la six cordes. Et renvoyait à des groupes tels que Cypress Hill, Body Count, Red Hot Chili Peppers (oui, les choses ont bien changé) ou encore Rage against the machine.

Le groupe Morphey propose également ce mélange sur son album Rise and Shine. Guitariste et DJ se côtoient et œuvrent de concert. Mais quel concert ? Un spectacle d’ambiance et d’atmosphère. Du genre, il set souvent attendu brulôts et plomb fondu à déverser sur les assaillants ou l’objet du courroux. Mais en l’espèce, une autre voie est explorée.

L’écoute ne laisse pas de doute : la formation dispose des arguments pour se livrer à une politique de la terre brûlée musicale, les flammes pour purifier le paysage. Le nettoyage peut cependant prendre d’autres atours. Morphey mais en avant d’autres atouts, notamment le chant. Une voix féminine tantôt chaude tantôt cinglante s’emploie au fil des pistes à transmettre des sensations et des émotions. Et à ce titre, l’équilibre entre les différentes composantes du flux ouvert par le groupe fonctionne on ne peut mieux.

Le côté libidineux du mâle rédacteur pourra sans doute être mis en accusation, mais l’une des pierres précieuses de Rise and Shine est “Sexy”. Cette composition narre le trouble et l’émoi grandissants d’une demoiselle, invitant son partenaire à s’enhardir, le tout dans un anglais limpide. Et oui, cela parle de voluptés charnelles dans la langue de Shakespeare *rah, sesque, bave*.

Plus sérieusement, cette piste est une illustration du soin attaché à la justesse du propos. Pas d’excès, nul cliché pour une efficacité renforcée, tel pourrait être l’accroche de la démarche artistique. L’écoute de l’album s’en révèle intéressante, et l’ensemble est suffisamment fouillé et riche pour supporter sans sourciller les multiples lectures.

  1. Freedom
  2. I sold your dog
  3. Melo
  4. I’ll discover your mind
  5. Rise and shine
  6. Fire
  7. The Scene
  8. Sexy
  9. Every day

Myspace : http://www.myspace.com/morphey

Site : http://morpheymusic.wordpress.com/

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