Le blog des Immortels - Chroniques musique alternative » Chroniques Electro http://www.lesimmortels.com/blog Le blog des musiques alternatives et des alternatives musicales Thu, 12 Jun 2014 05:06:15 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.9.1 Haioka – Rei Row (2014 – Emerald & Doreen Records) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6980/2014/05/28/haioka-rei-row-2014-emerald-doreen-records/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6980/2014/05/28/haioka-rei-row-2014-emerald-doreen-records/#comments Wed, 28 May 2014 05:04:35 +0000 http://www.lesimmortels.com/blog/?p=6980 La voix n’est qu’un instrument (et la voie est un chemin mais cela est une autre histoire). Loin de la prédominance des cordes vocales sur les autres cordes et peaux du corps musical, Haioka aborde ce nouvel EP en réservant à sa voix le même sort qu’aux autres éléments utilisés pour ses compositions. En effet, l’artiste japonais use sans abuser du sample tant de phonèmes que de bruits du quotidien pour habiller ses trames. La dimension entêtante qui s’en dégage se conjugue aux tonalités nippones aisément identifiables, pour créer des morceaux clairement synthétiques.

Cette dimension électronique, peu organique n’en sonne pas pour autant artificielle. Les vibrations et pulsations et qui s’en dégagent sont loin d’être déshumanisées, d’autant plus qu’elles viennent en écho aux conséquences psychologiques du séisme de 2011 et de ses corollaires, tsunami et crise de Fukushima en tête. Si cet aspect ne saute pas oreilles de prime abord, il est cependant aisément perceptible que les titres recèlent une intention, de par un rendu laissant deviner l’existence de strates dissimulées. Les compositions ne sont en effet pas monolithiques et appellent différentes écoutes afin d’en saisir les différentes subtilités. Elles révèlent en outre une sensation de décalage, un peu comme si l’histoire qu’elles véhiculaient nécessitait une action en raison de quelque chose qui ne serait pas en place.

En cela, bien que les quatre pistes aient plus un aspect contemplatif que narratif, elles n’en racontent pas moins des sensations.

  1. Rei Row
  2. Hyakki yakou
  3. Just want to know
  4. Walking on the street
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Adàn & Ilse – Birds fallen from heaven (2014 – Unknown Pleasures Records) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6925/2014/05/13/adan-ilse-birds-fallen-from-heaven-2014-unknown-pleasures-records/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6925/2014/05/13/adan-ilse-birds-fallen-from-heaven-2014-unknown-pleasures-records/#comments Tue, 13 May 2014 05:05:51 +0000 http://www.lesimmortels.com/blog/?p=6925 Et de 3 pour Adàn & Ilse.  Si la métaphore footballistique de ‘coup de chapeau’ ne serait pas de bon aloi, on ne peut en revanche que tirer son chapeau à ce projet, entr’aperçu sur ses pages pour l’hommage musical à Daniel Darc. Oui, la couleur est annoncée d’emblée, en même temps inutile de prendre des chemins de traverse avec un album qui lui n’en prend pas.

Non pas que tout soit rentre dedans et musclé. Non, le projet porté par Pedro Peñas Robles aka HIV+, USHERsan et Peter Rainman ne fait pas dans l’agression sonore, mais bien dans l’efficacité. Si la synth pop proposé est habillée avec soin, elle ne fait pas dans l’esbrouffe. L’ensemble pourra sonner rétro à certaines oreilles dans la structuration des compositions, certes, mais il serait plus juste d’utiliser le qualificatif d’atemporel (plutôt que d’intemporel qui revêt souvent un caractère pompeux). La production est léchée, c’est indubitable, la texture synthétique est froide et vivante, souple et mouvante comme un serpent artificiel échappé de Blade Runner.

Ce n’est pas une claque qu’on reçoit à l’écoute mais plus des caresses le long du torse, prodiguées avec des gants de vinyle. Cette ambiance est quelque peu altérée par les 4 remixes (par Sonic Area, D-R-U-N-K, Növö et MelanoBoy Rework) prolongeant les 9 titres de ces oiseaux tombés du nid, enfin de leur paradis, sans que cela ne se révèle pourtant dérangeant outre mesure. En effet, il est réellement question de reconstruction des morceaux originaux, bien loin de certains arrangements en dilettantes que certains peuvent proposer.

En somme, sans pour autant dresser un parallèle éhonté avec le nom du label, les plaisirs éprouvés ici, s’ils ne sont pas inconnus, sont des plus stimulants. Et ne seront distribués au format physique qu’en 500 exemplaires, alors avis aux amateurs.

  1. Boys In Eyeliner
  2. Kind Of Blow
  3. Like Me
  4. Slow Motion
  5. Cold Flesh
  6. Skin (succomb to the bliss)
  7. Pink Vitalicious (instrumental dub)
  8. Light
  9. Sombre (feat Jvne)
  10. Kind Of Blow (remix by Sonic Area)
  11. Gente Moderna (remix by D-R-U-N-K)
  12. By The Way (remix by Növö)
  13. Kind Of Blow (MelanoBoy Rework) + ghost track

Site du label : http://unknown-pleasures-records.cryptic-apps.com/

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Sonopsies [Compilation] (2014 – Caméras Animales) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6894/2014/05/13/sonopsies-compilation-2014-cameras-animales/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6894/2014/05/13/sonopsies-compilation-2014-cameras-animales/#comments Tue, 13 May 2014 05:04:54 +0000 http://www.lesimmortels.com/blog/?p=6894  Il y a dans cette compilation – premier opus d’un label qui a déjà fait ses preuves dans l’édition d’une littérature underground  –  du pire et du meilleur, du réellement futuriste mais aussi un peu de bibine… D‘aucuns diront que c’est une histoire de goût. Sans doute. Mais pas que. Même si au nom d’un anarchisme idéologique et musical tout est possible : les grands foutages de gueule comme la musique du demain. Et il est certain que Caméras Animales possède l’immense mérite de se dresser dans un esprit Dada survitaminé par celui d’Antonin Artaud. Comme lui, le collectif marseillais sait que (selon les mots de son programme) « L’intelligence est embryonnaire sur Terre ». Et comme « Le code éthique de la Confédération Galactique interdit à tout extra-terrestre d’interférer avec les affaires sur Terre » Cameras Animales joue les intercesseurs avec ce qui n’existe pas encore mais qui germe dans les arrière-fonds de certaines boîtes de nuit où Thierry Théolier, un des magisters, du label fait office de philosophe punk.

Allant chercher des pépites des deux côtés de l’Atlantique, cette première compil donnera une image sonore d’un mouvement qui fait et fera bouger bien des lignes. Nous retiendrons pour notre par les plages de Awkwardist, Forakte, Sun Thief. Mais mon âge avancé faisant l’oreille un peu usé, je laisserai aux auditeurs l’occasion de juger par eux-mêmes de forces singulières mues par le fond sombre d’univers expérimentaux organiques plus qu’intellectuels et qui animent des technologies d’instincts pour le moins en accélération sur leur temps. Dans tous les cas un tel album n’est pas à négliger. Au contraire. Quitte à être parfois exaspéré par ces revenants de ghettos comme de futurs disséminés, éparpillés encore invisibles et inaudibles.

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Ummagma – Lama Remixes (2014 – Emerald & Doreen Records) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6918/2014/05/13/ummagma-lama-remixes-2014-emerald-doreen-records/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6918/2014/05/13/ummagma-lama-remixes-2014-emerald-doreen-records/#comments Tue, 13 May 2014 05:00:44 +0000 http://www.lesimmortels.com/blog/?p=6918 Ainsi que le titre de cet album l’exprime, le duo Canado-ukrainien Ummagma n’est pas tout seul sur cet album, leur album. Si « Lama » est leur création, elle se trouve mise entre d’autres mains sur les autres pistes.

Partons de la substantifique moelle. Le duo/couple/paire/ange enfin réunifié met en œuvre une electro légère, shoegaze et dreampop à souhait, porté par la voix aérienne de Shauna McLarnon. Les relectures du titre et de son essence varient selon la personne en charge, mais il est certains points qui ne manquent pas d’interroger. Ainsi la quatrième dimension, le temps, subit différentes torsions, outrages diront certains. mais il ne manque pas d’intriguer qu’un morceau de 5’01 puisse se retrouver à la fois reconnaissable mais indubitablement changé avec de nouveaux avatars oscillant entre 3’16 et 7’57. Et bien entendu la tonalité, l’ambiance, la vibration du morceau se voient altérées au gré des remixes. A ces deux petits jeux combinés, force est de noter que les relectures les plus singulières sont celles de Irregular disco workers acid feel, avec une approche synthétique bien ‘moustache’ (c’est un mot de saison semble-t-il) et de Mind Movies, plus onirique et psychédélique encore que l’original.

A l’issue de cette quarantaine de minutes, il est possible d’apprécier la démarche du label Emerald and Doreen Records qui permet de promouvoir tant l’artiste principal dont la composition est remaniée que les bidouilleurs. Pour autant, on attend également plus de matériel original permettant de mettre en lumière les talents du duo Ummagma.

  1. Lama (Original version)
  2. Lama (Sounds of Sputnik remix)
  3. Lama (Mind movies remix)
  4. Lama (A Copycat remix)
  5. Lama (Theater of delays remix)
  6. Lama (Alexander Robotnick remix)
  7. Lama (go nogo remix)
  8. Lama (Irregular disco workers acid feel remix)
  9. Lama (A Copycat remix) snippet

Site : http://www.ummagma.com/

]]> http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6918/2014/05/13/ummagma-lama-remixes-2014-emerald-doreen-records/feed/ 0 Grand Pianoramax – Till there’s nothing left (2014 – ObliqSound) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6796/2014/04/13/grand-pianoramax-till-theres-nothing-left-2014-obliqsound/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6796/2014/04/13/grand-pianoramax-till-theres-nothing-left-2014-obliqsound/#comments Sun, 13 Apr 2014 05:04:34 +0000 http://www.lesimmortels.com/blog/?p=6796 Grand Pianoramax (ce nom n’est pas une réussite…) c’est le genevois Leo Tardin, ses visions mais aussi ses deux acolytes qui complètent son trio : Black Krecker (Vocal) et Dum Burkhalter (drums electro). Défiant les logiques des genres et de leurs cloisons, capable de jouer aussi bien du piano classique et du synthé, le leader crée une musique rare et toujours intéressante. Rien ne fut simple pour le groupe même si, depuis sa création, il s’est produit dans toute l’Europe et a assuré la première partie de la tournée U.S. de Maceo Parker. Il est présent aussi dans tous les festivals de jazz et de musiques avancées (Montreux Jazz Festival, SXSW et CMJ Music Marathon, etc).

L’intelligence du trio tient au casting effectué pour ses différents projets. Les collaborations ne sont pas de simples invitations. Dans les albums se sont par exemple succédé des poètes scandeurs et rappeurs tels que Mike Ladd, Jesse Boykins III, Invicible, Bleubird, Mr Lif, Anthony Joseph, Spleen et des batteurs tels que Jojo Mayer, Deantoni Parks, Adam Deitch. Le premier album (éponyme) de Grand Pianoramax fut réalisé en 2005 déjà chez ObliqSound. Il fut suivi de The Biggest Piano In Town salué par la critique spécialisée (aux USA Dow Beat Magazine, BPM, XLR8R., en Angleterre Metro, Time Out London). Le 3ème opus Smooth Danger fut enregistré et mixé par Shawn Joseph (collaborateur de Portishead) entre Mumbai, Berlin et Bristol.

Quant à Till There’s Nothing Left il est certainement le meilleur album du trio. Le plus équilibré, le plus abouti, ressenti et innovant dans sa simplicité. Le producteur Roli Mosimann (The Young Gods, Björk) n’y est pas pour rien. Dégagé des grooves burinées et d’une musique urbaine dure, l’album marque le retour à des compositions intimistes. Elles illustrent combien Leo Tardin maîtrise l’art du renouvellement et la recherche des sons. La musique n’est en rien « dancefloor » : l’influence de Black Cracker y est à ce titre (aussi) importante. Sur scène, le poète est charismatique et amène le groupe sur des improvisations si bien que chaque concert est surprenant. Quant à l’album dans son retour aux fondamentaux piano-voix, c’est une réussite.

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Rocket Science – Rocket Science (2014 – More is more Records/Orkhêtra) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6798/2014/04/13/rocket-science-rocket-science-2014-more-is-more-recordsorkhetra/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6798/2014/04/13/rocket-science-rocket-science-2014-more-is-more-recordsorkhetra/#comments Sun, 13 Apr 2014 05:02:07 +0000 http://www.lesimmortels.com/blog/?p=6798 Comme sorti d’un nouvel âge du jazz, le premier album de Rocket Science -Peter Evans(tp), Evan Parker (ts), Craig Taborn (p) et Sam Pluta (laptop)- traverse tout un monde sonore où il n’est pas toujours facile de reconnaître si les sources sonores sont acoustiques ou digitales. Le travail de Sam Pluta (sorte de nouveau Brian Eno) y est essentiel : ses mixages perdent l’auditeur dans un univers hybrides où le jazz (free ou non) fait bien plus que lorgner sur la musique contemporaine et une électro des plus pointues. Des morceaux comme « Life Support System » ou « Flutter » transforment la souplesse de jeu de Taborn comme le souffle d’Evans vers une zone atonale et inexplorée du son.

Surgissent en lieu et place d’harmonies proprement musicales les murmures sourds du temps. Mais ils ne sont pas laissés en un état brut ou bruitiste. Les quatre musiciens les transforment en une poésie qui ose l’interaction entre différents niveaux et développements. Ils se superposent tout en évitant le pur chaos. Ébouriffé et ébouriffant, l’album ne convainc pourtant pas entièrement. Mais rien de plus normal. Porté à un tel niveau d’hybridation les phases de reconnaissance et leurs oasis de repos sont rares. L’album oblige à un continuel voyage qui parfois épuise.

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Senbeï – Shin (2014 – Jarring Effects) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6814/2014/04/13/senbei-shin-2014-jarring-effects/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6814/2014/04/13/senbei-shin-2014-jarring-effects/#comments Sun, 13 Apr 2014 05:00:17 +0000 http://www.lesimmortels.com/blog/?p=6814 Le beat se déclinant tant de manière organique qu’électronique, croiser électro et hip-hop est une recette maintes fois éprouvée. Ici, il serait également possible d’y ajouter le bit de par un contenu évoquant par moment un jeu vidéo contemporain. Une touche nipponisante, suggérée par un titre comme « Shinjuku street », le nom même de l’artiste ou encore par le contenu des 4 titres, se dégage de cet EP.

L’ensemble est graphique, lorgnant plus du côté graph qu’estampe, rythmé tant par le phrasé précis et imagé que par les percussions qui tracent un sillon d’asphalte. S’il est difficile de bien distinguer le paysage musical qui est dépeint au fil des notes de prime abord, une écoute complète, ainsi que les suivantes, parfont la cohérence de l’EP.

Et s’il est difficile de trouver des mots adaptés pour décrire l’électro hip-hop de ce parisien, il est en revanche bien plus facile de se laisser porter par les compositions calligraphiés par Senbeï sur ce Shin.

  1. Music died today (feat. Non Genetic)
  2. Shinjuku street
  3. Stand up stand out (feat. Miscellanous)
  4. Fox thing

Site : https://soundcloud.com/mrsenbei

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Ólafur Arnalds – Broadchurch [Music From The Original Soundtrack] (2014 – Universal) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6743/2014/03/14/olafur-arnalds-broadchurch-music-from-the-original-soundtrack-2014/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6743/2014/03/14/olafur-arnalds-broadchurch-music-from-the-original-soundtrack-2014/#comments Fri, 14 Mar 2014 06:05:02 +0000 http://www.lesimmortels.com/blog/?p=6743

Broadchurch a été l’événement de ce début d’année. Les huit épisodes de cette excellente série britannique, produite par ITV, ont été diffusés en prime time, sur la télévision publique française et a battu des records d’audience. Pour faire court et inciter vivement ceux et celles qui ne l’ont pas encore fait de se jeter sur ce bijou : dans la petite ville balnéaire anglaise de Broadchurch, où la criminalité est à zéro et où tout le monde se connaît, le corps d’un enfant de onze ans est retrouvé. Il a été assassiné. La police enquête, et plus particulièrement une femme qui a toujours vécu là et un homme désagréable, écossais taiseux venant d’arriver. Le drame fissure toute la communauté et finalement, la découverte de la personne ayant tué le garçon devient presque secondaire.

Si l’histoire est une tragédie douloureuse, les images contrastent volontairement : extrêmement lumineuses, apaisées, elles mettant en valeur le cadre idyllique de la nature britannique. Un tel raffinement devait se parer d’une bande originale à la hauteur.

C’est là qu’intervient Ólafur Arnalds. Ce jeune islandais, aussi connu que Björk dans leur pays, a tissu pour habiller cette série un trip-hop envoûtant et troublant, principalement instrumental, soufflant un froid aux antipodes de la douceur des paysages. Et plus les falaises, les visages et les mots se font tranchants, plus la musique se fait ronde et enveloppantes à grands renforts de nappes harmoniques. Mélancolique comme le cœur de ses habitant-e-s, glaciale comme le meurtre commis, aérienne comme le décor, les pièces musicales d’Ólafur Arnalds deviennent parfois subtilement obsédantes, s’acharnant à refuser de sortir de la tête, notamment le morceau servant de générique de fin, « So Close », avec le chant subtil d’Arnór Dan (le chanteur du groupe Agent Fresco, islandais lui aussi) ou le thème déchirant de tristesse du personnage de Beth.

Un très court et néanmoins excellent album de commande. Une magnifique bulle de givre qui hantera longtemps même qui n’a pas vu la série.

  1. Main Theme
  2. So Close (featuring Arnór Dan)
  3. Suspects
  4. Arcade
  5. Broken
  6. Beth’s Theme

olafur-arnalds

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Liquidgame – Liquidgame EP (2013 – Autoproduit) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6715/2014/03/14/liquidgame-liquidgame-ep-2013-autoproduit/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/6715/2014/03/14/liquidgame-liquidgame-ep-2013-autoproduit/#comments Fri, 14 Mar 2014 06:01:05 +0000 http://www.lesimmortels.com/blog/?p=6715 Liquidgame répond aux attentes de tous ceux qui aiment l’électro-pop enjouée, acidulée et efficace. La transe à peine terminé d’un titre un autre tout aussi vif et passionné prend le relais. Chacun tient une position solaire, opère de tout son rythme à « l’image » du titre support de l’album : « Trigger ». Il donne lieu à un clip excellentissime et ambitieux par sa simplicité et met en avant celle qui n’est pas pour rien dans la réussite de l’album : Emilie Miliana Garcia. Sa voix assure un équilibre dans un double mouvement de diastole et de systole, d’aspir et de respir sans la moindre condescendance aux sucreries et effets faciles. Liquidgame trouve là l’égérie parfaite à son esprit.

Le groupe ne prétend pas révolutionner la musique. Pour autant son album n’est en rien petite monnaie et pacotille. Il a la séduction des opus qui emportent le temps, le soulèvent. Le plaisir d’écoute ne faiblit à aucun moment. On reste en immersion dans une fluidité sans aspérités qui déchirent. Le rythme épouse le rythme qui l’épouse. Rien ne vient altérer l’allégresse de cette traversée où la « Miliana » fait figure de fée du logis du haut de sa jeunesse.

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