Les Anglais ont brûlé Jeanne d’Arc et le Rock and Roll. Vous êtes complices.

Le rock’n’roll est mort. C’est un fait. Ou plutôt, le rock’n’roll a disparu. Il se cache, tapi dans les salles indépendantes, surgissant qui au détour d’un flyer, qui sur une obscure compilation enfouie chez un disquaire. Le rock’n’roll est devenu une bête traquée.

Fut un temps, pourtant, où il se pavanait fièrement dans les stades, la SG en bandoulière, mitraillant les foules, effrayant les parents. Mais depuis quelques années, le rock, ou plutôt l’institution qu’il était devenu, a laissé sa place à quelque chose d’autre, mais qui se revendique encore « rock and roll ». Le britrock. Mais quel est le problème commun à tous ces groupes ? Comment a-t-on pu en arriver là ? Que leur manque-t-il ?

De l’envergure. Et de l’arrogance. Ces groupes, qui ont envahi les pages de nos magazines favoris (ou pas) ont tous le même point commun, le même talon d’Achille : ils sont semblables et formatés. Ils s’habillent tous de la même façon, et jouent la même musique. En effet, je vous défie de distinguer, au hasard, les Dirty Pretty Things des Kaiser Chiefs. Vous pouvez d’ailleurs faire l’expérience vous même, si vous êtes dubitatifs. Allez dans un festival de rock bobo hype, et naviguez d’une scène à l’autre. J’ai fait le test Dirty Pretty Things/Kaiser Chiefs et, en plus de m’être ennuyé à mourir (je me suis endormi pendant ces derniers), je n’ai absolument pas pu distinguer les deux groupes. Même attitude, même look, même musique. Quant à l’impression scénique, n’en parlons pas : aucune scénographie, aucun style, aucun geste obcène, pas un brin de vomi ou de sacrifice d’animaux, même pas un seul poil au torse.

Voila ce qui manque à ces groupes : une stature. Où sont passés ces groupes semi-divins qui projetaient un souffle dans le public à leur entrée en scène ? Maintenant, tous ces soit-disant rockers édulcorés (mais néanmoins furieusement hype) affichent une certaine humilité, voire même une certaine candeur sur scène. Fuck that ! Le groupe de rock doit être extraordinaire, il doit venir d’une « autre planète » (dixit Rob Halford) et permettre aux gens de « se sentir haut de trois mètres », selon le Saint Patron des rockers, Lemmy Kilmister (leader de Motörhead), et pas ressembler au premier raëlien venu, prêt à vous vendre du tofu biologique (ou un abonnement à Télérama).

C’est cette arrogance, cette hargne, cette majesté qui manquent à tous ces groupes émasculés. En bref, les rockeurs ne font plus rêver. Et c’est bien dommage. Heureusement que les anciens, aidés de quelques nouveaux à la Airbourne, perpétuent encore cette conception du rock’n’roll, bardés des clichés que nous ne renions pas et qui nous font honneur.

-Jo-

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2 Commentaires le Les Anglais ont brûlé Jeanne d’Arc et le Rock and Roll. Vous êtes complices.

  1. J’ai trouvé cet article très intéressant, même s’il exprime un peu trop un avis personnel sur certains points.

    En tout cas, bonne analyse, et quitte à me répéter : sujet très intéressant.

  2. Evidemment, ma prose s’est laissée emporter par mon avis personnel. Cela freine-t-il mon développement ?
    Très content en tout cas que le sujet intéresse des gens !

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