Tori Amos – Unrepentant Geraldines (2014 – Mercury Classics)

Et de quatorze. La flamboyante Tori Amos à la discographie prolifique ne sait pas s’arrêter. Et c’est tant mieux. Bien sûr, plus de vingt ans se sont écoulés depuis les rages des débuts, et Unrepentant Geraldines était dès sa genèse attendu comme un opus apaisé et lucide. Du propre aveu de l’auteure-compositrice-pianiste-chanteuse, on ne peut à cinquante ans avoir les mêmes révoltes et porter les mêmes messages qu’à trente.

Nourri de références à la photographie et à la peinture, ce nouvel album apparaît, et l’on ne peut que s’en réjouir, comme un retour aux fondamentaux. En effet, si ses escapades dans les contrées de la musique symphonique ou plus récemment de la comédie musicale haut de gamme (elle a signé la mise en musique du conte écossais The Light Princess) sont des joyaux à part entière, Tori Amos n’est jamais meilleure que lorsque, dépouillée du superflu voire du facile (le décevant « Trouble’s Lament » et ses arpèges un brin pénibles), elle s’unit à son piano et nous murmure de la poésie. Force est de constater que ce type de morceaux sont majoritaires ici (« Weatherman », « Oysters », « Selkie » ou le déchirant « Invisible Boy »).

Cela dit, le temps qui passe, s’il déshumanise un peu trop le visage et lisse chirurgicalement le front (mille fois hélas…), apporte aussi un bagage touchant de sensibilité, comme lorsque Tori Amos parle de son mari au travers de « Wedding Day » ou surtout « Wild Ways », des chansons d’amour, d’Amour, qui piquent un peu le cœur (‘I hate you, I hate you, I do, I hate that you’re the one who can make me feel gorgeous with just a flick of your fingers, it is that easy…’) ou interprète toute en retenue « Promise » en duo avec Tash, ci-devant la digne fille de sa mère, qui malgré quelques écarts vocaux souffrant un peu du syndrome ‘princesse du r’n’b’, prouve que la pomme ne tombe vraiment pas loin de l’arbre.

Enfin, comme souvent, des perles sont cachées au-delà de l’album, notamment les morceaux « Dixie » et « Forest of Glass », bonus disséminés ça et là.

À noter qu’une tournée a commencé, et que Tori Amos y sera seule au piano. Avis aux personnes n’ayant jamais tenté eu l’occasion de voir la Dame sur scène : c’est une expérience unique et précieuse.

Tori Amos sera en concert au Grand Rex (Paris) le 17 mai 2014. Les Immortels y seront aussi. Toutes les dates de la tournée ici.

  1. America
  2. Trouble’s Lament (http://www.youtube.com/watch?v=q7GsQ43H9qw)
  3. Wild Way
    Tori-Amos-Unrepentant-Geraldines-album
  4. Wedding Day
  5. Weatherman
  6. 16 Shades of Blue
  7. Maids of Elfen-Mere
  8. Promise
  9. Giant’s Rolling Pin
  10. Selkie
  11. Unrepentant Geraldines
  12. Oysters
  13. Rose Dover
  14. Invisible Boy
  15. Bonus (Deluxe edition) Forest of Glass
  16. Bonus (Amazon) Dixie
  17. Bonus (iTunes) White Telephone To God

 

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A propos Killer Queen
Zone de terreur : Lyon. Spécialiste Goth, Dark, Electro Dark, Indus, New/Cold Wave, Heavenly, Rock sous beaucoup de ses formes.... Amatrice Métal, Jazz, Trip Hop, Punk, Reggae, reprises improbables et pépites étranges de partout. Reine des solutions en tous genres. Grande Prêtresse des Démos. Curieuse notoire.

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