Demian Clav – Wisteria Lodge (2011 / Prikosnovénie)

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Il est des albums qui vous surprennent et vous comblent tout d’abord parce qu’ils ne sont pas ce qu’ils vous semblaient être au premier ‘regard’. Wisteria Lodge, nouvel opus de Demian Clav est de ceux-là. À en voir la pochette, à en écouter trois notes rapidement, on pourrait s’attendre à du gros goth qui tâche, ambiance mal à la vie et apprenti Burton au fond d’une garçonnière. Mais on se laisse vite tenter, ne serait-ce que parce que le label Prikosnovénie est en lui-même gage de qualité et d’exigence et que leur précédent Nightfall Prayers, sorti en 2009, était déjà excessivement prometteur. Et puis un groupe qui revendique The Legendary Pinkdots et And Also The Trees comme références ne peut pas être mauvais. Non, c’est juste impossible, foi de ‘fan chick’ invétérée.

Bref. C’est comme cela qu’on plonge, de préférence la tête la première, pour rejoindre la contrée de Wisteria Lodge. Car avant toute chose, cet album, c’est la bande son d’un voyage au cœur d’un manoir hanté d’ombres et de lumières. Oscillant entre les musiques dites progressives avec une aisance déconcertante et les envolées gothiques jamais incongrues ni surjouées, l’album plante un décor angoissant sans jamais tomber dans la facilité d’en devenir oppressant. Nous voici à Wisteria Lodge, un drôle de ‘pavillon des glycines’ qui semble cacher un lourd secret. Un secret qui sent le sang frais, la jeune fille en déroute et les fantômes oubliés d’un passé indatable, aux frontières de l’étrange, dans des silences fracassants. Un secret qui se murmure le doigt sur la bouche et les yeux mi-clos, surtout. Car on se laisse immédiatement porter et transporter dans l’univers des Nantais, dès les premières notes, entre prog et batcave, chantées d’une voix tourmentée dont on ne saurait dire si elle nous invite ardemment pour nous supplier de partir tant qu’il est encore temps ou l’inverse.

Les moments tragiques de perdition (l’héroïque “Dead Offering” et sa guitare déchirée au goût salé et le poignant et désespéré “Useless Servant” hanté par un violoncelle virtuose et des voix éthérées flirtant avec l’heavenly) et les éclairs salvateurs (le “Someone” final, triste et lumineux à la fois) sont savamment agencés et nous tiennent la main au travers de ce périple en pleine nature, sans autre repère. Car si l’on croise les souffles et les ruissellements de Mère Nature, si l’on aperçoit l’âme de Sir Arthur Conan Doyle venue se perdre en ces lieux, c’est bien seul-e et le souffle court et mélancolique que l’on écoute cette sonate (”Winter Lies Sonata”) qui transcende le chagrin.

En somme, on ne sort pas indemne de cette sombre et poignante bal(l)ade. Cette épopée solitaire, virtuose et immobile nous fait visiter les tréfonds de notre âme désolée, cette sensible psyché, ce miroir blanc (”White Mirror”) tué à petit feu par la fast-music dans tous les pavillons et joliment ressuscité ici dans un lyrisme plein de poésie et de grâce fine. ‘J’ai pleine conscience de la beauté des ténèbres’ (en référence à la locution latine qui orne le livret de l’album), grâce aux chercheurs de notes et fouilleurs d’émoi que sont Demian Clav.

Tracklist :

  1. White Mirror
  2. Bewilderment
  3. Winter Lies Sonata
  4. Dead Offering
  5. Useless Servant
  6. Heart’s Grave
  7. Voices
  8. Wisteria Lodge Enigma
  9. Someone

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Retrouvez Demian Clav

sur le site officiel : http://demianclav.free.fr/home-demianclav.html

sur YouTube : http://www.youtube.com/user/demianclav

sur MySpace : http://www.myspace.com/demianclavfreefr

sur Facebook : http://www.facebook.com/pages/DEMIAN-CLAV/32476302110?sk=app_2405167945

Le site du label Prikosnovénie : http://www.prikosnovenie.com/

Crédit photo : Zéphirine



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