Pendulum @ Elysée-Montmartre, Paris – 09/11/2008

Quel intérêt me demanderont certains, d’aller voir un concert de Drum and Bass ? Comment me demanderont d’autres, les termes « concert » et « Drum and Bass » peuvent-ils être associés ? A ceux-là, dont la culture Drum’n Bass semble souffrir de lacunes sévères, je répondrai, outre « retourne donc chez ta mère », un seul nom : Pendulum. Bon, en fait, il existe plein de noms d’artistes DnB susceptibles de faire des vrais concerts plutôt que des DJ Set (au hasard, Roni Size), mais dans ce cas précis, ce sont bien les Australiens qui ont fait le show à l’Elysée-Montmartre l’autre soir.

Car avec leur album In Silico, sorti ce printemps, Pendulum ont opéré un virage Rock plus instrumental qu’à l’accoutumée, permettant aux trois membres fondateurs du groupe, déjà musiciens eux-mêmes (un MC, un DJ-guitariste-clavier et un DJ-bassiste) d’être greffés de deux musiciens complémentaires : un batteur et un guitariste. Ah, tout de suite, quand on sort l’argument des instruments, « aller à un concert Drum and Bass » sonne vachement plus pertinent.

Le concert a commencé très tôt. Dès 19h, c’est le duo britannique South Central qui est chargé de la première partie avec un DJ Set somme toute passable. Un encapuchonné à la prog sur son MacBook, l’autre aux bidouilles fatigantes sur une table de mix. Les morceaux défilent, on reconnaîtra de grands anathèmes Electro des pointures du genre : Chemical Brothers, Justice, Hot Chip, Digitalism, Fatboy Slim, Boys Noize… Un patchwork parfois pénible et trop souvent entrecoupé de breaks qui bousillaient l’ambiance qui venait pourtant de décoller. Dommage.

La prestation de Pendulum sera plus rythmée, heureusement. Boosté par la présence d’un MC très communicatif et super trop sympa (bien que, à mon avis souvent superflu et ne servant qu’à meubler), le groupe nous servira sur un plateau une sélection bien dynamique de leurs morceaux les plus fameux, ce dès l’ouverture qui se fera sur « Showdown ». Le son est impeccable, pas trop fort et bien mixé, et la scénographie sans égaler celle d’un Pink Floyd, sera de bonne facture. Aucune baisse de rendement ne viendra casser le rythme, même si le MC devra à plusieurs reprises réveiller son public. Apparemment, 21h du matin, c’est trop tôt pour beaucoup ! A souligner quand même, la bonne tenue de ce dernier, peut-être aussi légèrement tenu en laisse par le staff de sécurité d’une efficacité monstre : point de pogo, un tout petit peu de slam (pendant « Slam », justement !), aucun abus d’aucune sorte, tout s’est déroulé à merveille, et tout le monde été très gentil et n’a bu que de la grenadine. Ah, non, pardon, ça, c’était au concert d’Henri Dès de la veille.
Deux points négatifs à relever : la courte durée du set, 1h30, imposée par une heure limite à ne pas dépasser, a fait que tout était fini à 22h30. On en aurait voulu plus, bien entendu, surtout que c’était la première date en France de Pendulum, et que la prochaine fois qu’on les verra, à Val d’Isère en janvier, ce sera pour deux DJ Sets, probablement excellents au demeurant. Autre petite déception, le tube « The Other Side » est apparu moins puissant que sur l’album. Pour finir, l’Elysée-Montmartre ne distribue pas de boules Quiès, ce qui est bien dommage parce que j’avais oublié les miennes, et même si le son n’était pas intolérablement fort. Oui, je suis une petite nature, et non, je ne sais pas compter au-delà de deux.

Les (belles) photos du concert par Julien.

Set-list :
1. Showdown
2. Fasten Your Seat Belt
3. Another Planet
4. Voodoo People
5. Midnight Runner
6. Propane Nightmares
7. Girl In The Fire
8. Mutiny
9. Different
10. Blood Sugar
11. The Other Side
12. Slam
13. Granite
14. Hold Your Colour

Be Sociable, Share!

• 
•