Uoknal – This is ultraviolence (2008 / No Fear Productions)

Il m’a été fait remarquer, à juste titre, que le métal extrême n’avait que peu sa place en ces pages. Non pas que ce soit un choix délibéré, mais force est de reconnaître qu’hormis Septicflesh et Arkan, ce genre de musique n’a que rarement été mis à l’honneur ici. La sortie du premier album d’Uoknal, permet de combler cette lacune.
Fondé en novembre 2007 en région parisienne, le groupe s’articule autour de C.L (chant), W.B (guitare), P.B (basse) et C.M (batterie). Après s’être confronté à l’épreuve de la scène, la formation crée son propre label associatif, No Fear Productions, avec l’objectif de pouvoir produire et distribuer l’album This is Ultraviolence, dont il est ici question.
Le premier titre de l’album, « Back to dust », joue le rôle d’exposition et met en lumière les composantes du black-death mis en oeuvre : voix sombre et gutturale, guitare tranchante, et section rythmique compacte, portée par la double-pédale frénétique et la basse actionnée au pas de charge. Le chant, dans la veine black, déploie ses ailes entre cris inquiétants et grognements d’outre-tombe. Comme souvent dans le genre, les paroles ne sont pas toujours perceptibles par des oreilles non-initiées, mais en l’espèce certains refrains font leur chemin et restent en tête, comme par exemple dans « Death control ». Côté cour guitaristique, l’instrument s’inscrit dans un registre plus death, les riffs saturés succédant aux lignes beaucoup plus trash. L’absence d’un second guitariste ne se révèle nullement préjudiciable et l’ensemble de l’espace dévolu à l’instrument est totalement occupé. Côté jardin rythmique, la puissance est au rendez-vous. La grosse caisse est maltraitée de manière constante, et les rares respirations qui lui sont offertes ne servent qu’à appuyer le martèlement qui s’ensuit. La basse est ici plus perçue qu’entendue, mais l’on devine sans peine son rôle de pivot entre batterie et guitare.
La tonalité de l’ensemble reste sombre et passablement torturée, mais s’incarne en différents avatars : introduction distordue sur « Barrels of blood », percussion continue au cours de « The End of days » ou encore flux et reflux sur « Haunted ». La production est bonne, à cent lieux des canons d’une forme de ‘true evil black metal’ enregistré au fin fond d’une cave fleurie de champignons. Uoknal aura cependant tout à gagner à bénéficier d’un son encore plus plombé pour sa prochaine œuvre. Cette nouvelle étape sera sans doute l’occasion pour le groupe de faire ressortir plus avant ses singularités, notamment au niveau instrumental. On ressent un potentiel qui ne demande qu’à prendre de l’ampleur, ce qui sera sans nul doute fait dans un futur proche. Dans l’attente, Uoknal transforme son coup d’essai. Pour la suite, on ne peut que leur renvoyer un « Have no fear ».

1 – Back to dust
2 – Now glorious
3 – Death control
4 – Social decapitation
5 – Barrels of blood
6 – Have no fear
7 – Haunted
8 – Prisoners we are
9 – The End of days

Myspace officiel : http://www.myspace.com/uoknal

 

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A propos Alkayl
Canard cosmique, rôliste patenté, humoriste parallèle.

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