Le blog des Immortels - Chroniques musique alternative » Concerts Electro http://www.lesimmortels.com/blog Le blog des musiques alternatives et des alternatives musicales Wed, 05 Sep 2012 17:42:59 +0000 http://wordpress.org/?v=2.8.4 fr hourly 1 DJ Shadow, Battles, Half Japanese, Fowatile… @ Nuits Sonores (Lyon) – 01/06/2011 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3553/2011/06/07/dj-shadow-battles-half-japanese-fowatile-nuits-sonores-lyon-01062011/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3553/2011/06/07/dj-shadow-battles-half-japanese-fowatile-nuits-sonores-lyon-01062011/#comments Tue, 07 Jun 2011 09:59:31 +0000 Toto Duchnok http://www.lesimmortels.com/blog/?p=3553 Nuits Sonores

Compte-rendu d'une nuit éclectique.]]>
structure2

Jusqu’en 2008, le sud de la presqu’ile de Lyon, desservi par la gare de Perrache, était le siège de l’immense marché de gros lyonnais. Manifestement, des considérations autant techniques (confinement du site par le fleuve, vétusté des installations) que politiques (le plein centre de Lyon suscite d’autres ambitions), le marché s’est vu délocalisé à Corbas. En attendant que les projets concernant la presqu’ile ne se concrétisent, il ne reste de cet ancien site qu’une vaste étendue de hangars vétustes et d’entrepôts abandonnés. C’est là que, le temps d’une semaine, le festival des Nuits Sonores installe le décor de ses manifestations nocturnes.

A l’ouverture des portes, un peu avant 21h, le public est étonnamment clairsemé. On apprendra plus tard que les lyonnais avertis ne sont pas pressés d’arriver, préférant ne pas prendre le risque de s’écrouler sur le sol en bavant un mélange de bière et de Redbull (sponsor de la soirée) à la fin de la nuit. Les Nuits Sonores en effet portent bien leur nom, et la morne quiétude du marché abandonné sera troublée jusqu’après 5h du matin.

structure A l’entrée, on est excités comme des gamins de devoir traverser une imposante tour au squelette métallique parcouru de néons furtifs, qui diffuse fumée et sons stridents tout droit sortis d’une installation foraine. Derrière, on découvre les quatre scènes, qui seront plus ou moins dédiées à quatre orientations musicales distinctes, separées par un préau rose dont le sol est recouvert de gazon artificiel. D’autres installations géométriques parcourues de multiples écrans jalonnent l’étendue occupée par le festival. Le tout est très réussi ! Devant les panneaux géants qui répètent le programme de la nuit, pourtant, le gigantesque talon d’Achille de la soirée, d’une obscène évidence quand les horaires sont fièrement affichés en format deux mètres sur trois, revient nous serrer insidieusement la gorge ; des trois têtes d’affiche, elles aussi copieusement annoncées par l’équipe de communication, il ne sera possible d’en voir que deux… Sur les deux premières scènes, les matheux de Battles et les Sonics, légendes de la scène garage de Seattle, partageront le même créneau. Les goûts, les couleurs et l’humeur de la soirée ne se discutant pas, les lecteurs me pardonneront d’avoir fait un choix : les bricoleurs de Battles auront ma préférence sur les papys survoltés.
En attendant le coeur du programme, on flâne donc tranquillement d’une scène à l’autre, où les premiers groupes ont déjà commencé leurs méfaits. La balade sera rapidement écourtée, parce qu’on a la chance d’être très vite scotchés par l’un d’entre eux.

A propos de Fowatile, on peut lire ici ou là le nom de Roots Manuva ou, dans un cadre hexagonal, Saïan Supa Crew. Mais le flow du MC enflammé offre une palette impressionnante, du phrasé nasal type B-Real à la chaleur du chant d’un crooner soul. Autour de lui, clavier et batterie électroniques remplacent avantageusement des samples qui auraient perdu un peu de leur force sur scène, et le travail du MC tient alors plus de la production live que du jukebox manuel. En un mot, c’est la vraie bonne surprise de la soirée, à même de vous refiler une monstre patate pour la suite !

Ca tombe bien, on a un peu de temps avant la prochaine grosse affiche, alors j’écoute les conseils avisés de compagnons mieux informés que moi et décide de donner leur chance aux américains pur jus de Half Japanese. Ces vieux routards ont un CV plutôt chargé, de collaborations avec John Zorn et Moe Tucker jusqu’à leur présence à la mort du sieur Cobain… en guest-stars sur son ultime T-Shirt. Sur scène, la dernière mouture du groupe semble proposer quelque chose de moins lo-fi qu’à leurs heures de gloire (relative). Jad Fair est cependant toujours muni d’une guitare playskool qu’il tord dans tous les sens pour faire venir des sons d’ailleurs, en phase avec son obsession pour la science-fiction qu’il semble tenir de Franck Black. Pourtant, en dépit des aspects gentiment grotesques de la performance, l’efficacité des power-chords et l’évidence des refrains sont indéniables. Après que Fair ait définitivement démoli son jouet, on filoche quand même rapidement vers la scène 1 pour ne pas manquer une miette de la suite.

djshadow

Le cultissime DJ californien, auteur du tout premier album entièrement basé sur des samples, a la solide réputation de bouder sur scène ledit album, Endtroducing… Le lecteur confirmera ou non ce que je qualifierai maintenant de rumeur, car ce soir une bonne partie du set piochera allègrement dans ce petit bout d’histoire. Caché dans un écran sphérique où sont projetés de superbes visuels psychédéliques, ce sont bien “Building Steam With a Grain of Salt”, “Long Stem” ou encore, en final triomphal, le fameux “Organ Donor” que DJ Shadow mixe librement pour les faire dériver vers des versions épileptiques proches du breakcore. Le public apprécie, encourage, s’enflamme tant et si bien que je me retrouve un peu ailleurs dans tous les sens du terme à la fin du set.
Après une courte vidange et un plein du gobelet, c’est exactement au même endroit que je reprends position, en respirant un peu plus puisqu’une bonne partie du public semble moins intéressée par la suite.

battles

Rien ne presse alors, puisque les membres de Battles resteront triturer leurs amplis bien après le début supposé de leur performance. Enfin débute l’expérience, plus ou moins symétrique de la précédente : là où Shadow usait de ses multiples samples pour recréer de toutes pièces des solos torturés de batterie, Battles déconstruit ses instruments traditionnels, les emprisonne dans des boucles inlassables après avoir patiemment disloqué leurs aspects organiques le temps d’une balance interminable et pointilleuse.
Manifestement, le groupe assume sans complexes le départ de Tyondai Braxton, et se contente de jouer les titres d’un nouvel album qui n’est même pas encore officiellement sorti. Exit les voix de hamster sous ecstasy, on se contentera des présences virtuelles de Matias Aguayo et Gary Numan sur les écrans qui bordent la scène. Qu’importe, le public enivré se contente des basses surmixées pour remuer les fesses, et les jeunes branchés crient très fort quand retentissent les premières notes de “Ice Cream” (le single déjà lâché sur le web) pour montrer qu’ils connaissent le groupe. Le début du set est d’ailleurs noyé de basse saturée mais, après un temps d’adaptation ou un réglage tardif, les claviers irrésistibles et cette façon unique de triturer les accords se font plus lisibles et le groupe fait honneur à sa réputation… même si on regrette que les “Atlas”, “Tonto” & co ne semblent plus amenés à faire partie de leurs prestations.

A ce moment-là, on comprend la douleur du newbie arrivé un peu tôt ; quatre heures de danses frénétiques, de basses exagérément surmixées et de gobelets renversés commencent à se faire sentir. On comprend alors aussi le choix du sponsor : après tout, un petit coup de Redbull et ça repart, les scènes électro où se succèdent des DJ sets assourdissants semblent en démontrer les vertus. Après l’emploi du temps millimétré, on passe tout de même un moment en mode dilettante et ça fait du bien.

En la traversant dans l’autre sens, la structure métallique révèle tout de même sous ses volutes de fumée, de sons et de lumières un arrière-goût d’inachevé. Entre les ruines repeintes en rose bonbon et les canettes violettes descendues devant les héros mineurs des quatre dernières décennies, on prend vraiment conscience qu’il y a une couille dans le pâté, sans pouvoir décider où exactement. Peut-être qu’on est trop vieux, ou trop jeunes. Ou peut-être que, éclaboussés des splendeurs de l’absurde, on se rend simplement compte qu’on sera toujours un peu les deux à la fois.

(crédits photographiques : http://www.nuits-sonores.com/)

liens :

Myspace de Fowatile (intégrale de l’EP)

DJ Shadow – I Gotta Rokk (son nouveau single)

Battles – Ice Cream (feat. Matias Aguayo)

Video reports de la nuit 1 : Officiel, Petit Bulletin

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The Chemical Brothers @Zénith de Paris – 14/01/2011 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/2993/2011/01/26/the-chemical-brothers-zenith-de-paris-14012011/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/2993/2011/01/26/the-chemical-brothers-zenith-de-paris-14012011/#comments Wed, 26 Jan 2011 11:00:39 +0000 JPGP http://www.lesimmortels.com/blog/?p=2993 Un peu de physique avec les Chemical Brothers au Zénith de Paris.]]> Depuis 20 ans le couple des Chemical Brothers reste fidèle  à son style fait d’orientalismes et de rythme rock très marqué. Peu fécond toutefois ces dernières années, le duo d’électronique inventeur du courant  big beat britannique signa en 2010 son septième album Further. Il en poursuit en 2011 la promotion à travers une série de concerts. Ce CD comme les shows qui président à sa diffusion sont un retour absolu vers la techno extatique de leur début.

Au moment où on aurait pu croire que Tom Rowlands et Ed Simons avaient peu ou prou sombré dans le surfait le concert parisien est une bonne surprise. Tant sur le plan scénique que musical. Revenant à l’esprit d’Exit Planet, le groupe n’a pas totalement renoncé sur scène  aux « featuriques » du temps de We are the Night. Mais  il ose parfois quelques accents shoe-gaze très inattendus.  Certes le duo est devenu un groupe qui sacrifie beaucoup à l’aspect « entertainment ». Mais comment leur en vouloir ?

Il faut se laisser prendre au jeu.  Cela en vaut la chandelle. On pourra reprocher aux Brothers de ne plus innover. Mais leur concert est une démonstration pertinente de tout ce qu’ils savent faire. Leur show n’a sans doute rien d’expérimental (c’est un euphémisme !).  Mais il permet à Further de prendre en live tout son  punchy avec sa ligne de basse contagieuse et son beat incessant. Et dans leur prestation scénique Les Chemical à aucun moment ne lâchent prise au milieu de leurs dérives et les ascensions sans fin dont “The Golden Path” reste l’exemple parfait aussi aérien que terrestre.

Qu’un concert conçu pour les images et pour le son se limite au plaisir d’un vaste défouloir n’a rien de scandaleux. Et assister à une telle démonstration ne demande en aucun cas d’intellectualiser. Que le duo ne s’intéresse plus beaucoup aux nouvelles tendances demeure tout compte fait plutôt rassurant. Les frères chimiques restent dans la veine de leurs protons et de leurs neutrons. On en prend plein la tête. Après tout on est venu pour ça. A savoir recevoir le cristal sonore de la musique plein les yeux. Quand le rituel se termine une ascension a eu lieu  au milieu des oxymores : à savoir sous une neige incandescente enveloppée dans un  linceul de braises.

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The Qemists, Beat Assailant, Missill, Naive New Beaters, Lexicon à Marsatac – Marseille, 24 septembre 2010 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/2491/2010/09/29/the-qemists-beat-assailant-missill-naive-new-beaters-lexicon-a-marsatac-marseille-24-septembre-2010/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/2491/2010/09/29/the-qemists-beat-assailant-missill-naive-new-beaters-lexicon-a-marsatac-marseille-24-septembre-2010/#comments Wed, 29 Sep 2010 13:39:13 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/?p=2491 Marsatac 2010 © Pirlouiiiit

Le vendredi, c'est jour du poisson à la cantine, et soir de fête à Marseille. Résumé du second jour du festival Marsatac.]]>
En 1938, sur la Canebière, le grand magasin Les Nouvelles Galeries prenait feu. Sa structure métallique et sa décoration de bois et tissus l’embrasent à une vitesse monstre. Un grand colloque, pour décider de l’avenir de la ville alors en situation politique difficile, est organisé de l’autre côté de la ville et mobilise une grande partie des policiers ; en sous-nombre sur la Canebière, ils ne peuvent gérer la circulation automobile et l’afflux de badauds qui gênent l’intervention des pompiers : ceux-ci ne parviennent pas à accéder aux lieux à travers la foule pressée dans la rue. Les voitures roulent sur les tuyaux d’eau, en détruisant certains. Le chef des pompiers est rapidement blessé et laisse sa troupe sans tête. Non loin, un employé du service des eaux, constatant une baisse soudaine du débit et n’étant pas au courant qu’un incendie grogne, pense à une grosse fuite et coupe l’alimentation, privant les soldats du feu de l’eau de ville. Le bilan est très lourd : 73 morts, des dizaines de brûlés, le bâtiment entièrement détruit. Témoin impuisant de la catastrophe, Édouard Daladier, président du conseil des Ministres et présent au colloque cité plus haut, hurlera cette phrase légendaire : ” N’y a-t-il donc personne pour faire régner l’ordre dans cette ville ?”

Marseille a mis des années à se remettre de la catastrophe qui a été autant humaine que politique. Et aujourd’hui encore, l’écho du cri de Daladier résonne souvent. Marseille est une ville bouillante, où règne un chaos tout méditerranéen et où plane une histoire riche de rebellions, mais aussi d’oppression (les forts enclavant le Vieux-Port ont été construits sur ordre de Louis XIV dans le but de contrôler les flux de la ville). La personnalité de la cité phocéenne est très empreinte de ce passif extrême. Bordélique, révoltée, mais aussi à la fois méfiante de la nouveauté et de l’étrange. Les populations sont variées, mais rarement mélangées. L’organisation des événements culturels modernes, alternatifs, y est compliquée. Le festival Marsatac le sait. Ces trois dernières années, il s’est tenu en trois endroits différents.

En 2010, il s’installe sur la Friche de la Belle de Mai, ancienne immense manufacture de tabac réhabilitée en “pôle médiaculturel”. On y tourne Plus Belle la Vie, la chaîne locale y possède ses plateaux, des radios y ont leurs studios, des ateliers d’artistes y ont ouvert et le Cabaret Aléatoire y propose fièrement de nombreux concerts. La configuration du lieu est encore meilleure que sur l’esplanade J4 ou qu’aux Docks des Suds : plus d’espace, salles plus grandes, plus de stands et de bars.

Marsatac - Photo © Pirlouiiiit

Photo par Pirlouiiiit - Concert and Co

La com’ est au poil cette année. L’identité visuelle est toujours signée Tabas, graphiste marseillais en vogue ; mais la nouveauté, c’est le foulard. Symbole multiple : utilisé autour du cou pour préserver la voix des chanteurs ; utilisé en bâillon pour censurer des propos ; utilisé en lien pour attacher, unir des mains ou des objets. Autant de sens imaginables qu’il existe de musiques, en fait. La mise en scène occupe parfaitement le lieu, ancienne friche industrielle faite de hauts murs, grands espaces, structures immenses. Projection géante de photos, jeux de lumières, grafs ; c’est travaillé. Le festival surfe aussi sur la vague verte : poubelles de tri, toilettes sèches, promotion des déplacements doux et collectifs.

L’affiche est toujours aussi éclectique, tournée vers les musiques actuelles à tendance (plus ou moins) électronique et d’origines (très) mixtes. Mr Oizo est le grand nom ; suivent Féfé, Le Peuple de l’Herbe, The Killer Meters, Naive New Beaters, Beat Assailant entre nombre d’autres. Pour des raisons logistiques, Les Immortels n’ont pu être présents que le vendredi soir, et pas sur toutes les scènes. Qu’importe, l’important est de rapporter.

Il ne sera peut-être pas nécessaire de parler encore une fois de la prestation de Beat Assailant, qui jouaient à La Cartonnerie (gigantesque), et qui ont déja eu l’honneur d’être le sujet de plusieurs articles en ces lieux. Mais, oh, après tout, la situation est différente, et le concert l’était un peu aussi. En festival, la durée est comptée, et une heure de BA c’est trop court. Le son était correct, le groupe toujours aussi agréable, mais le show donnait sa version raccourcie. Le medley final habituel a embrasé le public. Pas vraiment de surprise, mais toujours du bonheur.

Au Cabaret Aléatoire, Beardyman met le feu à la piste en proposant un set puissant et semble s’amuser comme un dingue, faisant jouer avec lui le public marseillais – pourtant réputé exigeant. Une parfaite mise en bouche pour le set de Missill, sur l’esplanade. La Djette saute partout et envoie bombe  musicale sur bombe musicale, enchaînant rapidement (rarement plus d’une minute entre chaque titre), jusqu’à en perdre les pédales ; ou plutôt, jusqu’à les plonger dans la semoule. Les titres ne sont pas calés, les pains s’accumulent, mais le public très chaud n’en prend pas ombrage et Missill s’investit complètement, hurle, sautille, lève les bras. L’ambiance électrique prend le pas sur les fautes techniques, et le désastre est évité. On n’échappe bien sûr pas au remix de Tetris qui clôture chacun de ses sets.

De retour au Cabaret, Lexicon met de longues minutes à s’installer. Et ne convainc pas le public ; leur Hip Hop Pop hippie psychédélique dénote un peu à cette heure avancée de la soirée, ou la fatigue sedoit d’être contenue. Ils sont gentils, drôles, mais pas à leur place. Une programmation plus tôt les aurait mieux servis. Alors, pour ne pas s’endormir, retour à La Cartonnerie pour voir les Naive New Beaters. Une impression de voir l’incarnation musicale de l’humour Canal+ s’installe. Il faut aimer l’humour potache et l’électro Pop trendy. On passe ; de toute façon, The Qemists va commencer au Cabaret.

Marsatac 2010 - The Qemists

Lexicon a commencé en retard et traîne en longueur. La salle est au tiers remplie, il est 3 heures passées et les Qemists commencent à jouer peu avant que la dernière navette pour la gare s’en aille. Fatalité : le public ne répond plus présent, épuisé et lassé du retard accumulé. Le reste des gens se divise en deux catégories : les gros lourds défoncés qui espèrent un set drum’n'bass puissance teuf, et les autres. Le groupe qui vient de sortir un album entame sa nouvelle tournée live ce soir, et le public paie un peu les pots cassés. Le son aurait été parfait si le technicien en charge des micros des chanteurs savait faire son travail. Bruno MC peinera à se faire entendre, le micro étant carrément éteint par moments ; Matt Rose et Emily auront plus de chance, mais à peine. Vu le niveau élevé des vocalistes, c’est d’autant plus regrettable. La playlist fera la part belle à Spirit in the System, le deuxième album du trio, aux titres efficaces sur scène ; de Join the Q, seront seulement joués “Stompbox”, “Dem Na Like Me” et “Lost Weekend”. Les conditions n’étaient clairement pas idéales pour marquer les mémoires. On espère que les Qemists ne se feront pas une fausse idée du public français sur cette expérience.

Car le public marseillais est difficile. Lorsqu’il aime, il se donne beaucoup. Mais s’il n’est pas emballé, il ne pardonne pas. C’est tout ou rien. La tolérance, la discipline ne sont pas ses points forts : c’est le vestige d’une histoire chaotique, cahoteuse, dont l’événement narré plus avant n’est qu’un des exemples.

Photo du chapô par Pirlouiiiit – avec son aimable autorisation.

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Atari Teenage Riot @ Limoges, 02/05/2010 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/1767/2010/05/28/atari-teenage-riot-limoges-02052010/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/1767/2010/05/28/atari-teenage-riot-limoges-02052010/#comments Fri, 28 May 2010 09:08:36 +0000 Mausbel http://www.lesimmortels.com/blog/?p=1767 Atari Teenage Riot @ Limoges 2010 - photo by Jess Rapport à quatre mains d'un concert où il fallait jouer des coudes.]]> Atari Teenage Riot @ Limoges 2010 - photo by Jess

L’avis de la fan : Maus’

Finalement, il y a du bon dans la crise mondiale; le réveil des surexcités Atari Teenage Riot. On l’a voulu, on l’a eu. Armés de bouchons d’oreilles nous avons pu assister à l’un des rares concerts de la reformation des Atari Teenage Riot en France.

On passera outre les deux groupes en guise d’amuse-bouche, du sous digital hardcore/cyberpunk (sigh) sans aucune interaction avec le public et au travail vidéo complétement classique et attendu (montage épileptique, talon de femme, images vintage d’institut psychiatrique et autre opérations oculaires gluantes) ; une heure et quelque de soupe avant l’arrivée des berlinois.

Une ouverture punchy, énervée sur “Activate”, nouvel opus du pape Alec Empire : slogans efficaces et universels scandés à gorge déployée ; on regrette seulement que tout le morceau ne soit aussi noisy que son intro. Un morceau pour les fans, enregistré à ses dires en trois heures. Elias Hanin, membre de la première heure, préfère se consacrer à sa carrière solo ; qu’importe, Nic Endo assure avec brio la partie vocale. Nouveauté, l’arrivée de Cx Kidtronic au sein du groupe mais qu’on se le dise, le musicien new-yorkais ne vient pas là pour nous faire oublier le défunt Carl Crack, ATR se considère plus comme un collectif qu’un groupe, avec des guest comme Tom Morello ou MC Freestyle (il suffit d’écouter l’album 60 second wipe out pour comprendre ce que veut être ATR). La hargne est encore là, aussi énergique et communicative qu’il y 15 ans. La suite du concert a été aussi anarchique qu’on l’espérait ; reprise des morceaux qui ont fait leur succès : “Sick to Death”, “Rage”, “Too dead for me” pour finir sur l’apocalyptique hymne “Revolution Action” avec un joyeux bordel sur la scène comme dans la fosse.

Le coin du béotien : Sbel

Direction la belle ville de Limoges, pour une soirée pleine de décibels, et la découverte d’Atari Teenage Riot, que je ne connaissais même pas de nom deux semaines avant ! Après avoir écouté un peu sur leur myspace, histoire de pas passer pour le dernier des ploucs, nous nous somme dirigés vers le centre culturel John Lennon, et sa sympathique petite salle…

En première partie, le set de Myciah est assez efficace et pêchu malgré le côté un poil convenu de leur punk/indus. Leur succèdent les strasbourgeois de Chrysalide : ambiance verdâtre, maquillages glauques, voix distordues à l’extrême, et beaucoup, beaucoup d’ennui de mon côté… trop crade et électronique pour ma petite personne délicate. Ils ont au moins l’avantage de pas avoir à démonter un kit de batterie avant le plat de résistance de la soirée.

Une fois que les Atari Teenage Riot investissent la scène, plus moyen de les arrêter, le public est immédiatement réveillé par un «digital-hardcore» qui envoie du bois, c’est le moins qu’on puisse dire. Même si c’est loin d’être ma came, je me surprends à dérouiller mes petites vertèbres cervicales, et à apprécier les sauts de cabri d’Alec Empire et ses comparses.

En bref un set sérieux du groupe Berlinois, qui a visiblement réinvesti les scènes européennes les couteaux entre les dents, prêts à en découdre de nouveau.

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La Nuit Rouge – Dock des Suds, Marseille – 12/02/2010 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/1215/2010/02/18/la-nuit-rouge-dock-des-suds-marseille-12022010/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/1215/2010/02/18/la-nuit-rouge-dock-des-suds-marseille-12022010/#comments Thu, 18 Feb 2010 16:37:49 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/?p=1215 Pendulum @ La Nuit Rouge, Marseille Feb2010 Escapade électronique marseillaise, La Nuit Rouge promet une nuit blanche avec, en bonus, du givre et des givrés.]]> Tout amateur de Drum’n'Bass peut le comprendre : une affiche qui réunit Pendulum, Bassline Smith et Spor pour un événement situé à deux heures de route dans une salle fort honorable vaut sans doute le déplacement. Cette affiche, c’était celle de vendredi 12 février au soir, l’événement s’appelait La Nuit Rouge et la salle était le Dock des Suds à Marseille.

Ce fameux lieu – en fait un entrepôt réhabilité – qui accueille régulièrement les festivals de la ville de Marseille de par sa configuration particulière (deux salles intérieures, un grand hall et des bars) est une excellente salle qui se prête parfaitement à la Nuit Rouge. Une chose est cependant à savoir : toutes les portes restent ouvertes, il y fait donc grand froid, surtout quand la température extérieure passe en dessous de zéro… Et que les artistes en scène peinent à réchauffer l’ambiance. Ce qui fut, malheureusement, partiellement le cas.

En raison d’un éloignement géographique non dédaignable, ainsi que le temps perdu à trouver une place de parking (finalement garés à près d’un kilomètre du lieu…) l’arrivée à la Nuit Rouge n’a pu se faire qu’à minuit. Sur la grande scène, The Hacker proposait un set techno assez minimal, au son puissant et impeccable, mais un peu répétitif, voire ennuyeux lorsqu’on recherche de la bonne bourrinade. De fait, un petit tour sur la scène Jungle s’imposait.

Dj Fly, le champion du monde français de turntablism (technique de disc-jockey) opérait. Le turntablism a beau être une pratique fort respectable, les sets ressemblent beaucoup trop à des démonstrations purement techniques pour emballer le public non réceptif au genre et plus enclin à danser qu’à observer la justesse de placement d’un cut ou d’un scratch. Toutefois, la masse de personnes présentes dans cette petite salle mal fichue ne trompait pas : il y avait nombre d’amateurs, et tous avaient l’air ravis. En supposant donc que c’était génial (sans regretter pour autant de ne pas approfondir la question), retour à la scène Noise pour voir The Hacker terminer son set.

The Hacker @ La Nuit Rouge, Marseille

Ce dernier a pris un tournant plus intéressant alors que le DJ grenoblois renouait avec son “électro-clash” habituelle, aux morceaux donc plus efficaces sur Dancefloor. Certainement pas inoubliable, mais exécuté avec grand professionnalisme (pour les non-initiés au langage politiquement correct, termes journalistiques qui signifient “c’était pas mal mais je me suis fait chier”). Suivit Extrawelt, petit blond pas dénué de talent mais donc la techno encore plus minimale nous donna le coup de grâce ; et puis de toute manière Simon Bassline Smith commençait à côté.

Accompagné du MC Youngman, le londonien a su faire décoller l’ambiance très rapidement, malgré un pain en début de set. Tout à fait pardonnable, surtout par rapport à ce qui suivit… Mixant ses titres à lui, ses titres avec Drumsound (la remix de “Harder Better Faster Stronger”, “Can You Feel it”, “Live Another Day”, “Are you Ready”) et les titres des autres, sans trop de breaks ni fautes de goût, on peut dire qu’il avait mâché le travail de Pendulum, qui prit la suite. Et qui, en fait, flanqua tout par terre.

Pendulum excelle en formation live ; en revanche ils n’ont pas bonne réputation en DJ set. Ce soir, c’était Gareth McGrillen, le bassiste du groupe, qui tâchait. Et tachait, aussi. Rob Swire, lui, faisait la même chose à Dubai. Premier backspin (ou gros pain ?) au bout de deux minutes, on a passé. Au suivant, ça a grincé. Et après une demi-douzaine, on ne comptait plus. Pour tout dire, ils arrivaient presque comme des soulagements tant le mix était inaudible ; si les titres étaient à peu près calés, ils étaient en revanche très mal masterisés : un titre était plus fort que l’autre ; mal mixés : parfois deux, trois titres se chevauchaient – en rythme certes, mais dans un brouhaha intolérable. Et mal choisis : pourquoi passer “The Final Countdown” ou Pitbull en plein milieu de set ? Et puis, on adore Dizzee Rascal, mais c’est le cas de tout le monde, aussi quand il lança “Bonkers” ou la remix de “Dirtee Cash”, un certain goût de déjà-vu planait car  ces morceaux avaient déjà été entendus lors des sets des autres artistes, à peine quelques heures plus tôt.

Pour ne rien arranger, pendant les deux tiers du set le micro du MC était mal réglé et le pauvre bonhomme était inaudible. Quoi que, même en l’étant, il était parfaitement dispensable et peinait à suivre le DJ, qui coupait les morceaux au bout d’une minute seulement parfois. Une catastrophe donc ; la salle se vidait petit à petit. Ceux qui restaient était sans doute trop stone pour remarquer quoi que ce soit, ou bien très optimistes sur la suite, ou encore pas difficiles. Voire tout ça à la fois.

Pendulum @ La Nuit Rouge, Marseille

On pensait que le niveau se relèverait avec Spor : en effet, le jeune homme est bien meilleur DJ et enchaîne plus proprement les titres. Toutefois, son set plus dubstep que Drum’n'Bass à 4h30 du matin endormait plus qu’il ne réveillait. La virée vers la scène Noise où jouaient Olivier Giacomotto et Tonio, proposant une techno/electro assez basique et sans grande ambition, ne suffit pas à étouffer le cri du lit qui nous appelait.

Impossibilité de se garer, froid polaire, scène Noise exigüe, public très jeune, très saoul et très enfumé et pourtant peu nombreux ; non, la Nuit Rouge ne méritait pas le déplacement, pas à 27 euros. Pour moins cher, Marsatac offre une bien meilleure prestation, avec plus d’artistes, plus de scènes et plus de variété. Cette soirée sera donc à conseiller à la population locale plus qu’aux festivaliers. Enfin, si Pendulum passe près de chez vous, vérifiez : en live ? Foncez. En DJ set ? Fuyez.

Photos par Cédric Battude : www.cedricbattude.com

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Sziget 2009 : dernière partie http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/726/2009/10/05/sziget-2009-derniere-partie/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/726/2009/10/05/sziget-2009-derniere-partie/#comments Mon, 05 Oct 2009 20:46:27 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/?p=726 Le rapport des deux derniers jours du festival. Après, c'est fini... jusqu'à l'an prochain ?]]> Le week-end. Le samedi et le dimanche arrivent non seulement à la fin de chaque semaine de l’année, mais ils closent aussi les 5 jours du festival hongrois.

Nouveau Théâtre National de Budapest
Le nouveau Théâtre National de Budapest. Un peu de tourisme entre les concerts…

  • Jour 4 : samedi 15 août

Le 15 août est traditionnellement férié en France, puisqu’il s’agit d’une fête religieuse chrétienne dont personne ne sait plus trop à quoi elle correspond. Au Sziget, les jours de festivité à vocation spirituelle ne répondent à aucune autre religion que celle de la musique, donc point de trêve, bien que certains semblent en avoir besoin. L’après-midi début sur la scène de la télévision musicale locale, la MR2, avec le groupe hongrois Brains. Distillant un breuvage Pop/Fusion/Néo/Drum and Bass/Hip-Hop/World à la Asian Dub Foundation en moins bien, ces vedettes magyar malgré leur énergie ne parviendront pas à faire se lever la moitié de leur public, épuisé par les 3 jours précédents, à peine réveillé (il n’est que 18h du matin) et qui préfère assister à la performance assis.

Décidément, le chapiteau de l’Arena nous aura vu défiler tous les jours ! 19h30, les américains de The Crystal Method ont attiré la foule qui se tasse dans la tente. Les deux bonshommes arrivent sur scène, et c’est l’explosion auditive au sens propre. J’ai beau porter des mousses de protection, j’entends clairement que le son est monumentalement fort. Je ne souffre pas, mais à la façon dont vibrent les os de mon crâne, je devine que sans les boules Quiès j’aurais eu très mal. C’est l’extrême inverse de la veille, où l’on n’entendait presque rien.
Le duo californien consiste en Scott Kirkland qui se tord de plaisir sur ses claviers (troublant… et rigolo) et de Ken Jordan qui reste presque totalement immobile, contrastant carrément avec son comparse. Toutefois, si l’on arrête de regarder le perturbant Kirkland qui paraît jouir sur ses tables de mix, toute langue dehors, lèvres baveuses et yeux exorbités, difficile de ne pas prendre son pied. Les tubes s’enchaînent (”The Name of The Game”, “Trip Like I Do”…) dans une puissance phénoménale et sans le moindre accroc.

Quelques minutes de marche nous attendent après la fin du set, car c’est vers Placebo sur la grande scène que l’on se dirige. Le déplacement n’en vaudra pas vraiment la peine. Brian Molko est bouffi et sa musique a pris du bide. Nous aussi, puisqu’on en parle ; et un énorme coup de fatigue. Placebo n’aidant pas à se réveiller, on fait l’impasse sur Eric Prydz programmé à 1h, malgré l’envie de le voir. On rentre faire la fête en ville, mais pas trop tard. Bientôt la fin…

  • Jour 5 : dimanche 16 août

C’est le dernier jour, et ça se voit. Le sol est jonché de semi-cadavres de toutes les nationalités, et on est pas loin d’être dans le même état, malgré que l’on se soit économisé (pas trop bu, pas trop veillé, pas fait de saut à l’élastique ni de combats d’épée). Pour une raison assez simple : ce soir est supposé être le plus important pour nous. Coldcut, Offspring, Faith no More, Squarepusher, Life of Agony, Paul Oakenfold (avec une impasse sur les Naïve New Beaters, qu’on aura facilement l’occasion de revoir une prochaine fois), ne sont que les parties émergées de l’iceberg, car on laisse toujours une porte ouverte aux découvertes.

Mais le premier concert du jour sera finalement une déception énorme. Coldcut joue à l’Arena. L’homme arrive, nous fait un speech pour nous présenter son projet vidéo (ok, on va avoir droit à un concert-concept) et accueille sur scène un quatuor à cordes. Prometteur. Sauf que…

Coldcut a été la plus grosse arnaque du festival. Le concert est introduit par “Genesis” des Justice, tout comme des centaines d’autres sets ou concerts le sont depuis la sortie de cette chanson. Sur l’écran géant, défilent des images de lave en fusion, d’explosion de croûte terrestre. Ah, oui : la “genèse” de la planète. D’accord : concept. Le titre des Justice ne bénéficie d’aucune personnalisation. Et les morceaux qui suivront, pas plus. Presque aucun titre de Coldcut, que des morceaux des autres, sans touche personnelle. Les deux compères se contentent de passer des disques, les mixant à peine. Le quatuor à cordes est totalement inaudible les rares fois où il joue. A l’écran, on reconnaît des images de Yann Arthus-Bertrand, des stock-shots vus sur Arte ou dans des pubs. Je résume : Coldcut mixe des morceaux qui ne sont pas d’eux avec des vidéos qui ne sont pas d’eux et un quatuor à cordes qu’on n’entend pas et dont on se demande s’il n’a pas été outrageusement emprunté à un orchestre présent ce jour-là. Pis, le groupe nous fait l’affront de nous faire croire à un concert intelligent, qui amène le public à réfléchir profondément. J’applaudis la sournoise escroquerie, et décampe vite de la tente Arena.

Ce départ précipité sous le coup de la colère nous aura permis de nous rendre au concert des Offspring, et par-là de nous calmer net. Car au moment où l’on arrive, Dexter Holland est en train de massacrer un de ses pauvres titres, “Gone Away”, qu’il chante seul avec un piano. De la rage, on passe au fou rire. Et parce qu’il ne faut abuser non plus, on passe à table en attendant Faith No More.

Faith No More est un groupe mythique que je connais très peu. Je fais une allergie sévère aux délires de Mike Patton, le chanteur génial mais énervant qui officie dans autant de formations que j’ai de doigts aux deux mains. Alors si je veux les voir, c’est par pure curiosité : découvrir sur scène le groupe qui a plus ou moins inventé le néo et la fusion.

Il paraît que certaines allergies guérissent par exposition directe et prolongée à l’élément allergène ; la mienne ne s’est pas soignée. Je n’arrive pas décidément pas à digérer Mike Patton. Entre hurlements, gargarisme, roulades et autres défis improbables (dont celui de chanter avec un lacet de chaussure dans la gorge…) le chanteur propose un spectacle éprouvant tant pour les yeux que pour les oreilles. On adore ou on déteste, mais impossible de rester insensible au personnage (phrase préfabriquée numéro 6).

La honte m’accable, mais Faith No More aura été le coup de grâce. N’en pouvant plus, nous abandonnons tout projet pour la suite. Mine de rien, on a cinq journées intenses dans les jambes…

Quel bilan tirer de ce festival ?

Globalement, la déception vient souvent des grandes têtes d’affiche. Elles n’ont rien à prouver, et même si c’était le cas, le programme chronométré à la seconde près ne permet pas aux grands de s’épanouir. En outre, à part de rares artistes, la plupart considèrent l’étape du Sziget comme une date parmi d’autres dans leur tournée.

Ensuite, la semaine entière est très fatigante, bien que j’y aie été préparée. Si vous comptez tout faire, prévoyez des fringues et chaussures minables (puisque vous allez les pourrir, autant achever celles en fin de vie), mais confortables. Si vous plantez la tente, arrivez en avance, placez-vous assez loin des toilettes (beuarg !) et n’oubliez pas les boules quiès et le masque pour dormir au mieux. N’oubliez pas la lampe torche, bien qu’il fasse jour très tôt (vers 4h) et si vous avez la même tente que tout le monde, plantez près d’elle un repère pour l’apercevoir de loin (drapeau, peluche, guirlande). Préservez vos oreilles avec des bouchons, en particulier dans les chapiteaux. Bien sûr ne laissez rien traîner de valeur dans les tentes, qui se font régulièrement fouiller. Et surtout, soyez raisonnable : ne vous prenez pas une murge dès le premier soir, ça vous gâchera absolument tout le reste de la semaine, car il est difficile de bien reprendre ses esprits – dormir, se doucher, il faudra oublier. Alors pensez que le lendemain de cuite durera 5 jours…

Côté bons plans, sachez que vous pouvez emporter votre matériel photo ou vidéo sans problème ; qu’il y a un choix énorme de nourriture, de la pire junk food aux mets les plus équilibrés (fruits, légumes, plats végétariens…) ; que vous pouvez entrer avec vos propres vivres, à part l’alcool ; qu’il existe pléthore d’activités non musicales pour vous divertir ; et en dernier conseil, n’hésitez pas à explorer l’inconnu, mais aussi la belle cité de Budapest.

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Sziget 2009 @ Budapest : troisième partie http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/355/2009/09/03/sziget-2009-budapest-troisieme-partie/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/355/2009/09/03/sziget-2009-budapest-troisieme-partie/#comments Thu, 03 Sep 2009 22:32:00 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/chroniques-metal-musicale/sziget-2009-budapest-troisieme-partie/ Cet après-midi, ça commence à être dur. Les pieds bronzent avec la marque des tongs et le noir commence à s’incruster sous les ongles. On a abandonné la tente, le voisinage est trop pénible, et on rentre dormir en ville chez des amis. C’est mieux. Après tout, il y a des trains toute la nuit et Budapest ne craint pas trop, pourquoi se priver d’un bon canapé confortable ? D’autant qu’il reste encore 2 journées à tenir après celle-ci. Qui s’annonce brutale.

  • Jour 3 : vendredi 14 août 2009

Puisqu’on s’est couchés tôt (3 heures), on s’est levés à l’heure où les magasins étaient encore ouverts en ville, alors on va faire des courses. Pas question d’acheter de l’alcool : le service de sécurité est super coulant, sauf pour les liquides. Si ça sent la gnôle, ça finit dans la poubelle. On va donc se contenter de biscuits et de jus de fruits, pleins de vitamines. Ce soir, on va en avoir besoin.

Primal Scream est sur la Grande Scène, la Nagyszínpad comme on dit en magyar. La foule ne se presse pas vraiment bien qu’il soit plus de 18 heures. La faute à la fatigue ? A la chaleur ? Ou au groupe qui n’enthousiasme pas les non-initiés, qui de fait ne s’intéresse pas à son habituelle musique resucée des Rolling Stones ? Peut-être un peu tout ça à la fois. Pourtant, Bobby Gillespie est sympa et fait ce qu’il peut pour réveiller tout le monde, mais à part les fans, peu de gens émergent.

19h30. L’heure est grave. Le dilemme est cruel, le coeur balance, les idées se brouillent : vaut-il mieux aller voir Pendulum sur la Grande Scène, Birdy Nam Nam à l’Arena ou Amadou et Mariam sur la scène World ? Diantre, quels coquins ces programmeurs ! Et bien, cessons de suite le suspense : Amadou et Mariam, je n’ai jamais pu m’y faire. Birdy Nam Nam, déjà vus en première partie de The Prodigy aux Arènes de Nîmes. Et oui, en fait, le truc de l’hésitation, c’était pour rire. Alors le duo malien a peut-être été excellent, les Birdy ont peut-être mis le feu, je n’en sais rien et je m’en moque : Pendulum, bien sûr ! Et quelle claque ! Déjà vus à l’Elysée Montmartre il y a plusieurs mois, le groupe de Drum’n'Bass Rock s’exprime pleinement en plein air devant 50 000 personnes. D’autant que suite à un accident, où ils ont perdu un technicien et leur matériel, ils n’avaient pu honorer de leur présence le festival l’an dernier ; alors ils ont une dette à éponger, et de la sueur à faire perler. Les images parlent d’elles-mêmes :

Les pogos sont contre toute attente d’une courtoisie exemplaire. Pour citer quelqu’un : “c’est le premier pogo que je vois où les gens s’excusaient quand ils se bousculaient”. Malheureusement, l’ambiance est nettement moins amicale pour le concert suivant, assuré par The Prodigy. Ne sachant trop à quoi m’attendre mais craignant le pire, j’ai pris les devants et suis partie derrière, loin de la scène mais à l’abri de la foule. Des témoins se trouvant en plein milieu du public m’ont rapporté avoir pris des coups et des bières un peu partout. Bien me prit de m’abriter derrière le grand écran. Musicalement, pas de grande surprise par rapport aux spectacles vus cette année, au Zénith de Paris et aux Arènes de Nîmes. Festival oblige, le temps est compté et les titres minutés. Il n’empêche que The Prodigy reste un bon moment en live. Le dernier album, Invaders Must Die, est bien représenté, 6 ou 7 morceaux en étant extraits, et leurs classiques ne sont pas oubliés. Le batteur et le guitariste viennent renforcer la puissance des morceaux et Maxim et Keith bougent bien. A voir au moins une fois dans sa vie ; mais pas forcément plus.

The Prodigy @ Sziget 2009 - photo by Ben Houdijk

La soirée restera Electro. C’est qu’on deviendrait presque des habitués de l’Arena : on y finit sur le son Drum’n'Bass de Statik and Safair, dont on n’entendait presque rien. Il semble que l’installation sonore ait plus ou moins lâché, ou alors le limiteur de décibels est de mauvaise humeur ce soir. Cela n’augure rien de bon pour Grooverider qui est supposé suivre ; la plupart des gladiateurs fêtards, lassés par le volume aléatoire et trop bas, abandonne l’arène. Demain, The Crystal Method est censé y jouer : le problème sera-t-il résolu ? La réponse dans la quatrième et dernière partie du rapport, qui racontera tous les concerts du week-end. Tenez bon d’ici là.

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Sziget 2009 @ Budapest : deuxième partie http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/354/2009/08/31/sziget-2009-budapest-deuxieme-partie/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/354/2009/08/31/sziget-2009-budapest-deuxieme-partie/#comments Mon, 31 Aug 2009 20:51:39 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/chroniques-metal-musicale/sziget-2009-budapest-deuxieme-partie/ Deuxième journée du festival hongrois qui déchire.]]> Sziget Festival 2009

La nuit a été très courte et le réveil très matinal. Une tente, en fin de compte, c’est pas le Ritz. Et ces matelas autogonflants sont une grosse arnaque, on ne voit pas la différence entre l’état gonflé et l’état vide. Heureusement que l’emplacement n’était pas couvert de cailloux. Un petit tour en ville, à l’appartement de copains pour prendre une douche et aller dans des toilettes propres, et l’on redémarre la boîte à sons pour une nouvelle journée. Sans doute la plus riche de la semaine.

  • Jour  2 : jeudi 13 août 2009

L’après-midi débute en douceur dès 15 heures avec la Missy Elliott germano-roumaine Miss Platnum. Plus élégante, plus drôle et plus talentueuse que son analogue américaine, son Hip-Hop oriental sympathique en plein n’a toutefois pas réussi à faire décoller le public de sa torpeur matinale (oui, au Sziget, 15 heures c’est le matin). La prestation est honnête mais le feeling n’est pas vraiment passé, la faute à une absence cruelle d’énergie. Dommage.

Miss Platnum

C’est au tour des Ting Tings d’enchaîner sur la Grande Scène.  Voilà un groupe dont on ne parlait pas il y a 6 mois, qui ont eu la chance de voir l’une de leurs chansons illustrer une pub pour un célèbre lecteur mp3 (qui fait aussi grille-pain) et qui pour cette seule raison, se retrouvent propulsés sur une scène géante devant 50 000 personnes (moins quelques fans aveuglés) qui constateront avec effroi leur manque absolu de talent. The Ting Tings est un duo de Néo-Punk qui joue mal et chante mal (c’est le genre qui veut ça, on leur concède) et par là, ne peut trouver sa place que dans une petite salle sombre fréquentée par des gens ivres incapables de décerner les pains. Un moment inutile qu’il aura fallu abréger pour acheter de quoi goûter, et pique-niquer le sandwich au fromage ainsi préparé en regardant tourner les manèges, c’était bien meilleur.

On retourne à la Grande Scène pour voir Die Toten Hosen. Ah, que de souvenirs ! Là encore il s’agit de punk, mais du légendaire, du viril, du suant, de l’allemand. Mais qui a vieilli. Les groupes Punk c’est comme les tomates : plus c’est mûr et moins c’est acide. Par conséquent l’ennui pointe vite le bout de son nez, et il a bien fait : pris d’une subite envie d’aller faire un tour pour voir ce qui se passait ailleurs, nous (moi et un DJ célèbre) nous perdîmes un peu dans le programme. Rien que l’un de nous deux ne connaissait. Une petite description toutefois attira mon oeil sur un groupe portugais (ah ? Il n’y a donc pas que Moonspell et Linda de Souza ?) : “un groupe Rock avec une touche d’Electro. Et un nom génial !”. Pas très causant, mais pas pire que le reste : adjugé, essayons. Direction la scène A38-WAN2 pour aller voir, au hasard, un groupe qui ne me disait rien alors que pourtant, je le connaissais. Approchant du chapiteau, j’entends déjà les rythmes endiablés et un didjeridoo. Mon sourcil droit se relève en accent circonflexe. Tirant la toile de tente et pénétrant à l’intérieur, je les vis sur scène et les reconnus immédiatement : les Blasted Mechanism, bon sang, mais c’est bien sûr !

Blasted Mechanism @ Sziget 2009

Ce n’était pas à proprement parler une découverte puisque je les connaissais déjà. Mais je les avais, pour une raison mystérieuse, totalement effacés de ma mémoire. La surprise fut cependant identique ; un peu comme lorsque l’on retrouve un billet de 20€ que l’on avait planqué dans le tiroir à chaussettes et dont on avait fini par oublier qu’on l’y avait mis. Blasted Mechanism mêle une Pop-Rock un peu simplette à des sonorités world et des rythmes électro, mais possède surtout la particularité, vous l’aurez constaté, d’arborer des costumes de dingues. Si parfois leurs disques sont poussifs et ennuyeux, sur scène leur musique revêt une puissance inédite et bien plus à la hauteur de leurs costumes. Un bon moment, à garder précieusement dans un coin de la tête, parce qu’en dehors du Portugal, les Blasted sont aussi rares que le devient la morue.

Les portugais ont dépassé leur créneau horaire, si bien que le temps d’arriver à la Grande Scène, les Bloc Party ont déjà commencé à jouer depuis un certain moment. Malheureusement, nous n’arriverons pas assez tard pour rater le massacre “Mercury”, qui, ne tournons pas autour du pot, ne ressemble à rien en live. Le reste est plus correct mais très convenu. Ce n’est pas eux qui nous retiendront d’aller manger en attendant le début de Fatboy Slim.

Norman Cook est très attendu ce soir. N’ayant pas fait tous les concerts de la Grande Scène, je ne peux affirmer que ce fût réellement le cas mais il m’a semblé que c’est lui qui a attiré le plus de monde cette semaine-là. Seul face au public, il a réussi à nous servir un set savoureux avec le plus grand des sourires. Au programme, quelques-uns de ses hits (”Praise You” en introduction, “Right Here Right Now”…) puis, à la deuxième moitié, une sélection maison, dont un remix David Guettaesque de la cultissime “Cancion del Mariachi” (Ay ay ay ay mi amor !) et un autre de la surfaite “Seven Nation Army” (qu’une certaine émission de télé-réalité a réussi à ringardiser) pour un mix Electro qui ne nous laissera pas une seule seconde de répit pour souffler, un peu comme cette phrase, quoi.

La soirée n’est pas terminée. Direction la A38 sans passer devant la tente Metal de MTV et son Headbangers Ball où jouait Satyricon pour aller voir Tricky. On ne sait pas vraiment à quoi s’attendre, sans doute quelque chose de planant, qui risque de nous abrutir, alors on s’y rend d’un pas lent. Erreur fatale. A peine rentrés, le doute nous assaille : c’est du Punk Rock bruyant. Fichtre, soit Tricky a déjà fini, soit il n’a pas commencé, soit on s’est planté d’endroit. Non, rien de tout ça. Le “Remember boy, you’re a superstar” ne trompe pas, il s’agit bien de “Council Estate” et donc de Tricky, qui sera en ce qui me concerne la plus grosse suprise du festival. Rien de planant, rien de Trip-Hop (ou peut-être au début du concert que j’ai raté) : l’anglais nous la joue punk déchaîné, grand gamin hyperactif, fauve surexcité lâché dans le poulailler. Accompagné de Francesca Belmont, il ne joue pas la star. Elle chante autant, voire plus de texte que lui. Il reste sur le côté, à s’éclater comme un gosse. Il fait monter 15 personnes sur scène lors d’une reprise d’”Ace of Spades” de Mötörhead, interprétée par Francesca. Il nous cause, nous crie dessus, nous tape dans les mains, nous balance sa sueur sans la tronche. Il saute, se tortille, se marre, prend parfois la pose. Ce mec sait définitivement faire la fête et nous invite à le joindre. La musique ? Pour tout dire, je n’ai pas vraiment fait attention… Je crois que c’était bien.

Tricky @ Sziget, photo by Velvet Press

C’est sur le post-Rock parfaitement exécuté de colorStar, groupe hongrois, que se finit ma soirée. C’est pas mal, bien atmosphérique, mais bigrement pâle après la claque from Bristol que nous a filée Tricky. Une bien bonne nuit pleine de rêves s’annonce. Et demain : Primal Scream, Pendulum, The Prodigy et Grooverider.

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Sziget 2009 @ Budapest : le compte-rendu pas exhaustif mais presque http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/343/2009/08/30/sziget-2009-budapest-le-compte-rendu-pas-exhaustif-mais-presque/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/343/2009/08/30/sziget-2009-budapest-le-compte-rendu-pas-exhaustif-mais-presque/#comments Sun, 30 Aug 2009 19:18:19 +0000 Daphné http://www.lesimmortels.com/blog/chroniques-metal-musicale/sziget-2009-budapest-le-compte-rendu-pas-exhaustif-mais-presque/ Le Sziget est l'un des plus imposants festivals d'Europe, rien de moins. Et Les Immortels y étaient : 5 jours dépaysants et musicaux.]]> Budapest, Hongrie. Le temps est à l’orage, l’atmosphère est chaude et humide. Des visages étranges parcourent les rues, des langues étrangères emplissent les airs. J’ai la peau moite et les pieds qui tremblent : je marche vers 5 jours et 5 nuit intenses, à l’un des plus grands festivals de musique au monde : le Sziget, sur l’île d’Obuda, pas moins de 108 hectares de fête, une dizaine de grandes scènes et une dizaine de petites, le tout pouvant accueillir près de 400 000 personnes. En annexe, des tentes-hôpitaux et postes de police, des restaurants et des bars à foison, des attractions, un salon de massage, des stands religieux, une piscine, un cirque… Une ville éphémère grande comme un arrondissement de Paris qui se monte juste le temps d’une petite mais costaude semaine sonore.

“Entre deux Palinka, on peut se manger un ragoût de couilles de coq, ça te dit ?”

Outre le tourisme dans la cité fluviale de Budapest, au bord du Danube, l’affiche du festival est attrayante, une fois de plus : The Prodigy, Pendulum, Eric Prydz, Life Of Agony, Faith No More, et tant d’autres. Impossible de tout voir,  il a par conséquent fallu faire des choix ; et les surprises, bonnes ou mauvaises, furent légion. Première partie du rapport, la suite au fil de la semaine…

  • Jour 1 : mercredi 12 août 2009

Qu’y a-t-il de mieux pour ouvrir un festival estival que de débuter au son tranquille de la bossa-new wave de Nouvelle Vague ? Facile : monter la tente. Après une longue marche dans des endroits où les tentes s’entassent, un emplacement enfin se dessine et l’emménagement peut s’effectuer. Le nid d’amour est monté, les hostilités peuvent être lancées. Au programme du jour : apprendre à connaître le site, d’abord. Ça ne devrait pas être compliqué, on a un plan :

Plan du Sziget Fesztival

Pour votre information, sachez que l’île fait 2 km de long : 30 minutes pour la traverser, en vitesse optimale. Parce qu’il faut éviter la foule et surtout, résister aux verres de Palinka. Pas simple, c’est pour cela qu’il faut consommer l’alcool avec modération. Sinon on se paume et on finit dans la tente des copains, c’est embêtant.

Après un petit tour dans la Tente Roumaine ou un quatuor Rom nous donne une claque avec leurs cordes, il est un peu plus de 18 heures lorsque je parviens enfin à la Grande Scène où se produit Ska-P. Le public, 50 000 personnes à peu près, est en folie, le groupe aussi. Malheureusement je n’aime pas le ska ; toutefois je pense savoir reconnaître un concert lorsqu’il et bon, et ce fut le cas : bonne ambiance (du moins du côté gauche de la scène) et groupe qui joue bien et s’amuse. Déplacement ensuite vers la première découverte et première bonne surprise du festival : Oi Va Voi, un groupe de Pop-Ska-Yiddish anglo-hongrois. Composé de sept personnes (un batteur, un guitariste, une bassiste, une chanteuse, une violoniste, un trompettiste et un clarinettiste-chanteur). Un groupe diablement sympathique qui définit parfaitement le mot “mixité” : musicale, sexuelle et culturelle. Si leur musique n’atteint pas des sommets d’ingéniosité, l’énergie et la  bonne humeur déployée nous font passer un excellent moment. Les filles se réjouissent de constater que 3 musiciens sur 7 sont des nanas (Girls power !) et les hommes s’en réjouissent aussi, parce qu’en plus d’être talentueuses, elles sont plutôt canons.

Oi Va Voi

Un gros break “visite de l’île” plus tard, c’est à la tente de l’Arena, boîte branchée de Budapest, que l’on retrouve Paul Rogers pour un mix techno assez minimale (et un peu ennuyeuse), suivi de Pete Tong, le fameux DJ de la BBC, dont on ne verra malheureusement pas grand chose, épuisés par le voyage. L’on pense très forts aux ratés du jour (Calexico ou encore les Backyard Babies). Mais avant d’aller se coucher, un petit tour vers le bar français où des dizaines de compatriotes s’amusent sur des chansons des années 80. Oui, vous l’avez bien lu : y’en a qui osent faire plus de 1000 kilomètres et payer 180 euros pour assister à l’un des plus grands festivals dans le monde, offrant l’opportunité de voir plus de 600 concerts, et ceux-là même vont passer leur soirée à danser sur du Tryo dont le disque saute. Je sais que c’est moche de juger, mais tout de même…

Demain, la suite, avec notamment Miss Platnum, Die Toten Hosen, Fatboy Slim, Tricky, et des surprises…

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