Le blog des Immortels - Chroniques musique alternative » Chroniques Pop http://www.lesimmortels.com/blog Le blog des musiques alternatives et des alternatives musicales Wed, 05 Sep 2012 17:42:59 +0000 http://wordpress.org/?v=2.8.4 fr hourly 1 Polaroid3 – Rebirth of Joy (2012 / Oh) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4899/2012/09/04/polaroid3-rebirth-of-joy-2012oh/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4899/2012/09/04/polaroid3-rebirth-of-joy-2012oh/#comments Tue, 04 Sep 2012 05:04:38 +0000 JPGP http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4899 Polaroid3 sera une des découvertes de l’année 2012. Le groupe électro-pop-rock fait plus que séduire par son premier « quatre titres ». Surgissent des bancs de sons, leurs processions lentes ou animées. Rebirth of Joy permet de passer sur des étages glissants d’une immense marée sonore habilement canalisée. Elle est couronnée par la voix troublante, changeante – parfois presque impossible à préciser – de Christine Clément. Pour de telles tonalités, Christophe Imbs (synthé analogique, Fender Rhodes) crée une matière de son faite d’ondes, de poussées, de scansions.

Tessiture et texture se répondent en des temps allongés ou dilatés. Dans “You Must Go On”, sur une base sourde de basse monocorde et une fibrillation électro la scansion vocale langoureusement se démultiplie sous l’effet d’échos en diverses reprises. Quant à “The suburbs Of a Secret”,  il restera l’exemple parfait d’une electro minimaliste envoûtante et dense. Ses sons rayonnent mais juste ce qu’il faut. Ils traversent l’auditeur d’une manière pernicieusement douce à mille lieux de clapotis sonores standards.

D’infimes pointes ou à l’inverse des enveloppements soyeux envahissent l’album autant par les variation vocales que par le raffinement d’une musique étrangère à toute facilité. Tout se fait résonance en une une musique de murmure qui comme l’écrivait Michaux « est l’inverse d’une musique de compétition ». Imbs se méfie en effet des rhéostats qui se poussent à l’excès pour cacher une pénurie créative.

Parce qu’à l’inverse les Polaroid3 n’en souffrent pas, leur Rebirth of Joy (le bien nommé) fait rêver. Il soulage de tous les bruyants du monde. Loin des naïvetés ou du chaos,  cet album – inattendu – surprend à plus d’un titre. Par dessus tout grâce à sa discrétion vibrante qui permet de décoller du monde. Jouant sur l’effacement et la condensation plus que sur une avalanche sonore l’album, pour que la joie demeure, la plonge dans la pénombre. Non pour une cure de chasteté mais un bain de jouvence. La sujétion musicale donne de la force à un tel affect qui n’est pas de l’ordre de l’hybris. Contrairement à ce qu’on pense, trop souvent c’est un sentiment extatique, intérieur.

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Cold Specks – I predict a graceful explosion (2012 / Naïve) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4860/2012/08/23/cold-specks-i-predict-a-graceful-explosion-2012naive/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4860/2012/08/23/cold-specks-i-predict-a-graceful-explosion-2012naive/#comments Thu, 23 Aug 2012 10:00:23 +0000 JPGP http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4860 Dans la banlieue pauvre de Toronto où vivait sa famille et ses six frères et soeurs , celle dont le pseudo est Al Spx n’avait qu’un endroit pour s’isoler et rêver son futur : le placard de sa chambre où elle s’enfermait. Elle se voyait déjà devenir guitariste d’un groupe de rock en écoutant les Strokes, Tom Waits et surtout le live de Sam Cooke au Harlem Square Club. Très vite elle ose, se lance, perce. Très vite aussi certains de ses premiers titres furent censurés sur les radios qui n’aiment trop souvent que les produits euphorisants et anabolisants.

Sa voix est un instrument supplémentaire au milieu de ceux qui l’accompagnent. Existe en elle quelque chose d’incantatoire quoique voilé. Cela crée – avec des orchestrations adéquates – un climat atmosphérique et éthéré raffiné. Il ne passe pas pour autant l’éponge sur les aspérités du réel. Celle qui revendique le swing gospel baigne son onirisme dans une réalité sombre à l’opposé du gospel séraphique qui n’est pour Michaux qu’une « des réjouissances pseudo célestes pour gens simples ». A la fois poétique et noir, loin d’une odieuse mollesse du spirituel caricature de toute élévation, cet album produit en Angleterre crée un décalage avec ses racines du sud des USA. Par la reconfiguration que propose Jim Anderson et dans cette haute couture, la rebelle et décadente artiste a de quoi faire largement oublier Tracy Chapman à laquelle on se plaît ou complaît à la comparer..

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Amber Ojeda – Space.Bar.Love (2012 / autoproduit) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4879/2012/08/19/amber-ojeda-space-bar-love-2012autoproduit/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4879/2012/08/19/amber-ojeda-space-bar-love-2012autoproduit/#comments Sun, 19 Aug 2012 13:30:51 +0000 Alkayl http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4879 Par définition, toute composition crée une ambiance, bien souvent tributaire de celui ou celle qui écoute. Certes, certains morceaux se prêtent mieux que d’autres à la création d’une atmosphère particulière, bien que réaliser des travaux d’équarrissage en écoutant du Cannibal Corpse doive avoir son charme. En ce qui concerne Amber Ojeda, une première écoute peut évoquer une sonorisation actualisée des films de Wayne Wang et Paul Auster, Smoke et Brooklyn Boogie. Un air urbain, correspondant à l’idée que l’on peut se faire de la grosse pomme depuis l’autre côté de l’Atlantique, pourrait presque être humé.

Manque de chance, l’entreprise de divination se heurte à la réalité et à la géographie : Amber Ojeda vient de San Diego et donc de l’autre bout de la patrie menée par Barack Obama. Les treize titres ne se départissent pas pour autant de leurs atouts et atours. L’ensemble est léger, enlevé et colle à ‘l’air du temps’, si tant est que cette dimension évanescente puisse avoir une quelconque existence autonome. Cette locution renvoie cependant à ce mélange très actuel entre arrangements jazz, voix pop et pulsation hip-hop. Le titre refermant l’album, “F13″, en est à ce sujet des plus caractéristiques.

Il ne faudra pas chercher avec Space.Bar.Love un album révolutionnaire, bousculant les codes et levant à discrétion certains doigts à la face de son prochain. En ce sens, il ne sera pas qualifié de musique alternative pour certains, mais plus de populaire ou ‘mainstream’.  Pour inoffensif que le tout puisse sonner de prime abord, une certaine profondeur, pas toujours exprimée ou mise en avant, peut se deviner. En toute hypothèse, un prochain album pourrait tout à fait se risquer à plus d’aventures, plus de risques, dans la mesure où les fondations posées avec Here I am et le présent Space.Bar.Love, sont pleinement maîtrisées et assurées.

  1. Comma (before we were us)
  2. Siamese (feat. Miles)
  3. Supersonic (feat. Dez Hope)
  4. Galactic love
  5. Footsteps
  6. Running back to love
  7. Comma (Midtro)
  8. Insert here (feat. Mic Holden)
  9. Stale smoke
  10. Sky blue
  11. No Goodbye
  12. Never be her
  13. F13

Site : http://www.amberojeda.com/

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Kate Bush – 50 Words for snow (2011 – Fish People / EMI) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4831/2012/08/03/kate-bush-50-words-for-snow-2011-fish-peopleemi/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4831/2012/08/03/kate-bush-50-words-for-snow-2011-fish-peopleemi/#comments Fri, 03 Aug 2012 20:32:36 +0000 JPGP http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4831 Kate Bush - 50 Words for snowRetour en deux temps sur les flocons de la reine Kate Bush.]]> J’avais d’abord écrit pour les Immortels une note sévère, reproduite ci-dessous, à propos du dernier album de Kate Bush. Les premières écoutes me laissaient penser que la diva se prenait les pieds dans un minimalisme superfétatoire. J’ai bien fait de retenir ce papier (ou les Immo. de ne pas le publier). Depuis 3 mois l’album ne me quitte pas. Il produit le même effet que le Fantaisie militaire de Bashung, album qui écrasa de sa perfection le reste de l’œuvre. Si 50 Words for Snow ne domine pas avec autant de superbe celle de Kate Bush, il n’en est pas loin.

Les albums antérieures (sauf Kick Inside) ne le laissaient pas prévoir une telle qualité. L’artiste s’est débarrassé d’atmosphères par trop évanescentes pour un minimaliste envoûtant. Il s’impose comme une ode à la vie plus qu’à la poésie. La voix si acide de l’artiste a évolué mais retrouve les aigus lorsque cela est nécessaire. La magie érotique d’une nuit d’été traverse ces paysages de neige. Kate Bush a donc réussi un exercice d’équilibrismes périlleux loin des topologies de surfaces et les lueurs d’aube éclairées au néon du pompeux Lionheart.
ohn
Les renforts d’Elton John, Stephen Fry (l’acteur) et Steve Gadd restent presque anecdotiques. Le fluide des sept morceaux qui remplissent 65 minutes d’écoute reste le fruit des variations et des « durations » hypnotiques de la créatrice. Elle en a fini avec les volutes et le vent dans les voilures modèle Jane Eyre. Certes elle avance toujours masquées mais sous un manteau de glace ce n’est plus la perce-neige qui va pointer mais la valériane et ses essences entêtantes. Leur poison est une caresse. Preuve que le magnétisme de la Diva pop demeure après sa si longue absence.

NDLR – En janvier, JPGP écrivait :

Kate Bush prouve qu’on ne peut être et avoir été. C’est un peu triste de voir la diva se prendre les pieds dans son minimalisme. Il se voulait ambitieux mais il capote. La fleur perd ses pétales sous la neige qu’elle s’impose. Des œuvres antérieures de l’artiste le laissaient prévoir tant elles pouvaient souffrir parfois d’atmosphères par trop évanescentes.

Mais à l’époque la voix excusait et sauvait tout. Elle a évolué, a perdu une partie de ses aigus. Désormais la magie dérape. Si bien que les exercices d’équilibrismes périlleux de 50 words for snow frisent parfois la chute. Kate Bush semble l’avoir sentie et a appelé en renfort Elton John, Stephen Fry (l’acteur) et Steve Gadd.

Néanmoins, celle qui jouait sur un univers aussi sexy et drôle (parfois) que délicieusement romantique perd son fluide particulier. Sept morceaux remplissent 65 minutes. C’est long. Trop. Le minimalisme a besoin d’une énergie très particulière et subtile qui semble croupir sous une neige à la fois liquide et solide. Elle perd son corps énigmatique.

L’opus demeure trop cosmétique. Sa musique est de la parure. Elle cache plus qu’elle dévoile sous effet de volutes sans surprise. L’arrangement est d’une harmonie de convenance. Les normes de l’art musical de Kate Bush sont là mais comme statufiées dans la glace plus que dans la neige. L’enjeu tenté reste purement velléitaire. Les effets sont trompeurs plus que superbes et frisent (voire plus) l’affèterie.

50 Words for Snow manque à la fois et paradoxalement de souffle mais aussi de compacité. Les lignes mélodiques demeurent moins ondoyds for Snow manque à la fois et paradoxalement de souffle mais aussi de compacité. Les lignes mélodiques demeurent moins ondoyantes que fuyantes. L’errance proposée est donc altérée par manquent de variations imprévues. Cela ressemble moins à Kick Inside qu’antes que fuyantes. L’errance proposée est donc altérée par manquent de variations imprévues. Cela ressemble moins à Kick Inside qu’à son Lionheart. Nous restons sur une même topologie de surfaces, de lueurs d’aube éclairées au néon.

La rythmique allusive n’éveille plus le mystère. Il défaille. L’opus ne rend plus grand chose sensible. Certes une douceur s’offre. Mais ses caresses sont inconsistantes. Trop délicates et en porte-à-faux elles n’ont plus grand chose du charme délectable d’antan. Tout fluctue dans un matelas de turbulences par trop atténuées. La diaphanéité est une mince pellicule. Elle ne rend en rien sensible le magnétisme qui fit le piment de la Diva pop.

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Regina Spektor – What We Saw From the Cheap Seats (2012/Sire Warner) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4758/2012/07/12/regina-spektor-what-we-saw-from-the-cheap-seats-2012sire-warner/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4758/2012/07/12/regina-spektor-what-we-saw-from-the-cheap-seats-2012sire-warner/#comments Thu, 12 Jul 2012 05:47:34 +0000 JPGP http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4758 Regina Spektor - What We Saw From the Cheap SeatsLe nouveau concept de la Russo-Étasunienne, décalé, mais pas que.]]> SpektorRegina Spektor secouait déjà la scène new-yorkaise en 2000 avec le ravageur et minimal 11:11 (piano, voix, contrebasse). L’artiste jouait du piano d’une main et frappait de l’autre avec une baguette sur une chaise. Elle devint, presque du jour au lendemain, une égérie de l’anti-folk. Quoique pianotant ironiquement d’une seule main, elle n’était en rien une musicienne approximative. Née à Moscou en 1980, elle connaissait déjà tout Chopin par cœur et pouvait le jouer dans sa quasi-intégralité. En 2006, avec Begin To Hope, constitué d’étranges mini-contes à la fois mélancoliques et comiques très Mittle-Europa quant à l’esprit, l’artiste posa les premières pierres de ce qui façonne son langage d’aujourd’hui.

What We Saw From the Cheap Seats se centre sur une pop raffinée qui tord le cou à la déliquescence folk au sein de tonalités décalées. Regina Spektor domine son sujet autant sur le plan de la composition que des interprétations et des orchestrations. La musique joue sur le trouble d’une violence particulière. Parfois juste de l’ordre de l’écharpe et de l’épure. Parfois à l’inverse la musique flamboie en montées chromatiques La voix de la Spektor y semble celle d’une revenante. Pour autant un tel spectre suit le mouvement de l’existence et du monde comme celui de la musique. D’où ce flux incessant, cette avalanche. Dans chaque titre la musique flotte ou déboule au sein de dérives subtiles soulignées là par une guitare énervée, ici par la voix qui se module bizarrement en changeant d’octave.

S’il fallait comparer la créatrice à d’autres musiciens on citerait volontiers Radiohead. Certes les deux univers n’ont rien à voir. Mais les ambitions et les émotions se ressemblent. La musique est chez Spektor comme chez Thom Yorke : toute en émotions et en prises de risque. Bien sûr la Russo-Américaine du Bronx est plus drôle que l’Anglais. Dans What We Saw From the Cheap Seats, les vignettes de vie réelle ou imaginaire foncent vers un absurde autant sonore que poétique, mélo que comique. Dans «All the Rowboats», Regina Spektor offre une spéculation inattendue sur le statut muséal de l’œuvre d’art avant de lancer dans son italianisant «Oh Marcello», une satire sur le mariage de la carpe et du cochon entre la foi et de la mafia. Sans oublier bien sûr «Open», condensé absolu de l’œuvre in progress de la créatrice.

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Fiona Apple – The Idler wheel is wiser than the driver of the screw and whipping cords will serve you more than ropes will ever do (2012/Epic Records) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4732/2012/06/23/fiona-apple-the-idler-wheel-is-wiser-than-the-driver-of-the-screw-and-whipping-cords-will-serve-you-more-than-ropes-will-ever-do-2012epic-records/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4732/2012/06/23/fiona-apple-the-idler-wheel-is-wiser-than-the-driver-of-the-screw-and-whipping-cords-will-serve-you-more-than-ropes-will-ever-do-2012epic-records/#comments Sat, 23 Jun 2012 11:12:47 +0000 Alkayl http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4732 Fiona Apple - The Idler wheelUne nouvelle fois, de quoi tomber dans les pommes par la grâce de la belle Fiona.]]> idlerwheelJeudi dernier, c’était la fête de la musique. Et alors que de nombreux groupes faisaient beaucoup pour l’insertion des personnes handicapées en confiant leur balance à des sourds profonds, il était possible de rester chez soi avec Fiona Apple, avec vue directe dans son esprit. Expérience intéressante. Un peu comme à chaque fois. Et ce quatrième album, sorti 16 ans après le premier, ne surprend pas réellement mais étonne à chaque écoute.

La personnalité d’un artiste influe foncièrement sur sa musique. Et en l’espèce, avec ce qui semble être un miroir pulvérisé à coups de masse, celle de Fiona Apple ne peut que générer des albums particuliers. Ici encore, c’est une voix qui paraît par moments poussiéreuse tant elle semble avoir vécu bien plus que son hôte de 34 ans qui retire l’attention. Le piano stimulé par la dame et accompagné par les comparses de celle-ci livre une trame sur laquelle s’enroulent des fragments issus du cerveau particulier de la claviériste à la pomme.

Le premier titre, “Every single night”, donne le ton du reste de l’album. Avec cette plongée au cœur des rêves de Fiona, visiblement porte d’entrée vers un univers étrange illustré de manière intéressante par un clip. Cette virée se prolonge au fil des autres titres, dont les paroles peuvent être des plus particulières, comme sur “Hot knife”. L’expérience est par ailleurs matérialisée au moyen de l’objet, reproduisant le carnet de notes de l’artiste avec gribouillis, textes, dessins, photos et en prime un dvd bonus comportant des prises live de certains morceaux.

Il semble quasiment acquis que les propos formulés par sa maison de disques à propos d’Extraordinary machine peuvent se renouveler pour cet album, en l’occurrence celui de l’absence de potentiel commercial. Qu’importe. On ne peut qu’éprouver de la sympathie pour Fiona Apple. Une sympathie totalement dénuée de sensualité tant les yeux de l’artiste semblent dissimuler de grands couteaux effilés. Mais une de celles tirées d’une forme d’admiration pour celle qui est prompte à envoyer promener ceux qui s’aventurent à tenter de la museler. Et cet album est une nouvelle preuve de sa latitude à faire ce qu’elle souhaite.

  1. Every single night
  2. Daredevil
  3. Valentine
  4. Jonathan
  5. Left alone
  6. Werewolf
  7. Periphery
  8. Regret
  9. Anything we want
  10. Hot knife

Site : http://www.fiona-apple.com/

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Aña – Ces roses flotteront sur l’océan (2012/En Attendant) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4726/2012/06/19/ana-%e2%80%93-ces-roses-flotteront-sur-leau-2012en-attendant/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4726/2012/06/19/ana-%e2%80%93-ces-roses-flotteront-sur-leau-2012en-attendant/#comments Tue, 19 Jun 2012 10:57:46 +0000 Killer Queen http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4726 Aña – Ces roses flotteront sur l'eauEntre aquatique et aérien, Aña propose un nouvel EP de qualité.]]> anaL’expression ‘l’album de la maturité’ prête souvent à rire tant elle est convenue, semée à tout vent, et finalement fondamentalement privée de son sens. Et pourtant… Leur précédent maxi, très réussi (évoqué par là ) laissait présager une suite toute en nuances et demi-tons ciselés, intimiste et toujours réalisée de bout en bout par le duo multi-talent et multi-fonction que forment les Normands Amandine et David.

Quatre ans après, voici que les roses flottent sur l’océan. Rarement titre, pourtant emprunté à l’un des morceaux phares de l’album, comme le veut l’usage, n’a aussi bien cerné l’essence même d’un album : des roses, comme autant de morceaux électro-pop sombre (”I see”), trip-hop lumineux (”Reflections”), pop-rock entêtant (”The shadow of the doubt”) ou aux portes de la new/cold wave moderne (”La dernière lumière rouge”) flottant sur un univers aux contours paisibles et maîtrisés. Si l’on peut regretter que la douce voix cristalline d’Amandine ne soit pas parfois un tout petit peu plus articulée et intelligible, elle porte seule et avec beaucoup de beauté et de fausse indolence, de fausse indifférence des textes intimes, en français ou en traduction anglaise, sur la maternité (”Mother”) ou la fuite du temps (”A lonely man”).

Le point d’orgue de cet album restant le somptueux et lancinant final éponyme “Ces roses flotteront sur l’eau”, mêlant toutes ces influences pour un morceau dont on ne sait plus très bien si c’est de tristesse ou de joie nouvelle qu’il vous transperce.

Cet album, très équilibre entre sombre et juste ce qu’il faut de lumière, est une belle réussite, le sillon d’Aña se creuse dans un paysage d’instinct organique et de légèreté mélancolique. 

  1. Reflections
  2. La Dernière lumière rouge
  3. West
  4. The Shadow of the doubt
  5. Mother
  6. I see
  7. A Lonely man
  8. Une Étoile scintille
  9. Ces Roses flotteront sur l’océan

 

Myspace du groupe : http://www.myspace.com/anawave

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Pleïad – Speech… Is… Gold (2012/Miüzik Prod) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4718/2012/06/15/pleiad-speech-is-gold-2012miuzikprod/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4718/2012/06/15/pleiad-speech-is-gold-2012miuzikprod/#comments Fri, 15 Jun 2012 10:00:46 +0000 Alkayl http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4718 Pleïad - Speech... Is... GoldLes Pleïad se font de l'argent en monnayant leur verbe.]]> pleiadAlors, là, cela ne va pas du tout. Chacun peut certes avoir ses propres références, ses propres limites, mais il doit y avoir certaines choses à propos desquelles on ne saurait transiger. Et s’appeler Pleïad alors que le groupe n’est composé que de quatre membres, c’est tout de même osé. Les filles d’Atlas et de Pléioné étaient sept tout de même. Tout comme les poètes. Et les étoiles du même nom… Sont plus de trois mille regroupées autour de neuf ensembles. Bon, d’accord admettons.

Il convient donc de faire abstraction des références précitées et de se concentrer sur la musique proposée par le groupe lyonnais Pleïad. Il est ici question d’un EP présenté comme acoustique et donc par définition dérogatoire à leur style habituel. Cela me rappelle le temps des MTV Unplugged, mais bon, foin de passéisme.

Astucieusement, le titre de l’EP inverse le proverbe connu, ‘la parole est d’argent mais le silence est d’or’, ce qui évite ainsi un retour de bâton genre ‘ferme bien bien ta gueule’ de la part de ceux qui n’aimeraient pas. Le genre proposé prête d’ailleurs assez bien le flanc à ce genre d’éructations : il est en effet plus compliqué de brailler à l’endroit du chanteur dès lors que celui-ci produit plus de décibels.

Ici, il est question d’un pop-rock apaisé, ambiance guitare/voix sans forcément de feu de camp et de marshmallows qui grillent. Le tout est très épuré, et les montées peuvent résonner sans se retrouver noyées dans un flot de notes. Une sensation de calme s’en dégage, sans que celle-ci puisse être assimilée à de la sérénité, des tensions étant tout de même perceptibles.

Ces cinq titres semblent néanmoins à réserver à ceux qui apprécient le genre. Le chant peut en effet être irritant de par son entre-deux, entre tranquillité et révolte couvée. L’EP est de bonne facture, mais ne peut  s’apprécier qu’en miroir du reste de la discographie du groupe, pour l’instant réduite à un autre EP, 1.17. Ce dernier comporte les mêmes morceaux en version électrisée, à l’exception notable du morceau-titre, “1,17″ pour celui-ci, “Speech is silver, silence is gold” pour celui-là. Une autre lecture, en attendant d’autres créations.

Myspace : http://www.myspace.com/pleiad

  1. Speech is silver, silence is gold
  2. Hyenas
  3. Wait it out
  4. Spoiled potency
  5. My Turn
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Paul Weller – Sonic Kicks (2012/Universal Island) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4682/2012/05/25/paul-weller-sonic-kicks-2012universal-island/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4682/2012/05/25/paul-weller-sonic-kicks-2012universal-island/#comments Fri, 25 May 2012 17:11:44 +0000 JPGP http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4682 Paul Weller - Sonic KicksCoups de pied soniques du papy Paul Weller.]]> sonickicksPaul Weller garde depuis The Jam (à l’origine une des têtes de pont du punk) des fans inconditionnels. Ceux de la première heure savent que désormais le punk originel de l’artiste anglais est bien loin. The Jam avait d’ailleurs très vite trahi leur musique première afin de produire avec succès une musique pop plus mainstream dans la mouvance des Who et du mouvement mod. Weller est d’ailleurs surnommé ‘The Modfather’. Et si besoin la pochette de Sonic Kicks en fournira la parfaite illustration.

Depuis 1987, ce godfather du revival, après avoir abandonné The Jam pour une formation jazzy (The Style Council) poursuit une belle carrière solo. Elle lui permet d’évoluer avec son temps et son âge. Weller ne fait pas dans le jeunisme. Et ce même si sa musique lorgne toujours vers le rock. Mais l’artiste a convoqué aussi l’electronica et a su réunir dans son album Graham Coxon ( Blur) et Noel Gallagher (Oasis). Parfait guitariste et mélodiste (on l’appelle parfois aussi « l’autre Paul » en référence à McCartney), il réussit un carton plein dans les Îles Britanniques où le CD caracole en tête des classements. Les ‘Mods’ semblent y avoir atteint une sorte de classicisme. Il est vrai que tout ici est clean, musclé et énergique (juste ce qu’il faut). C’est un peu du David Bowie assagi. Cela s’écoute sans ennui et presque sans faim. Pour autant l’ensemble reste parfaitement aseptisé. Trop peut-être.

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