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Thee Oh Sees – Castlemania (2011 – In The Red/Differ-ant)

Thee Oh Sees est un groupe de San Francisco créé par John Dwyer. Sa production est prolifique. On citera Song about Death, Dying Sucks Blood, le live Thee Hounds of Foggy Notion , Warm Slime, et enfin Putrifiers II. Ses membres John Dwyer, Brigid Dawson, Petey Dammit et Lars Finberg ont joué ou sont montés sur scène sous d’autres noms : OCS, Orange County Sound ou Orinoka Crash Suite. Résolument post punk autant que indie et garage, le groupe développe une musique plutôt avancée et influencée autant par des artistes aussi différents qu’ Ornette Coleman, AC/DC, Canned Heat, The Troggs ou Slayer. Le groupe a la réputation de produire des morceaux longs qui s’éloignent des formats standards. Il n’est pas rare de trouver dans leur discographie plusieurs titres qui représentent de longues chevauchées de 15 à 20 minutes où les guitares deviennent folles.

La musique de groupe est à la fois crue, innervée, bouillonnante et éclectique. Elle vient autant de la côte Ouest que d’autres horizons. S’y sentent des souffles venus de l’océan comme du désert. S’y mélange le blues et un rock volcanique. John Dwyer, lorsqu’il a entendu son premier disque de rock, a dit « C’est ce que je veux faire ». Mais la musique rock, il la fait bouger. Il reste un bourreau de travail qui se moque de tous les académismes et des diktats des majors compagnies. Indépendant à tous les sens du terme et après des années de galère, le groupe reste toujours en expérimentation. Il confronte sons et versions, les essaie en concerts. Ses quatre membres atteignent à leur manière une sorte d’ascèse tant leur art semble une sorte de quête et d’engagement. Pour autant ils ne pensent pas changer le monde. Prosélytes de rien, ils vont l’emble.

Les Thee Oh Sees ne tirent plus le diable par la queue mais ils ne sont pas des rocks stars – s’en gardent même. Totalement habités par la musique, ils cherchent avant tout un équilibre économique qui permette au groupe de vivre sa vie et de perdurer – ce qui les rend très fier. Et sans vraiment se pousser outre mesure le groupe produit chaque année au moins un album en étant capable de l’enregistrer aussi bien en quelques jours qu’en quelques mois dans un joyeux bazar. D’un album à l’autre des morceaux se croisent et se décroisent. Le groupe fait appel à toutes sortes d’instruments et de nombreuses démos au besoin reprises telles quelles ou transposées. Ce n’est pas là un aveu de faiblesse. Au contraire. La musique grouille, ruisselle ou plutôt débaroule comme un torrent des Rocheuses.



  1. Quel silence. Pourquoi ne pas prendre la parole?